L’élection des Conseillers nationaux, même si elle n’est pas populaire, est un sujet qui préoccupe les états majors des partis politiques. Et la campagne en cours a tant bien que mal épousé les formes actuelles du paysage politique national.
La myriade de partis politiques a fait place à deux camps qui ont chacun une position tranchée sur les questions politiques. Le premier camp, l’ADP, qui ne cache pas sa casquette pro-gouvernementale estime que l’élection des conseillers nationaux doit être la première étape de son projet unioniste autour du pouvoir.
Mais sur le terrain il y a une réalité implacable : la logique unioniste, qui vise à mener tous les partis membres de l’Alliance aux différentes élections, a tout l’air de n’être que celle des hautes instances des formations politiques concernées.
Ainsi, le rêve caressé par les responsables de l’ADP, à savoir la constitution de listes communes au nom de l’alliance souffre effroyablement. Il se trouve en effet que Dioncounda Traoré n’est pas toujours sur la même longueur d’onde que les militants à la base qui ont leurs propres ambitions quant il s’agit des élections législatives ou municipales.
Le cas le plus spectaculaire de ce divorce au sein de l’ADP a été donné par l’URD qui n’est pas un parti mineur. L’échec du dialogue avait donné lieu à la constitution d’une liste parallèle à celle de l’ADP. Si ce problème a été résolu par l’éviction de la dernière liste, il y a cependant des difficultés en perspective car les frustrés ne sont pas prêts à laisser les choses se passer comme conçues par l’ADP.
Du côté du FDR, on refuse le formatage voulu par le camp adverse. Le regroupement de Ibrahim Boubacar Keïta entend s’imposer au Haut Conseil des Collectivités Territoriales. Le FDR sait qu’il ne faut pas mettre les militants en difficulté en adoptant une stratégie pouvant affaiblir les piliers de ses partis membres. La force du camp d’IBK est de vouloir régler la question par les acteurs eux-mêmes, c’est à dire permettre aux instances locales des partis de choisir en fonction de leurs poids et de leurs intérêts les moyens de contrôler les pouvoirs locaux.
Le tableau actuel de la répartition des conseillers nationaux va être sûrement bousculé si les partis tiennent strictement compte des regroupements. Mais il est probable que les 10 000 conseillers communaux qui vont élire leurs représentants décident de passer outre les consignes pour protéger leurs intérêts.
Le Haut Conseil des Collectivités est l’une des huit (8) institutions de la République du Mali créées par article 25 de la Constitution du 25 février 1992. Cette constitution fait de l’organe une institution à la fois consultative, mi-délibérative et représentative.
En effet, le gouvernement est tenu de saisir, pour avis, le Haut Conseil des Collectivités pour toute action concernant par exemple les politiques de développement local et régional, les questions concernant la protection de l’environnement (rôle consultatif).
S’agissant du rôle ni-délibératif de l’institution, le gouvernement est tenu de déposer un projet de loi conforme sur le Bureau de l’Assemblée Nationale dans les quinze jours de la saisie du Haut Conseil des Collectivités pour des propositions concernant la protection de l’environnement et l’amélioration de la qualité de vie des citoyens à l’intérieur des collectivités.
Enfin, l’article 102 alinéa 2 de la Constitution précise que les Conseillers Nationaux assurent la représentation des Collectivités de la République et que les Maliens de l’Extérieur sont représentés au Haut Conseil des Collectivités : fonction représentative.
Soumaïla T. Diarra
16 mars 07