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Le premier concours d’entrée à l’École Nationale d’Administration (ENA) a eu lieu les 22 et 23 mai 2010, cela depuis la création de l’Université du Mali avant de devenir un peu plus tard Université de Bamako. Organisé à l’intention des diplômés de droit et d’économie, ce concours a commencé avec des difficultés. La question de pièce d’identité nationale a été le problème majeur.

jpg_ena-concours.jpgLe constat a été que beaucoup de candidats se sont présentés dans les différents centres de concours avec des pièces d’identités dont les dates sont périmées, de même qu’avec les permis de conduire et des passeports. Les présidents des centres qui ont reçu des consignes fermes pour appliquer le règlement, ont refusé l’accès de la salle à tous ceux qui n’étaient pas en règle.

Ce qui a provoqué le mécontentement de certains d’entre eux. Le directeur de l’Ena, informé de plusieurs cas de ce genre, a ordonné de laisser entrer les candidats ayant en leur possession des permis de conduire et passeports.

Ceux qui avaient leurs pièces périmées ont été remerciés. «Selon le règlement du concours, il est dit que l’accès à la salle de concours est conditionné à la présentation de la pièce d’identité nationale. Mais quand le directeur de l’ENA a été informé de la situation, il nous a instruit de laisser entrer ceux qui ont des permis de conduire ou passeports non périmés», ont fait savoir les présidents des centres des Lycées Askia Mohamed, Bah Aminata Diallo, Technique, et de l’ECICA. En plus du problème de pièces, l’on a remarqué également des cas d’omission.

Interrogé sur le cas des omissions, Mamadou Sékou Sissoko, président de centre du Lycée Bah Aminata Diallo, a expliqué que leurs dossiers ont été rejetés.

La particularité de ce concours a été qu’unanimement, les candidats, présidents de centres, surveillants et superviseurs se sont dits satisfaits de l’organisation. « Les raisons qui ont fait que le concours se passe bien sont dues au fait que nous n’appliquons que ce qui a été arrêté par le jury comme disposition : surveillance stricte, présentation des cartes, les portables éteints, etc. », a expliqué Youssouf Kéita, président de centre du Lycée Askia Mohamed.

L’une des particularités aussi a été que les candidats ne sont pas autorisés à sortir avec leurs brouillons de la salle. «Quand on termine, on met le brouillon dans la copie d’examen», a déclaré Soumaila Traoré.

Les candidats se sont réjouis de la teneur des sujets. La première épreuve, la culture générale, qui concerne tous les corps, a eu deux sujets. Le premier porte sur droit et liberté et le second sur la corruption.

Cent places disponibles dont 20 pour les administrateurs civils ; 10 pour les contrôleurs de finances ; 5 pour les inspecteurs des services économiques ; 20 pour les inspecteurs des douanes ; 15 pour les planificateurs ; 12 pour les inspecteurs des finances ; 5 pour les inspecteurs des impôts ; 5 pour ceux du trésor et 8 pour les administrateurs du travail social. Environ vingt mille candidats ont compéti

Hadama B. Fofana

Le Républicain du 24 Mai 2010.

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Concours d’entée à l’ENA : La grande ruée

La direction de l’ENA a reçu environ 9 400 dossiers de candidatures pour les 100 places offertes.

Le concours d’entrée à l’École nationale d’administration (ENA) s’est déroulé samedi et dimanche dans les cinq centres du district de Bamako : le lycée Askia Mohamed, le lycée Ba Aminata Diallo, le lycée technique, le CFP et l’ECICA. Notre équipe de reportage a fait le tour de ces centres samedi où le concours a débuté le matin avec l’épreuve de culture générale écrite suivie dans l’après midi d’une épreuve technique. Au centre du lycée Askia

Mohamed où plus de 3000 candidats du corps des inspecteurs des impôts et de celui des finances ont concouru, l’atmosphère était très tendue au moment où notre équipe de reportage se trouvait aux environs de 8 heures. Pendant que la plupart des candidats avaient commencé à traiter la première épreuve, une poignée de leurs collègues étaient bloqués dans la cour, non pas parce qu’ils sont en retard, mais ils n’avaient pas de carte d’identité nationale.

Ils avaient tout de même soit un passeport soit un permis de conduire. Le président du centre Youssouf Kéita, visiblement débordé par la situation, avait catégoriquement refusé de les laisser passer. Il avait même ordonné aux policiers de les mettre à la porte.

Ces malheureux candidats qui n’avaient que leurs yeux pour pleurer ont crié à l’injustice. Certains même avaient commencé à perdre leur sang froid en face des éléments des forces de l’ordre. « J’ai un permis de conduire en cours de validité et je ne comprends pas pourquoi on m’interdit la salle. Je pense que c’est injuste de leur part car le permis de conduire est un document officiel au même titre que la carte d’identité nationale », a lancé l’un d’entre eux.

Une autre candidate, très choquée par son sort, avait les yeux pleins de larmes. Un de ses collègues est venu la consoler. « Même si on avait accès à la salle, ce n’est pas sûr qu’on va passer », lui dit-il.

Le président du jury chargé de superviser le concours, Mama Djénépo et d’autres responsables sont intervenus pour calmer les esprits. Les candidats détenteurs de passeport et de permis de conduite en cours de validité sont-ils autorisés à concourir ? Ne s’étant pas entendus sur la question, le président du centre et le président du jury se sont lancés dans de chaudes discussions. « Je suis rigoureux et implacable s’il s’agit d’appliquer les règlements à la lettre », a insisté le président du centre.

Le président du jury pense qu’ »on peut être rigoureux, mais pas intransigeant ». Le sort des candidats en difficulté a été débloqué lorsque le directeur général de l’ENA, informé de la situation par téléphone, a autorisé tous les détenteurs de passeport et permis de conduire en cours de validité d’accéder à leurs salles.

C’était une demie heure après le démarrage de l’épreuve de culture générale. La même consigne a été donnée aux présidents des autres centres qui étaient confrontés au même problème. A propos de cette situation, l’article 7 de l’arrêté n°10-0836/PM-RM du 25 mars 2010 fixant le nombre de places offertes au concours à 100 précise que « l’accès à la salle est subordonné à la présentation d’une carte d’identité nationale en cours de validité ».

La transparence.

Finalement on aura tout vu au centre du lycée Askia Mohamed. Après le déblocage de la situation des candidats détendeurs de passeport et de permis de conduire, des bruits ont soudainement retenti dans la salle 30. Les candidats qui ont été autorisés à y entrer ont été mal accueillis par leurs collègues. Ces derniers ont mis en doute leur présence dans leur salle après plusieurs minutes de retard. Le président du centre et le prédisent du jury qui avaient fini à reprendre leurs esprits sont une fois de plus intervenus pour instaurer le calme. « Nous veillerons à ce que tout se passe dans la transparence. Ne vous inquiétez pas par rapport à ça », a assuré le président du centre Youssouf Kéita.

Après 1 heure 15, une candidate est sortie de la salle 15. Elle pense que le sujet de culture générale était un peu abordable. « On nous a proposé deux sujets. J’ai choisi le deuxième qui porte sur la lutte contre la corruption.

L’atmosphère était très calme dans notre salle. Après avoir terminé, j’ai déposé ma copie et mon brouillon comme l’impose le règlement », a-t-elle commenté.

Au centre du lycée Ba Aminata Diallo où se trouvaient les candidats aux corps des inspecteurs des douanes et des services économiques, la situation y était très calme et l’atmosphère studieuse. « Au départ, nous avons connu une certaine incompréhension due à la situation des candidats détenteurs de passeport et de permis de conduire. Maintenant tout est rentré dans l’ordre et c’est le calme qui prévaut en ce moment dans les 39 salles qui sont ici », a assuré le président de ce centre Mamadou Sékou Sissoko.

Nous avons croisé dans la cour un candidat qui venait de terminer son épreuve. « Le fait que le sujet soit abordable n’a rien à avoir avec les résultats. J’ai fait sept fois le concours de la fonction et c’est toujours le même résultat. Cette fois aussi je suis plus ou moins sceptique », a-t-il raconté.

La situation de calme était aussi identique au centre du CFP où ont concouru les candidats aux corps des inspecteurs des douanes et des planificateurs. « Il y ici 1068 candidats repartis dans 18 salles. Bien sûr il y a eu des cas d’absence. C’est après qu’on va établir la liste complète des absents. Les trois surveillant qui ne se sont pas présentés ont été remplacés », a expliqué le président du centre Brahima Mariko.

Les candidats aux corps des administrateurs civils et des administrateurs du travail et de la sécurité sociale étaient à l’ECICA tandis que leurs collègues au corps des conseillers aux affaires étrangères ont concouru au centre du lycée technique. À la date de clôture des inscriptions, le 3 mai, la direction de l’ENA a reçu environ 9 400 dossiers de candidatures.

Le président du Jury a expliqué que son organisme est chargé de veiller à la supervision du concours du début jusqu’à la proclamation des résultats. « Après les épreuves, il sera procédé immédiatement à la centralisation des copies. Les copies seront corrigées par les correcteurs désignés par le directeur général de l’ENA. Le jury ne fera que superviser les corrections », a-t-il précisé.

Le règlement indique que toutes les copies feront l’objet d’une double correction. Toutefois si un écart de 4 points apparaît entre la première et la deuxième correction d’une copie, celle-ci est soumise à une troisième correction. Le président du jury estime que la proclamation des résultats va prendre du temps, compte tenu de nombre de copies à corriger.

Madiba Keïta

L’Essor du 24 Mai 2010.