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Après avoir confié, à la face du monde, la mission d’interroger les repères et de prescrire les reformes efficientes pour notre jeune démocratie, il n’est plus permis de douter de la volonté du président d’intégrer tout ce qui peut garantir un Etat de droit. Ce sur quoi on peut cependant s’interroger est la capacité du Président ATT, non pas à anticiper, mais à simplement mettre en œuvre, en temps voulu, les réformes escomptées par le peuple.

La gouvernance malienne, qui est résolument engagée dans la voie de la démocratie depuis le début des années 90, peine aujourd’hui à éclore un bilan incontestablement élogieux : le pouvoir n’est pas réellement au peuple pour le peuple. L’exercice du pouvoir par le peuple à l’Assemblée nationale est escamoté, s’il ne faut pas s’interroger sur la représentativité de nombreux députés, tant dans notre pays, les élections de la base au sommet, sont volées.

Malgré le temps de consensus observé à une période récente, pendant une bonne partie du premier mandat d’ATT, les nécessaires réformes fondamentales qui sont de loin plus anciennes et longtemps formulées, n’ont pas vu le jour. Ce n’était pourtant pas faute d’une unité d’action des forces nationales, mais surtout, faute d’une dose de pression sur le Président. Une pression pacifique certes, mais une pression des politiques, de la société civile, et de la rue. Aucune action n’est de trop pour des élections régulières et crédibles.

Aussi l’action d’ATT est-elle rarement illustrée par une célérité à innover, à reformer. Souvenez-vous, le portrait robot de l’homme qui allait conduire la mission de réflexion pour le renforcement de la démocratie a été longtemps annoncé avant la nomination de l’ancien ministre Daba Diawara. N’en parlons pas, quant au retard déjà coupable, accusé dans la publication du rapport Daba, après sa remise officielle au président par les experts.

Rappelez-vous le retard dans la nomination d’un nouveau Premier ministre après la démission de Pinochet, mais aussi, dans celle d’un nouveau Secrétaire général à la présidence de la République en remplacement de Modibo Sidibé. Certains pourraient répondre : ce n’est pas grave, ATT est intervenu un 26 mars avec une dernière brique de parachèvement. Tous à la tache donc, et lui de crépir.

B. Daou

17 Novembre 2008