Dimanche, Soumaila Cissé et Oumar Touré se retrouvaient t-ils à Diré pour montrer que le parti reste uni malgré les vicissitudes ou plutôt pour en découdre ?
L’article de notre confrère publié lundi sur l’événement penche pour l’hypothèse de l’effusion. Mais c’est évident, pour notre envoyé spécial (voir…) c’est à un duel à fleurets mouchetés auquel on aurait assisté entre le patron de l’Uemoa et le ministre de la Santé si la météo n’en avait pas décidé autrement.
Car l’avion de Soumaila Cissé n’aura pas pu atterrir au Nord. Problème de visibilité pour le pilote. Et de lisibilité pour l’Urd ? Plausible : en déclarant à la rencontre qu’il ne saurait y avoir de militant prédestiné, Oumar Touré rappelle les bruits de coulisses de l’Adema devenus plus tard un slogan, à savoir « l’Adema n’a pas de candidat naturel ».
Si telle est la conviction du ministre, autant dire alors que la bataille de la décantation a commencé pour l’Urd et qu’en principe, elle ne pourrait s’achever qu’avec la victoire d’un camp et la défaite de l’autre. On s’en doutait un peu : 2012 n’ouvrira de boulevard pour personne et tout le monde devra le conquérir de haute lutte. Reste à savoir évidemment si par sa piqûre de rappel, Oumar Touré rappelle tout juste une position de principe – c’est possible mais il lui sera difficile d’en convaincre grand monde.
Ou si son objectif était de dire aux militants de l’Urd : « ne m’enterrez pas si vite ».
Auquel cas, il faudrait l’ajouter dès maintenant à la galerie déjà impressionnante des présidentiables en 2012. A moins qu’il n’agisse pour le compte d’autrui.
De toute évidence, s’il a évité dans son message de rassemblement de porter plainte contre X, Soumaila Cissé sait ce qu’il lui reste à faire, pour qu’à quelques encablures du grand jour, le parti de la poignée de mains ne soit pas celui de la gifle.
Adam Thiam
23 Mars 2010.