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Si Boutef, le Malien d’Alger, a apparemment décoléré, le président mauritanien, lui, n’est pas près de choisir le Mali pour ses prochaines vacances. Il ne souhaiterait même pas venir à Bamako pour un sommet de quelques heures contre le terrorisme.

Même si de Ouaga le président Touré cherchant visiblement à dédramatiser le contentieux a cru devoir renouveler l’invitation à son homologue à participer au sommet de Bamako dont le principe a été retenu lors de la rencontre d’Alger du 18 mars.

Les voies diplomatiques sont insondables, et il est probable que Nouackchott s’assouplisse. Mais, dans le cas contraire, quel scénario aurons-nous au niveau régional ?

L’Algérie partante pour une stratégie régionale et la Mauritanie s’en démarquant ? Même en fiction, ce schéma est difficile à imaginer. D’autant qu’en dépit de la colère des autorités, la Mauritanie reste bel et bien le pays où ces derniers mois, il y a eu le plus d’enlèvements d’otages. Et peu importe les circonstances qui les ont rendus possibles.

Le fait est que le bornage des frontières n’y changera rien, que les turbans dans l’Akla, la vaste zone qu’elle partage avec le Mali, ont les mêmes couleurs.

Que dans ces « pays-frontières, » avant la lettre, les cartes d’identité nationales sont secondaires voire interchangeables.

Bamako a le devoir de ramener son voisin à de meilleurs sentiments car les frustrations liées à l’affaire Camatte opposent deux camps : celui qui ne peut pas dormir en sachant qu’un otage innocent peut à chaque moment payer et celui qui pense qu’un terroriste de libéré, c’est cent innocents de tués.

La mécanique, malheureusement, est plus complexe. Mais pour l’instant nous devons regarder dans deux directions : les quatre otages encore détenus et l’accolade prochaine entre ATT et Abdel Aziz.

Adam Thiam

22 Mars 2010.