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« Une réduction des factures de l’électricité et de l’eau ne peut intervenir avant trois ans ». Telle est la position de la direction générale de l’Energie du Mali (EDM-SA) lors d’une journée de dialogue avec l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM).

L’une des principales revendications syndicales de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) est la réduction des coûts de l’électricité et de l’eau. Cette réduction est par ailleurs l’un des engagements, non encore atteints depuis six ans, du président de la Républi-que, Amadou Toumani Touré. Les perspectives de renforcement de cette société nationale de distribution de l’eau et de l’électricité ne prévoient jusqu’à présent pas à une réduction à court terme.

Pour mieux faire comprendre le fonctionnement de la société aux partenaires sociaux, la direction générale de l’énergie du Mali a ouvert ses installations électriques et hydrauliques à l’UNTM, le 6 mars dernier. C’est ainsi qu’une délégation de la centrale syndicale, dirigée par Siaka Diakité et qui comprenait les secrétaires généraux des sections UNTM des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti, s’est rendue sur les installations du centre de liaison électrique de Balingué (Bamako – Sélingué) et au centre de pompage hydraulique de Djikoroni Para.

A Balingué, situé dans la zone industrielle de Bamako, les syndicalistes ont pu observer un intense effort des techniciens pour la couverture de la capitale et des villes maliennes alimentées en énergie par le réseau hydroélectrique. Ces installations de Balingué servent aux traitements, en moyenne et haute tension, de l’interconnexion avec le Sénégal et la Mauritanie et du centre électrique malien installé au Sénégal pour compenser les frais de transport du carburant.

A la station de pompage hydraulique de Djikoroni Para, les syndicalistes ont observé un centre en quête des « dernières technologies de traitement des métaux lourds et des substances toxiques de l’eau », selon des techniciens du laboratoire central physico-chimie.

Après la visite des installations électriques et hydrauliques, une séance de dialogue a réuni, à l’hôtel Nord-Sud, la direction générale de l’EDM-SA et les responsables de l’UNTM. Siaka Diakité a souligné que cette rencontre entre dans le cadre d’une stratégie de son syndicat visant à mieux cerner les handicaps qui entravent le développement socio économique du Mali. Il a rappelé que le non recouvrement des créances de la société constitue une entrave au perfectionnement de la société. Avant d’ajouter qu’un accompagnement est nécessaire à EDM-SA.

Le directeur général de l’EDM a rappelé l’historique de la société qui a connu une reconstitution d’action entre l’Etat et des privés quatre fois de 1960 à nos jours. Après le départ de l’opérateur français SAUR, le 14 décembre 2005, l’Etat détient 66 % du capital de l’EDM. Selon lui, le déficit hydraulique au niveau du barrage de Manantali fait subir à la société 60 millions de dépenses supplémentaires par jour.

Si une réduction des coûts de l’électricité et de l’eau ne peut pas intervenir en moins de trois ans, le directeur général de la société a cependant précisé qu’EDM-SA est dans une phase de renforcement prometteuse à long terme. Près d’une dizaine de barrages hydroélectriques dont celui de Taoussa et la future interconnexion du pays au réseau électrique ivoirien sont annoncés pour servir de levain au processus de rabais des factures

Le ministre de l’Energie, des mines et de l’eau, Ahmed Sow, a souligné que la vertu du dialogue qui a animé cette rencontre est d’une importance capitale. «Les meilleures décisions sont celles partagées par les partenaires sociaux», a-t-il dit.

Seydou Coulibaly

12 Mars 2008.