C’est la loi du genre : les dépêches sont squelettiques et les sources résolument anonymes. Et à l’heure psychologique voulue par les ravisseurs, les télés passent en boucle la vidéo pathétique des otages.
La mécanique bien rôdée d’Aqmi a valu aussi pour le couple italien qu’elle détient depuis le 18 décembre dernier. L’ultimatum salafiste a expiré hier à minuit alors que pour la Mauritanie il est hors de question de négocier avec Al Qaeda. Donc pas question pour Nouakchott de libérer les quatre prisonniers salafistes contre le couple italien.
Cela, au moins, est clair. Par contre, c’est le flou -artistique ?- autour de la phalange terroriste qui détient Philomène Kaboré et son mari. Il ne nous a pas été dit si c’est Belmokhtar auquel cas, l’espoir, même tenu, est permis ou si c’est Abou Zeid qui a déjà égorgé le Britannique et qui ne rigolait pas avec Pierre Camatte.
Dans un cas comme dans l’autre, cela suppose que les Italiens seraient sur le territoire malien.
Bamako, par conséquent, ne peut être indifférent au sort du couple. Tout au contraire, on indiquerait que, dans la discrétion, le Mali est dans des négociations qui ne font ni chaud ni froid à la Mauritanie alors que Cicala et son épouse burkinabé y ont été enlevés.
Et si publiquement nous ne savons rien des réactions et des démarches de Ouaga, il serait étonnant que Compaoré reste les bras croisés devant le sort de sa compatriote dont on dit déjà qu’elle a préféré rester avec son mari alors que leur ravisseur l’autorisait à s’en aller.
Si rien ne filtre, il n’y a donc aucune raison de perdre espoir. Sauf si en dépit du discours engagé de Nouakchott, il existe sur le sol mauritanien une base d’Aqmi où le couple italien est séquestré. Dans ce cas, chaque minute après les douze coups de minuit hier serait cruciale.
Adam Thiam
02 Mars 2010.