«Eduquer une fille, c’est éduquer toute une nation», l’adage populaire a encore du chemin à faire dans notre pays. Malgré les multiples efforts réalisés dans le relèvement du taux brut de scolarisation qui a été multiplié par trois, en treize ans, passant de 19 % en 1990 à 67 % en 2004, l’écart reste énorme entre les garçons et les filles. Entre ces deux compléments de la gente humaine, il existe un écart minimum de 20 %. En 2003-2004, les garçons avaient un taux de scolarisation de 77 % contre 56 % pour les filles.
Compte tenu du rôle prépondérant des femmes éduquées dans le développement d’un pays, Helen Keller International (HKI), une organisation non gouvernementale intervenant dans une trentaine de pays à travers le monde, sur financement de l’Usaid a engagé un programme ambitieux en faveur de la scolarisation des filles.
C’est dans ce cadre qu’en partenariat avec l’Unicef, elle a initié l’atelier de renforcement des capacités des animateurs et producteurs des radios de proximité sur la scolarisation des filles «Scofi» au Mali.
Ce choix s’explique par le fait que plusieurs enquêtes révèlent qu’une des sources principales d’information demeure les radios de proximité. L’Enquête Démographique et de Santé (EDSM-2001) explique clairement que «au Mali, la radio est le moyen d’information privilégié, puisque 62 % des femmes écoutent la radio au moins une fois par semaine». Une énorme potentialité si l’on sait que les femmes constituent 52 % de la population malienne.
«Scolarisation des filles au Mali : problématique, enjeux et perspectives», tel était le thème de l’atelier qui s’est déroulé à Ségou du 15 au 17 juillet dernier. Ont pris part les animateurs de 43 radios à travers tout le pays, parmi lesquels 14 animatrices.
Selon Mme Soumano Yakaré, chargée de la «Scofi» au ministère de l’Education nationale, les animateurs ainsi formés doivent être des relais auprès des populations. Car les radios de proximité sont plus proches des populations à la base et ventilent les informations dans les coins et recoins du Mali. Une réalité que ne démentira pas le président de l’Urtel, Yaya Sangaré qui estime que les animateurs et les producteurs de radios doivent faire preuve de professionnalisme.
Quant à Mme Kéïta Martine de l’Usaid, elle pense qu’on peut développer le pays rien qu’en envoyant que les filles à l’école.
F. Traoré
22 juillet 2005