Sans sa candidature Amadou était assuré de garder le poste. Hélas ! Le Mali est sorti humilié de l’élection qui a eu lieu hier au Caire (Egypte) pour pourvoir deux postes au niveau du bureau de la Confédération africaine de football (Caf).
Salif Kéita, le président de la Fédération malienne de football (Malifoot), qui, contre l’avis de tout le monde, était candidat, s’est désisté à la dernière minute en faveur de Jacques Anouma, le candidat de la Côte d’Ivoire.
Selon nos sources, le ministère de la Jeunesse et des Sports avait demandé à Salif Kéita de renoncer à briguer le poste d’Amadou Diakité. Le président ATT lui avait même envoyé un émissaire pour lui demander de renoncer. « Il ne s’agissait pas d’un soutien à Amadou Diakité qui occupait déjà le poste. Mais, de faire en sorte que le Mali ne perde pas la place ».
En effet, l’assurance avait été donnée à notre pays que si personne ne se présente contre Amadou au niveau national, à l’international, il sera seul, ce qui, du coup, était une garantie pour notre pays. Mais contre vents et marées Salif Kéita a voulu être candidat.
Ce qui a accru la colère des Maliens et surtout de ceux qui étaient présents au Caire, c’est que Salif, contre toute attente, est entré dans la salle pour lire une déclaration dans laquelle il a annoncé son retrait. « Il était pratiquement le directeur de campagne de Anouma », a déclaré un journaliste malien présent au Caire. « C’est l’examen de Bougouni », a déclaré un autre.
Deux postes étaient en jeu, dont celui d’Amadou Diakité. C’est donc désormais Anouma qui le remplace, une victoire dignement fêtée en Egypte par la délégation ivoirienne.
Beaucoup pensent que ce retrait de Salif Kéita était prémédité, surtout qu’Anouma avait effectué une visite à Bamako avant d’aller au Caire. Pis, contrairement aux autres candidats qui ont de fortes délégations, Salif est parti sans un seul membre du bureau fédéral. Il ne restera d’ailleurs pas, car il est attendu à Bamako dans les jours à venir.
En plus de l’opinion nationale, il a réussi à se mettre à dos la Caf, car il a dénoncé une politique d’exclusion orchestrée à ce niveau contre « les anciennes gloires » qui n’ont jamais réussi à entrer là-bas d’après lui.
A la fin des élections, interrogé par les journalistes maliens sur les conséquences de son geste et sur l’opinion nationale, il a déclaré qu’il ne regrette rien et qu’il ne démissionnera pas.
Alexis Kalambry
19 janvier 2006.