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Les regroupements politiques désormais constitués que sont l’ADP et le FDR focalisent toutes les attentions. Le duel des 2 titans se déroule avec l’accompagnement d’une pléthore de partis, parmi lesquels de grands anonymes. Tout se joue comme si les acteurs politiques avaient compris toute la valeur psychologique du nombre des alliés. Mais au-delà des chiffres, que représentent les 36 partis de l’ADP et les 16 du FDR ?

L’Alliance pour la Démocratie et le Progrès est dirigé par un directoire de président des grands partis : l’ADEMA, l’URD, le CNID, le MPR. Ces partis majeurs sont les locomotives, ils décident des grandes questions et protègent leur intérêt.

A côté de ces grands, nous avons le lot des moins puissants, mais certainement actifs, comme l’UDD, le PDR, le Mouvement Citoyen, le PCR. Sans disposer d’une puissance de feu, ils sont cependant capables de mobilisation.

Vient ensuite le lot du RDS, du MPLUS-RAMATA, du RND…Ce sont des formations politiques qui se maintiennent et survivent tant bien que mal.

Ces 3 catégories précitées sont capables de mobilisation à la hauteur de leur aura. Après, c’est le lot des alignements fantaisistes, ceux qui sont partis par leur seul nom et profitant seulement de l’apprentissage de la démocratie.

L’appartenance de ces « formations politiques » à l’ADP complique quelque peu la structuration du regroupement. C’est ainsi que lors de la mise en place de la coordination ADP du District, des grognes avaient éclaté pour fustiger la main mise des grands partis.

Ce bureau constitué de 5 membres comprend : l’ADEMA, le CNID, l’URD, le MPR, et l’UDD. Un protestataire souligne que la présence d’un petit parti allait rassurer ceux-ci de l’égalité prônée par tous, mais force est de reconnaître que la plus grande partie des membres de l’ADP sont des figurants qui gonflent la liste sans aucune perspective d’impact sur les électeurs.

En réalité, ce sont de grands anonymes souvent ignorés même par les observateurs de la vie politique nationale. Leur rôle est donc plus psychologique que pratique car une coalition de 36 partis pour une cause, cela est d’effet sur le mental de l’adversaire.

Mais de l’autre côté, avec le FDR, la situation est beaucoup plus simple. Le RPM en est la locomotive et la CDS et le PARENA sont capables de mobilisation. S’y ajoute la personnalité de Soumeylou B MAIGA.

Tout comme l’ADP, le reste du lot des 16 partis alliés du FDR est constitué par de grands anonymes. Réplique pour réplique, l’effet escompté de la pléthore des associés est d’ébranler l’autre camp.

Certains de ces partis ont à peine un an d’existence. C’est à croire qu’ils ont été crées pour les besoins de la cause. Ils ne sont très actifs qu’en période électorale au lieu de travailler en amont, c’est-à-dire semer et patienter pour la récolte. Eux voudraient anticiper la récolte.

Brandissant le manque de moyen, ils parviennent à recueillir des fonds qui seront utilisés pour tout, sauf la campagne. Aussi ils excellent dans leur domaine : la spéculation politico financière.

Ces partis anonymes n’aident personne et ils ne peuvent même pas aider car ce n’est pas leur objectif. Mais ne dit-on pas qu’on a toujours besoin d’un plus petit que soit, surtout en période électorale.

C’est donc avec ces difficultés en interne que les 2 regroupements vont aborder le scrutin d’avril. L’éclaircissement de ces jeux à l’interne est une étape décisive pour entreprendre la conquête de la victoire car au lieu de constituer des alliés décisifs pour la victoire, ils deviennent des charges, des poids morts compliquant la tâche « des grands » qui sont obligés de dégager des ressources supplémentaires pour les entretenir.

Les lourdes machines que sont l’ADP et le FDR vont d’avantage se gripper avec leurs accessoires de partis anonymes qui obstruent leur passage.

Youba KONATE

16 mars 2007.