Mardi, au Centre international des conférences de Bamako, les travaux préliminaires de la conférence internationale sur l’abolition des frais scolaires avec comme thème ont débuté sous la présidence du secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale Barthélémy Togo.
Etaient également présents, les délégations de 23 pays dont 18 africains, ainsi qu’experts et décideurs, tels les responsables d’organisations intergouvernementales, des institutions du système des Nations unies, des agences de coopération au développement, des institutions financières.
Objectif de cette rencontre : peaufiner des stratégies d’abolition des frais scolaires.
La conférence de Bamako ayant comme thème « Planifier la qualité et la pérennité financière », est organisée par l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (Adea), l’Unicef et la Banque mondiale, en collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale. plus de 150 participants prendront part aux quatre jours de travaux.
La conférence se déroule en deux phases.
Les journées d’hier et d’aujourd’hui sont consacrées aux aspects techniques. Elles doivent baliser le chemin aux ministres et autres décideurs qui à partir de demain, prendront le relais.
Les participants vont s’atteler à dégager les modalités à mettre en œuvre pour lever les obstacles financiers à l’éducation pour tous.
Le combat contre les frais scolaires a dores et déjà commencé. Ainsi, hier à l’ouverture des travaux, le représentant de l’Unicef, Dr Isselmou Ould Boukry a indexé les frais scolaires comme étant un frein pour la scolarisation des enfants, particulièrement des filles rurales. « L’éducation est un droit fondamental pour tous les enfants », a-t-il relevé.
Cependant, pour Mr Ould Boukry, d’autres défis en dehors de l’éradication des frais scolaires existent également : « il s’agit entre autres, de savoir comment assurer la pérennité des ressources financières et toutes les autres stratégies pédagogiques qui doivent accompagner les réformes éducatives», a-t-il expliqué.
Atou Seck de la Banque mondiale et Abdoul Aziz Wane du FMI ont tour à tour, plaidé pour l’augmentation de l’offre de services pour pouvoir payer les salaires des enseignants. Atou Seck a insisté sur la nécessité de trouver des mécanismes adéquats pour envoyer le dernier quart d’enfants non scolarisés à l’école. « Si nous sommes tous d’accord avec le principe, la question sera alors de savoir comment financer le coût de l’opération« , a indiqué Seck.
Jean François Vavasseur, responsable de l’Agence française de développement dans notre pays a, lui, félicité les organisateurs de la conférence qui réunit des professionnels de l’éducation pour résoudre la cruciale question du coût de l’éducation en Afrique. « Réfléchir sur les systèmes éducatifs, en relevant les forces et les faiblesses doit être l’axe principal de réflexion des assises de Bamako », a estimé Jean François Vavasseur.
Le secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale Barthélémy Togo a mis l’accent sur les programmes éducatifs développés en Afrique jusqu’ici et qui ne permettent pas d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développent dans leur composante éducation. Il a souligné que les familles rurales n’arrivent pas à assurer les frais scolaires de leurs enfants.
C’est pour cette raison, estime Barthélémy Togo, « qu’il est pertinent de réfléchir à des alternatives pour supprimer les frais scolaires ». Selon lui, il s’agit pour la conférence de Bamako d’harmoniser et d’adapter de stratégies nouvelles, tout en tenant compte des spécificités de chaque système éducatif.
La conférence devrait s’achever sur une vision plus claire des perspectives d’avancement pour nos pays afin de lever les obstacles financiers à l’éducation pour tous. C’est pour cette raison que les ministres de l’Économie et des Finances participeront à la réunion.
Il va sans dire que le rendez-vous de Bamako ne proposera pas de solution magique. L’abolition des frais scolaires est une condition nécessaire, mais pas suffisante pour l’éducation pour tous d’ici 2015. Cela dispense seulement les parents des charges directes (droit d’inscription, manuels, fournitures scolaires, uniformes, contributions aux associations des parents d’élèves, transports etc.).
L’objectif final est, selon les organisateurs, de faire en sorte que l’ensemble des coûts supportés par les familles jusqu’ici soit pris en compte dans une politique éducative bien planifiée.
Source: L’Essor
20 juin 2007.