Partager

Le vendredi dernier tout près, le Premier ministre rendait public le bilan des 5 ans de réalisations du gouvernement. D’énormes sacrifices ont été consentis dans tous les domaines et dans les secteurs d’activités, y compris l’éducation. Comme pour vider cette assurance de toute son essence, voilà que la Fédération de l’Eduction Nationale (FEN) décide d’aller en grève de 72 heures aujourd’hui même.

Pour rappel, la FEN avait déposé une préavis de grève de 72 heures sur la table du ministre de la Fonction Publique, de la Réforme de l’Etat et des Relations avec les Institutions, Bady Ould Ganfoud, le 14 mars dernier. Les syndicalistes tenaient à faire valoir leur droit de grève si le gouvernement n’avait pas une oreille attentive à leurs revendications qui se résument à 9 points.

Il s’agit, entre autres, de la relecture de la Convention de l’Enseignement privé catholique ; la révision à la hausse des primes et indemnités liées au examens; l’extension de la prime de risque à toutes les catégories exposées, la levée des obstacles juridiques pour l’accès des contractuels aux postes de responsabilité, la révision à la hausse des primes de responsabilité allouées aux Censeurs, Directeurs des Etudes, Surveillants Généraux, Chefs des Travaux, Directeurs d’Ecoles de l’enseignement fondamental, des enseignements préscolaire et spécial, l’alignement de la grille des contractuels à celle de leur collégues des catégories B1 et B2 de la Fonction Publique, l’octroi d’une indemnité de logement à tous les enseignants, la révision à la hause de l’allocation familiale; et la mise en place du Conseil Supérieur de l’Education.

Au moment où nous mettions sous presse cette information, on apprenait que les négociations entre les responsables de la FEN et le gouvernement étaient soldées par un échec. Ce qui veut dire qu’avec ce déssaccord attestant que les revendications ne sont pas satisfaites, tout porte à croire que la grève de 72 heures commence en principe ce matin. Mais le contraire pourrait ne pas surprendre, car d’autres sources nous apprenaient que les responsables syndicaux étaient convoqués hier par la commission de négociation. Ce qui veut dire qu’il n’est pas exclu qu’un accord soit obtenu in-extremis motivant la levée ou la suspension du préavis de grève.

Quoi qu’on dise, si la grève avait lieu, ce serait un cinglant désavoeu pour le gouvernement qui aura sûrement de la peine à mettre en avant sa sincérité devant les recurents problèmes des enseignants au Mali. Ceux-ci soutiennent que parmis les neuf points contenus dans leur préavis de grève, certains sont sur la table du gouvernement il y a de cela au moins quatre ans Le ministre de l’Education Nationale, le Pr Mamadou Lamine Traoré dipose finalement de peu de moyens pour satisfaire toutes les revendications des enseignants. Et le premier ministre donne l’impression de confondre gestion et boucan.

En tout cas, lors des négociations gouvernement-SNESUP, Pinochet est apparu comme un chef de gouvernement qui a pris à bras le corps tous les problèmes à l’école. Si cela y était, devait-on parler encore de grève dans ce secteur ?

Adama S. DIALLO

03 avril 2007.