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C’est le programme Décennal de Développement de l’Education (PRODEC) qui a la charge de « re-fondation » du système éducatif au Mali. Le programme s’achèvera en 2008.

Le PRODEC envisage le développement de l’éducation préscolaire le plus rapidement possible de manière à amener son taux de 1,53 % actuellement à 10 % en 2008 et celui de la scolarisation totale à 75 %.

Il compte ainsi faire progresser le nombre des écoles de façon considérable et d’améliorer en même temps le niveau des enseignants. Le PRODEC a pour autre objectif de réduire les 2 cycle de l’éducation à 8 ans (au lieu de 9 actuellement) avec comme innovation l’augmentation du volume horaire de l’enseignement de l’anglais.

L’enseignement privé sera encouragé pour soutenir l’effort de l’Etat notamment dans le développement des écoles villageoises.

A long terme, le PRODEC voudrait orienter 65 % des diplômés du DEF dans les établissements d’enseignement secondaire en construisant de plus en plus de classes à cet effet.

Pour soutenir ce vaste programme (dont nous n’avons évoqué que les grandes lignes) le PRODEC envisage l’introduction de la langue maternelle des apprenants dans l’enseignement, de la 1ère année à la 4ème année, en même temps que le français. Le but est d’adapter l’école aux réalités socio-culturelles des enfants.

Tout cela ne sera possible que par un engagement véritable de l’Etat et des partenaires de l’école. Dans le contexte de la décentralisation, le rôle que devront jouer les collectivités territoriales décentralisées sera déterminante.

Il sera surtout important de concevoir des manuels appropriés en nombre suffisant et d’impliquer le personnel enseignant de la conception à la réalisation du programme décennal de ré – fondation du système éducatif au Mali.

Les Grands Problèmes auxquels se trouve confrontée l’Education de Base au Mali sont les suivants :

faible taux de scolarisation : Au début de la décennie 90, le taux de scolarisation au Mali était de 26 %, c’est à dire l’un des plus bas en Afrique. Aujourd’hui (1999) il est estimé à 46 % alors que la norme pour un décollage économique est placée à 50 %.

Faible scolarisation des filles : En 1996, le taux de scolarisation des filles était de 33,4 %

Taux élevé de déperdition : il était estimé à 9,5 % dans les deux cycles de l’éducation de base.

Insuffisance du personnel enseignant : Elle est due en premier lieu au nombre insuffisant d’écoles de formation des enseignants et des formateurs.

En second lieu, c’est le faible niveau de recrutement à la fonction publique qui accentue le manque d’enseignants.

Le Programme d’Ajustement Structurel initié par le Mali et la Banque Mondiale ne permet pas un recrutement massif.

Les écoles privées étant très insuffisantes, c’est l’état qui a en charge l’essentiel de l’éducation.

Insuffisance des locaux et effectif pléthorique :

En 1996, le nombre total des écoles de l’enseignement fondamental était d’environ 2370. Grâce au Fonds d’Appui à l’Enseignement Fondamental (FAEF) le nombre total des écoles est en constante progression.

En attendant, les enfants sont entassés dans les classes. A Bamako (la capitale) on peut facilement rencontrer des classes de plus de 100 élèves.

Education de base

C’est le Ministère de l’Education Nationale qui est le ministère de tutelle de l’éducation de base.

L’actuelle Education de base est le prolongement de l’Enseignement Fondamental issu de la réforme de l’enseignement de 1962.

Jusqu’à cette date, c’est l’enseignement de type colonial qui persistait au Mali, lequel ne pouvait offrir à la jeune république proclamée en 1960, un cadre favorable pour la mise en place d’un programme de développement.

Au Mali, au moment de l’indépendance, les écoles se comptaient sur le bout des doigts.

Dans le primaire, on peut citer l’école des fils de chefs dont l’objectif, on le devine, était une sorte de prise en otage par le colonisateur de l’école locale; il y avait aussi les écoles dites régionales dont celle de Kita dans la région de Kayes (l’Ouest du Mali).

La quasi totalité des villages maliens étaient à des dizaines voire des centaines de kilomètres de l’école la plus proche. Le taux de scolarisation était à peine de 7 %.

C’est à Bamako que l’on rencontrait quelques écoles de niveau secondaire. On peut citer Le Lycée Terrasson de Fougère (actuel Lycée Askia Mohamed), le Lycée Technique, l’Ecole des Travaux Publics (aujourd’hui Ecole Nationale d’Ingénieurs).

Pour combler le grand vide laissé par la colonisation, les autorités maliennes et les responsables de l’éducation ont mis sur pied la réforme de 1962. Celle-ci avait comme objectif principal :

Un enseignement de masse et de qualité.

L’enseignement de masse visait à mettre rapidement à la disposition des populations des écoles et des maîtres pour atteindre un taux de scolarisation acceptable.

L’enseignement de qualité avait pour but, la formation de cadres compétents par des formateurs de bons niveaux pour construire un Etat moderne.

L’éducation de base s’adresse à la tranche d’enfants de 7 à 12 ans auxquels, elle voudrait assurer un minimum qui consiste à lire, écrire et calculer.

Il s’agit, pour ceux qui seront recalés, d’avoir des outils de base pour une meilleure insertion dans la vie active, et aux plus chanceux de poursuivre des études secondaires et supérieures.

L’éducation de base comprend 2 cycles de 9 ans.

Le premier cycle va de la 1ère à la 6ème année. En 6ème année, l’élève passe l’examen du CEP (certificat d’études primaires).

Le second cycle est composé des 7è, 8è et 9è années. En fin de cycle, en 9è année, les élèves doivent subir les épreuves du DEF (Diplôme d’Etudes Fondamentales) qui est l’équivalent du BEPC français.

Avec le DEF, les élèves peuvent s’orienter vers l’enseignement secondaire général (lycée qui prépare au baccalauréat malien) ou vers l’enseignement technique et professionnel.

L’enseignement technique et professionnel forme des cadres moyens en 2 ou 4 ans.