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A l’occasion du 23e Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement d’Afrique et de France qui s’est tenu hier et avant-hier à Bamako, le Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC) du Mali a adressé un message aux participants.

Dans sa déclaration, il a commencé d’abord par rappeler que le continent africain, « dont le décollage est encore au stade des incertitudes », a pourtant un potentiel riche et varié.

Avant de féliciter la première femme présidente d’un Etat africain, celle du Libéria, Mme Hellen Johnson Sirleaf.  » Une dame, pour la première fois est aux commandes de la Magistrature Suprême de son pays meurtri par la guerre, le Liberia, par la volonté des urnes « , continue le SNEC.

S’adressant aux dirigeants africains, le Syndicat leur rappelle qu’ils se sont engagés par le passé, notamment à Dakar en 2000, sur l’Education pour tous (EPT) à l’horizon 2015. Un objectif difficile à atteindre car le rapport mondial de suivi sur l’EPT 2005 de l’UNESCO constate que « trente cinq pays sont loin d’atteindre les objectifs, avec des valeurs de l’indice du développement de l’Education pour tous (IDE) inférieures à 0,80. Parmi ces pays, 22 se trouvent en Afrique subsaharienne. »

Mais, déclare le SNEC, des progrès peuvent pourtant être faits vers la réalisation de l’EPT même par les pays les plus démunis. Il suffit de le vouloir et d’appliquer des politiques bien appropriées. A titre d’exemples, certains Etats partis des valeurs basses de l’IDE – sur lesquels on ne pouvait donc compter tels le Libéria, le Mozambique, le Togo et le Yémen -, en enregistrant « des progrès d’au moins 15 % contre une progression moyenne de 2 % de l’indice dans son ensemble entre 1998 et 2001 », sont en train de réussir leur pari dont l’échéance est 2015.

Il faut donc, partant de l’exemple de ces pays, croire en le fait que le sous-développement n’est pas une fatalité : « Le retard que l’Afrique accuse n’est ni atavique ni congénital. L’histoire nous renseigne qu’elle a connu un niveau de développement exceptionnel dans des domaines variés de la science. »

Et prendre pour illustration les manuscrits sur la splendeur de l’Université de Sankoré à Tombouctou la Mystérieuse. Il faut aussi mettre de côté l’afro-pessimisme dit le SNEC.

Tout dépend de la volonté : « Le retard de notre continent peut être rattrapé dans le domaine de l’éducation. Il faut le vouloir pour le réussir. Le vouloir c’est aussi militer lors de ce 23e Sommet pour la mise en place d’un véritable Plan Marshall pour l’Afrique. »

L’éducation doit être la priorité dans chaque Etat africain et doit même être un thème de campagne : « L’éducation nationale doit être dans chacun de nos pays un chantier présidentiel, un thème principal de campagne pour les candidats à la présidence de la République sur lequel ils devront être jugés. Nous attendons de ce 23e Sommet plus d’engagement de vous. »

Mais, pour atteindre l’objectif de l’éducation pour tous à l’échéance, il faut faire vite car l’horizon 2015 nous rattrape. La déclaration du SNEC ne pouvait mieux tomber quand on sait que l’éducation concerne surtout les jeunes et que le thème central du Sommet est « La jeunesse africaine, sa vitalité, sa créativité, ses aspirations ».

Zoubeirou MAIGA

05 décembre 2005.