En attendant l’expiration de la trêve des enseignants ce 31 juillet, quelques comportements notés dans certaines Facultés ne rassurent pas les Maliens sur la sincérité à influer positivement sur la santé de l’enseignement supérieur déjà fragilisée par 3 mois de grève des professeurs.
Dans une interview dans nos colonnes le jeudi 22 juillet 2010, le secrétaire général du comité AEEM (Association des élèves et étudiants du Mali) de l’Ecole normale supérieure (EN Sup), Mahamadou Ahamadou alias Cosinus, a fait une déclaration qui a rassuré plus d’un. Il a révélé que son association est prête à sacrifier ses revendications pour sauver l’année.
Mais, le jour même de la publication de cette interview (mercredi 21 juillet, Ndlr) le comité AEEM de la Faculté des lettres, langues, arts et sciences humaines (Flash) a tenu une assemblée générale et décrété une grève de 72 heures. Il réclame les bourses, ce qui a suscité la réaction de beaucoup de nos lecteurs qui n’ont pas hésité à parler de paradoxe et de contradiction pouvant maintenir les établissements du supérieur dans une dynamique de débrayage perpétuel.
C’est hier que la grève à la Flash a pris fin avec la reprise des cours sans que les bourses soient disponibles. Pour mieux comprendre cette grève dans une situation déjà tendue, nous avons approché les leaders estudiantins qui ont plus ou moins relativisé ce mouvement d’humeur. Le secrétaire général du comité AEEM de la Flash Ali Cissé préfère parler de malentendu.
Cependant, il précise que Cosinus a parlé en son nom et non a celui du bureau de coordination de l’AEEM qui, à ses yeux, est la seule habilitée à renoncer à ses doléances pour sauver l’année universitaire 2009-2010. Mais, il pense que le mot d’ordre de grève que sa Faculté vient d’observer n’entache en rien la crédibilité de l’AEEM qui clame depuis un certain temps son intention de réclamer étant en classe.
Loubards
» La preuve est que les étudiants ont accepté de rentrer sans les bourses », note Ali Cissé. Il révèle que c’est en principe aujourd’hui que les bourses seront disponibles à la Flash.
En effet, la remise en cause des déclarations du secrétaire général du comité AEEM de l’EN Sup est encore justifiée par les incidents qui ont émaillé le mercredi 21 juillet 2010 le renouvellement du bureau de l’AEEM de la Fseg.
Les affrontements entre les partisans du secrétaire général sortant, Jabare Abdourazak Traoré, et son challenger, Abdrahamane Diakité, ont conduit à la suspension des cours au niveau de la Fseg. N’eut été l’intervention de la police, le pire serait arrivé sur la colline de Badalabougou devenu le terrain de prédilection de loubards et d’autres étudiants, qui n’hésitent pas à faire recours aux armes au moment du renouvellement des organes de l’AEEM.
Le secrétaire général sortant, Jabare Abdourazak Traoré, qui a finalement été réélu, accuse son adversaire d’avoir violenté les superviseurs de l’élection et le doyen de la Faculté.
» Il a amené des loubards de Sabalibougou, Médina Coura qui n’ont pas cessé de provoquer mes partisans sans que ceux-ci réagissent », regrette M. Traoré. Et d’indiquer que le calme est désormais de retour à la Fseg où les cours ont repris hier.
Mais le spectre de la violence plane encore sur la Fseg dans la mesure ou le malheureux candidat aux élections de mercredi dernier a voulu tenir jeudi dernier une assemblée générale illégale.
Amadou Waïgalo
Les Échos du 27 Juillet 2010.
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Reprise des cours dans les écoles du supérieur : Une fausse alerte.
Après tant de grincements des dents, les établissements de l’enseignement supérieur ont ouvert les portes en ce mois de juillet. Mais malheureusement, selon une source concordante, impossible de se prononcer pour l’instant, sur la bonne poursuite du calendrier des études défiant véritablement le spectre d’une année blanche. Pour preuve, il semblerait que l’attitude de certains enseignants ne rassure guère les étudiants.
Comme disaient les enseignants du comité syndical lors d’une conférence de presse, le gouvernement, jusqu’à présent est en mesure de sauver l’année. Un ouf de soulagement semble s’être dégagé. Il y a maintenant une semaine que les études ont repris sur l’étendue du territoire national. Sur la sphère des étudiants, point de certitude en ce temps précis par rapport aux feux verts des autorités sur l’ensemble des doléances des enseignants, condition sine qua non du redémarrage du système.
Mais en mesurant la portée des choses, l’avis d’un étudiant presque désespéré, retrace comme s’il s’agissait de jeter le pavé dans la mare car dans le milieu des enseignants, rien n’est moins sûr pour prétendre à une solution définitive sur cette affaire.
Au regard des rumeurs dans cette zone, il serait peut être trop tôt de penser que l’année est sauvée. Pour l’instant, nos informations révèlent que les choses évoluent sur un terrain d’arrangement provisoire à la limite exacte de ce mois de juillet. Par ailleurs, l’impasse serait prévisible. Présentement, au-delà de la lenteur des cours, il serait même probable que certains enseignants par incertitude, sont en passe de préparer leurs congés annuels.
Bellem
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Le supérieur en vacances à compter du 1er août : Peut-on encore sauver l’année ?
Après une longue grève de trois 3 mois, c’est le 15 juillet dernier que les cours ont repris dans les facultés, instituts et grandes écoles du Mali. Les professeurs du supérieur ont droit à 60 jours de congés annuels (les mois d’Aout et septembre). Donc 20 jours après cette reprise, les enseignants menacent d’aller en vacances à partir du 1er aout et pour deux mois.
Ils n’entendent pas sacrifier leurs vacances pour sauver une année qui risque d’être blanche. Le SNESUP l’a fait savoir au ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans une lettre datant du 20 juillet.
Les autorités et les étudiants espèrent que les professeurs reviendront à de meilleurs sentiments lors de leur assemblée générale du 30 juillet 2010 ; assemblée au cours de laquelle seront débattus le point sur la négociation avec le gouvernement et la suite à donner à la trêve.
Tout compte fait, cette question de vacances annelles est un souci de plus pour les autorités qui tiennent à sauver l’année à tout prix.
Ali Timbiné
La Nouvelle Patrie du 27 Juillet 2010.