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Le but de cette prouesse physique, selon Bakabigny Keïta, le marcheur, c’est de venir demander au Président de la République du Mali et à l’ambassadeur de la République Française au Mali, leur appui à l’Education et à la Santé des Enfants de la localité de Bakouroufata située à 45 km de Mahina.

Ce village, manque criardement d’infrastructures scolaires. Les enfants qui y étudient sont confrontés chaque année au même problème. Cette année encore, 58 enfants admis au certificat d’Etudes Primaires ne savent pas où aller.

Toutes les localités choisies pour les accueillir (Mahina, Manantali, Bamafèlè et Diokeli) sont distantes de plus de trente kilomètres de Bakouroufata. Mieux, dans ces différentes localités, il se pose un problème d’effectif et un problème d’hébergement.

Une situation qui risque fort d’hypothéquer l’avenir scolaire de ces enfants si une solution n’est pas vite trouvée. Mais force est de reconnaître que pour le moment, les décideurs du Ministère de l’Education Nationale ne sont pas dans cette dynamique.

Faut-il rappeler en effet que l’année dernière à la même période, le même Bakabigny Keïta avait marché 400 km non seulement pour alerter les responsables du Ministère de l’Education Nationale sur les conditions difficiles des enfants de Bakouroufata et en outre demandé la création, la construction et l’équipement d’un cycle complet de l’énseignement fondamental à Bakouroufata.

Malgré les promesses faites par le ministre Mamadou Lamine Traoré de construire six salles de classe dont un second cycle, la situation n’a pas évolué. Entre temps les parents d’élève du village de Bakouroufata se sentent abandonné et pleurent sur l’avenir scolaire de leurs enfants.

Cependant un fort élan de sympathie est aujourd’hui perceptible à travers le pays pour plaider le cas des enfants de Bakouroufata.

C’est le cas par exemple du Parlement Régionale des Enfants de Kayes, qui a tenu à envoyer une délégation à Bamako pour soutenir Bakabigny Keïta dans son initiative auprès des hautes autorités du pays.

Dans les localités traversées aussi à savoir Djokeli, Bamafèlé, Niantansou, Kobiri, Tambaga, Kofeba, Kita, Sebécoro, Kassaro, Bossefala, Diogare, Diago et Kati, les autorités locales ont tenu à l’encourager et à lui manifester tout leur soutien.

Le Maire de la commune de Sébécoro lui fera savoir que c’est «une initiative à encourager et à soutenir afin de faciliter l’accès de l’Ecole, de la Santé à tous les enfants du Mali.» Cette initiative, dira en outre le maire permettra de faciliter l’accès à l’eau potable (hydraulique villageoise), à la santé et à la télécommunication.

Pour le directeur de l’école Fondamentale de Keniekola (commune rurale de Bendougouba) «c’est un acte à encourager pour le sport universitaire et scolaire».

Quant au 3è adjoint au maire de Diago, Zan Diarra il fera savoir que cette marche est un acte louable pour une cause juste» Le marcheur lui-même dira qu’en entreprenant cette marche, sa philosophie c’est de changer le sens de l’histoire des enfants de son village qui est d’être paysan, éleveur, artisan sans aucune formation.

«Je veux qu’il ait parmi ces enfants des médecins, des ingénieurs, des ministres et pourquoi pas des présidents de la République» ajoute-t-il.

Selon lui, à travers cette marche, il ne fait qu’accomplir un devoir de génération.

Birama Fall

25 août 2005