Lundi dernier, à Sikasso, la cérémonie de lancement d’un important projet de lutte contre la mouche tsé-tsé et la trypanosomiase d’un montant de 6 milliards de Fcfa a eu lieu sous la présidence du ministre de l’Élevage et de la Pêche, Oumar Ibrahim Touré.
Etaient présents, responsables des structures techniques du département, autorités administratives et politiques de la capitale du Kénédougou.
Consolider les acquis des précédents efforts engagés par l’État, représentait le principal objectif visé par le Projet de lutte contre la mouche tsé-tsé (PMLT) qui vient d’être lancé.
C’est à Bougoula hameau, jadis porte d’entrée du royaume du Kénédougou, que la campagne a débuté contre la mouche tsé-tsé ou glossine.
La trypanosomiase ou la maladie du sommeil, une maladie du sang, se transmet par la mouche tsé-tsé à l’homme et aux animaux (nagana ou soumaya).
Selon les vétérinaires, elle se caractérise par une grande morbidité du cheptel et une faible croissance des animaux. Si rien n’est fait, chaque année en Afrique, la trypanosomiase va tuer près de 3 millions d’animaux. Au Mali, près de 2,5 millions de personnes et 2,7 millions de bovins sont exposés à la maladie ; les pertes annuelles à cause de cette maladie sont estimées à 800 millions de Fcfa.
Différentes espèces de glossines infestent 4 régions du pays sur une superficie estimée à 240.000 km 2. Il s’agit des Régions de Sikasso (100 %), Kayes (76 %), Koulikoro (60 %) et Ségou (44 %).
Pour lutter contre ce fléau, en 1998, une structure nationale dénommée « Unité centrale de lutte contre les mouches Tsé-tsé et les trypanosomes animales (ULCT) » a été créée en juin 2005. Il est financé par la Banque africaine de développement (BAD) pour près de 6 milliards de Fcfa.
La présente phase du programme est intitulée « Création de zones durablement libérées de la mouche tsé-tsé et de la trypanosomiase en Afrique de l’Est et de l’Ouest ».
Ce programme multinational comprend le Mali, l’Éthiopie, le Kenya, l’Ouganda, le Burkina Faso et le Ghana.
Pour le ministre Touré, l’une des priorités fondamentales du département de l’Élevage et de la Pêche est d’éradiquer la maladie.
Appel a été lancé par le ministre à l’endroit des formateurs et techniciens des centres de santé de référence des régions concernées à assister les populations exposées au fléau.
Quant au gouverneur de la Région de Sikasso, Boukary Samassékou, tout en saluant la bonne cohabitation entre les éleveurs et les agriculteurs, a assuré le ministre Touré de la disponibilité des autorités régionales à accompagner le PLMT.
Du 16 au 18 janvier, une formation de deux jours à l’intention des formateurs et techniciens des centres de santé de référence des régions concernées est en train d’avoir lieu à Sikasso, afin de leur apprendre à lutter plus efficacement contre la maladie du sommeil.
Après l’or et le coton, le 3ème produit d’exportation du Mali est l’élevage qui constitue la principale source de subsistance pour plus de 30 % de la population. L’élevage participe aux revenus des populations pour 80 % dans les systèmes pastoraux et 18 % dans l’agro-pastoral. Il contribue à hauteur de 11 % au produit intérieur brut et de 24 % à la production du secteur rural, d’où, l’importance de l’élevage dans le développement économique et social de notre pays et d’où l’importance que les autorités accordent à ce secteur.
18 janvier 2007.