Le bras de fer qui oppose le Rectorat de l’université de Bamako au comité Snesup (syndicat national de l’enseignement supérieur) de la FSJP /FSEG est encore loin de connaître son épilogue. Quatre griefs principaux se trouvent au centre de cette polémique mais les nerfs se chauffent surtout autour de celle qui revendique le rétablissement de la légitimité du secrétaire général du syndicat d’enseignant à siéger au sein de l’Assemblée de Faculté à la FSJP, Djibonding Dembélé.
Contacté par nos soins, après la conférence de presse du comité syndical, le secrétaire général du Rectorat, Mansa Makan Diabaté a indiqué que «notre objectif ne peut en aucun cas être de déstabiliser l’université». Il a ajouté : «Pour nous, il n’y a pas de problème. C’est des accusations inutiles que Djibonding a formulées.»
Et d’ajouter que la mise en place de l’Assemblée de faculté des sciences juridiques et politiques (FSJP) est finie.
Selon lui, la conférence de presse que le syndicat a organisée est une simple volonté de Djibonding Dembélé de montrer au monde universitaire qu’il existe. Mansa Makan Diabaté a aussi souligné que le Rectorat n’attend que l’approbation du ministère de l’enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour l’élection du Doyen et du vice doyen de la faculté.
Dans une correspondance adressée à l’administrateur provisoire de la FSJP, le Rectorat a fait savoir que cette élection est fixée au mercredi 24 février 2010. Les candidatures aux postes de Doyen et de vice Doyen étaient recevables au Rectorat du 5 au 9 février.
Mais au niveau du syndicat des enseignants, l’on précise qu’ils n’ont connaissance d’aucun message en ce sens. L’administration provisoire de la faculté, souligne les syndicalistes, procèderait à une rétention d’information pour des fins inavouées et soutiennent qu’ils auront du mal à reconnaître le verdict de cette élection «parce qu’issu d’une Assemblée de Faculté que nous contestons».
En fait, le Rectorat de l’université de Bamako a exclu des membres de l’Assemblée de la faculté à la FSJP Djibonding Dembélé, secrétaire général du comité Snesup de la FSJP /FSEG.
Le syndicat a jugé cette décision illégale, tout en la considérant comme un affront. L’Assemblée de la faculté, elle, a été installée en décembre 2009 mais la polémique enfle toujours entre les deux parties qui s’accusent mutuellement de violation de textes règlementaires.
C’est surtout un problème d’interprétation de textes règlementaires qui se trouve au centre de cette polémique. Tout est parti d’un préavis de grève des enseignants, déposé le 21 décembre 2009 (jour de l’élection de l’Assemblée de la faculté).
Ce préavis contenait, comme revendication, le rétablissement du mandat de Djibonding Dembélé à cette Assemblée de faculté. Ce dernier ayant été écarté par le Rectorat au motif qu’il est en «congé sabbatique», qui court jusqu’au mois d’août 2010. Le Rectorat a perçu cette grève comme une volonté de servir les intérêts personnels du secrétaire général du syndicat.
Du point de vue du Rectorat, conformément à l’article 2 de l’arrêté N°01-0360/ME-SG du 6 février 2001 «l’année sabbatique est accordée aux enseignants en vue de leur permettre d’enrichir leur connaissance ou de se consacrer ‘‘exclusivement’’ à des activités de recherche.»
Donc, à leurs yeux, cette mesure exclut d’office la légitimité de la personne à siéger au sein de l’Assemblée de la faculté. Mais Djibonding Dembélé et ses camarades opposent à cet arrêtée l’article 14 de la loi N°98-067 du 30 décembre 1998, qui indique : «sont assimilées à l’activité les périodes d’interruption de service pour un congé ou une mission d’enseignement et /ou de recherche.»
Ce qui intrigue le plus, relève le rectorat, c’est que le préavis des enseignants a été déposé le même jour que l’installation de l’Assemblée de la faculté, donc sonne comme une vengeance du secrétaire général du syndicat.
Au-delà de ce point, le paiement d’arriérés financiers, la problématique de l’équipement de la FSJP et de la FSEG ainsi que l’équipement des salles de professeurs des dites facultés irritent le syndicat face à l’administration et au Rectorat.
Seydou Coulibaly
Le Républicain du 17 Février 2010.