Les responsables africains de l’éducation sont réunis depuis hier au Centre international des conférences de Bamako, pour faire un bilan des évolutions constatées en Afrique, en matière d’éducation. Ce Forum régional de l’Éducation pour tous (EPT) est organisé par le ministère de l’Éducation nationale en collaboration avec le Bureau régional pour l’éducation en Afrique (Breda) de l’Unesco.
Cette rencontre prolonge la conférence régionale africaine sur l’alphabétisation qui s’est achevée mercredi et intervient à mi-parcours de la période que la Communauté internationale s’était fixée en 2000 à Dakar pour atteindre la scolarisation primaire universelle.
Les délégués venus des pays de la sous région, cerneront pendant deux jours les succès et les échecs pour en tirer des leçons utiles et examiner les conséquences de cette évolution, notamment en matière de qualité des apprentissages.
Dans son intervention, la directrice du Breda, notre compatriote Lala Aïcha Ben Barka a fait remarquer que les efforts louables consentis dans la scolarisation ne doivent pas occulter les difficultés des autres cycles (secondaire et supérieur) laissés à eux-mêmes depuis des années.
Il s’agit aussi de dégager des pistes d’action pour les 8 ans à venir, d’attirer l’attention des États sur la nécessité de coordonner les actions en faveur de l’EPT. Des alternatives doivent aussi être proposées pour que les déscolarisés précoces ne retombent pas dans l’analphabétisme.
La directrice du Breda a cité quelques défis révélés par le bilan de l’EPT 2005, tel l’urgence d’améliorer la qualité des enseignements, avant de réitérer la nécessité d’accélérer la marche vers des priorités jusque là négligées comme l’enseignement secondaire ou encore l’achèvement des cycles.
Pour sa part, le ministre de l’Éducation du Nigeria, Dr Igwe Aja Nwanchukwu, a recommandé aux participants de recenser toutes les difficultés afin de préciser ce qui reste à faire.
Igwe Aja Nwanchukwu a jugé que si les États africains veulent réellement honorer leur engagement d’être au rendez-vous en 2015, ils doivent commencer par savoir combien d’élèves ils ont pu scolariser, combien sont restés à l’école et combien ont abandonné et à quel niveau.
Le ministre nigérian a aussi souhaité que les Africains sachent éviter de succomber à la tentation du nombre au détriment de la qualité. Et pour cause : l’EPT ne concerne pas que la seule éducation de base. Les progrès réalisés dans les enseignements secondaire et supérieur en font aussi partie.
Puisque l’EPT n’est pas assurément possible pour tous les pays en 2015, il faut pour s’en approcher le plus possible, procéder à l’adoption d’une éducation inclusive (éducation incluant les analphabètes, la petite enfance etc.).
Cheick Oumar Sissoko, le ministre de l’Éducation nationale et de la Culture, qui présidait la cérémonie d’ouverture a mis l’accent sur les progrès réalisés, faisant de Dakar 2000 une date inoubliable.
En effet depuis cette année de nombreuses réformes ont été faites, le partenariat renforcé. Cheick Oumar Sissoko reconnaitra que « le pari de l’EPT n’est pas gagné d’avance » avant de suggérer un suivi-évaluation régulier de tous les actes posés et une utilisation judicieuse des ressources.
Le ministre Sissoko a remercié l’Unesco et les partenaires techniques et financiers qui sont tous les jours aux côtés des pays africains dans la lutte contre l’ignorance.
C. DIAWARA- L’Essor
14 septembre 2007.