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Dans le cadre de l’amélioration de la qualité de l’école avec l’implication des communautés et des enfants eux-mêmes, l’école amie des enfants, amie des filles est une démarche participative qui a permis aux écoles de Tafalan et de Fani d’enregistrer des résultats significatifs tant au renforcement du niveau de la qualité des apprentissages (résultats scolaires) qu’à la participation des enfants à l’école et la mobilisation de la communauté en faveur de l’éducation.

L’école de Fani fut crée en 1962, mais est aujourd’hui au même titre que celle de Tafalan, une école à pédagogie convergente
Avec un effectif de 342 élèves dont 130 filles et 212 garçons, l’école fait partie des meilleures écoles du cercle de Bla appliquant l’approche Ecole amie des enfants, amie des filles. Elle a été la première en 2004 sur les 20 écoles où l’approche est expérimentée.

Dirigée depuis 2000 par Mamadou B. Traoré, l’école a épousé l’approche Ecole amie des enfants, amie des filles au cours de l’année scolaire 2003-2004 en même tant que Tafalan.

Situé à 16 km de Yangasso le village de Fani et ses populations ont apprécié les changements apportés dans leur vie et dans celle de leurs enfants par l’école amie des enfant, amie des filles. Ils ont tenu à l’exprimer par un accueil populaire aux caravaniers et le souligner pendant leurs différentes intervenions.

A Fani, il existe bien un gouvernement d’enfant dont le premier ministre Mariétou Dembélé (12 ans) est consciente et fière de ses responsabilités. «Les filles de Fani veulent terminer leurs études désormais sans oublier leurs autres droits que sont le droit à la santé, à l’éducation, à l’enregistrement à la naissance…», martela-t-elle au cours des échanges avec les membres de la caravane.

Mieux, dit-elle, «nous appliquons à l’école et dans le village les règles de l’hygiène, nous assistons nos camarades malades, sensibilisons nos frères et soeurs à venir à l’école, nos parents à inscrire nos frères et soeurs à l’école». Egalité à l’inscription ces affirmations ont été confirmées séance tenante par des parents et des élèves.

Contrairement à Fani où la sensibilisation n’a pas permis d’abord de réduire l’écart entre filles et garçons, l’école de Tafalan a fait des avancées considérables dans ce sens puisque l’égalité au recrutement a été bien respectée en cette année scolaire 2004-2005.

Sur les 54 recrues, 27 sont des filles. Cette mesure n’a-t-elle pas handicapée des enfants ? Non, répond le Président du comité de gestion Moussa Wari qui explique que l’école ne peut recruter plus de 54 élèves.

Dans cette école crée en 1984, l’approche Ecole amie des enfants, amie des filles est bien visible à travers ses deux outils. Il y a un gouvernement d’enfants disposant d’un plan d’action bien détaillé et un comité de gestion qui a son projet d’école.

Toutes les actions réalisées par le CGS s’inscrivent dans le respect de ce projet d’école. Sur la demande du gouvernement, le CGS a clôturé les logements des enseignants, construit de nouveaux logements, et participe à la sensibilisation des parents pour l’inscription des filles à l’école.

Mais ce qui est plus visible à Fani qu’à Tafalan, c’est le comportement hygiénique des enfants et de leur parents. La Présidente de l’Association des femmes de Tafalan nous confie que désormais, et grâce aux enfants, que personne dans le village n’accepte les ordures devant sa maison et, mieux dit-elle, aucun n’ose sortir d’une toilette sans se laver les mains.

Abordant dans le même sens, le Président du comité de gestion Moussa Wari explique de son point de vue les changements constatés avec l’école amie des enfants, amie des filles. «Le premier changement que j’ai constaté, c’est la vue même de l’école qui a été assainie et dans laquelle les 5 dimensions de l’approche sont respectées.

Ensuite, ici les filles partagent équitablement les travaux et les responsabilités avec les garçons ; mieux la collaboration entre tous les acteurs de l’école est désormais étroite. Même dans le village, les femmes sont de plus en plus responsabilisées ; la preuve, c’est que le comité de gestion scolaire comprend 7 membres dont 5 femmes», disait-il.

Bref, ça marche à l’école quand les enfants sont compris et responsabilisés car l’idéal dans ce projet, c’est que les enfants sont les acteurs de leur épanouissement. Si cette approche est vulgarisée et étendue aux autres écoles du territoire, le Mali pourrait espérer avoir une génération beaucoup plus citoyenne dans un environnement sain.

Idrissa Maïga

18 avril 2005