Le terme arabe « Hajj » ou « Hadj » signifie, pour les musulmans, se rendre, à une saison précise, à La Mecque, pour visiter la demeure sacrée, la Kaaba, et faire un rituel connu et réglementé. Ainsi, ce terme correspond au mot « pèlerinage ».
Pour Dr. Hamza Haïdara, fidèle serviteur de Dieu, les musulmans prient en direction de la Kaaba, qui est la maison sacrée de Dieu. La Mecque est le centre du monde. Dans le Saint Coran, Dieu la cite comme le nombril de la terre. La Mecque a pour nom « Umm al-qurâ », c’est-à-dire « la Mère des cités », la ville primordiale, qui est à l’origine de toutes les cités du monde…
Chaque année, 2,5 millions de musulmans se rendent à La Mecque pour effectuer le Hajj pendant le mois de Dhou al Hijja. La ville de La Mecque est la ville la plus sacrée de l’islam. Elle est située à l’ouest de l’Arabie saoudite, au centre de la chaîne du Hedjaz à 65 km de Djeddah, sur la montagne Sarouat. La température à La Mecque atteint un maximum de 48 degrés l’été et un minimum de 18 degrés l’hiver, avec une moyenne comprise entre 30 et 32°C, ce qui en fait l’une des régions les plus chaudes du monde.
Selon Dr. El hadj Haïdara, prêcheur à Kalaban-Coro, le Prophète Muhammad (PSL) a fait un seul pèlerinage l’année de son décès. C’est pourquoi on le qualifie, à ses dires, de « Pèlerin de l’Adieu ».
Les hadiths réputés bons et authentiques, parlant de la valeur du pèlerinage et de la visite sainte sont nombreux. A en croire Dr. Haïdara, qui s’est rendu par trois fois à La Mecque, le Prophète encourageait les musulmans à visiter aussi souvent qu’ils le pouvaient la Kaaba, pour mériter le pardon et la récompense d’Allah et pour se rencontrer entre eux et fortifier leurs liens de fraternité.
Le pèlerinage est l’un des piliers de la foi musulmane, selon les textes et sources authentiques (Coran et sunna). Chaque musulman, affirme le prêcheur, est tenu de faire le pèlerinage, au moins une fois dans sa vie, s’il remplit certaines conditions. « Tout musulman majeur et en possession de ses facultés, libre, financièrement capable et informé de l’obligation du pèlerinage, doit le faire nous enseigne le Saint Coran ».
Une fois sur place, « celui qui accomplit le pèlerinage sans proférer des paroles obscènes, ni commettre des actes indécents, sort de son pèlerinage aussi innocent que le jour de sa naissance. Rien que la visite sainte est un acte expiatoire des péchés ». La finalité recherchée, poursuit notre interlocuteur, étant le paradis. « Le pèlerinage sincère ne peut être récompensé que par le paradis ».
Avec l’argent sain
Notre interlocuteur rapporte que le Prophète a comparé ainsi le pèlerinage : « Dépenser l’argent pour aller en pèlerinage vaut sept cent fois plus que de le dépenser pour la face de Dieu ». Pour lui, celui qui nie l’obligation de faire le pèlerinage, alors qu’il répond aux conditions requises, renie la religion musulmane.
A la question de savoir si le musulman doit faire le pèlerinage aussitôt qu’il acquiert les moyens de le faire ou peut le retarder à sa convenance ? Notre prêcheur, qui a fait ses études secondaires au Soudan et en Arabie saoudite et qui porte la barbe à la « ben Laden », chapelet au cou, reconnaît que le pèlerinage peut être retardé à la convenance de la personne.
« On doit néanmoins le faire avant la mort. Si on néglige son accomplissement alors qu’on a les moyens nécessaires et que l’on meurt, on commet un péché capital ». A preuve, le pèlerinage a été prescrit en l’an 5 ou 6 de l’Hégire alors que le Prophète (PSL) ne l’a fait qu’en l’an 10 de l’ère musulmane. « En l’an 9, il a envoyé Abû Bakr (Radia Allah’anh) à la tête d’une délégation de pèlerins, sans les accompagner alors qu’il n’avait aucun empêchement ».
Du coup, soutient-il, le pèlerinage devient un devoir immédiat pour la personne possédant les moyens, la Sainte Mecque étant un territoire sacré. Le prophète a dit : « Dieu a consacré ce territoire le jour où Il a créé les cieux et la terre. Il demeure donc sacré, de la sacralité même de Dieu, jusqu’au Jour de la Résurrection ».
A La Mecque, conclut El hadj, les fautes ont plus de poids qu’ailleurs « car l’homme est mis directement dans la présence divine… Les pèlerins, disait le Prophète, sont les hôtes de Dieu ». Ils viennent en réponse à l’Appel divin.
Quiconque connaît les lieux saints de l’islam peut attester que La Mecque est le lieu de la Majesté divine implacable, tandis que Médine, la ville du Prophète, incarne la Miséricorde divine.
Amadou Sidibé
12 Septembre 2008