L’information n’est pas encore sur le site du Ministère de l’agriculture qui, c’est évident, a besoin d’être mis à jour, mais elle a déjà été donnée officiellement. La production céréalière du Mali lors de la campagne écoulée dépasse 6 millions de tonnes, toutes spéculations confondues. En d’autres termes, douze millions de Maliens pourraient se partager six milliards de kilogrammes de céréales.
Donc 400 kg pour chacun d’entre nous, y compris les moins de 14 ans qui n’ont pas l’appétit des adultes mais qui sont les plus nombreux. Si ce ne sont pas des chiffres à la soviétique, c’est une bonne nouvelle. Notre propos est cependant ailleurs.
Il nous revient, dans plusieurs récits que nous avons fait l’effort de recouper, que le coût du riz dans l’Office du Niger est bien plus bas cette année que l’an dernier.
A Niono qui selon les spécialistes représente 60% du riz produit dans cette zone, le kilo de riz « gambiaka » serait de 225 Cfa alors que de l’avis général, les récoltes de riz ont été moins bonnes cette année que l’année précédente. Pourquoi ?
La réponse, sans doute plus complexe que la question, nous édifierait beaucoup sur l’Initiative riz, aussi bien en son second anniversaire qu’en sa première année. Si nous avons eu moins de riz que l’an dernier, pourquoi celui-ci coûte t-il alors beaucoup moins cher cette année, alors que la rareté, nous le savons tous, est un facteur de renchérissement du prix ?
La situation actuellement signalée à Niono est, en tout cas, la meilleure évaluation de l’Initiative Riz. Elle démontre que le Premier ministre et le ministre de l’agriculture ont bien assimilé les leçons passées.
Mais elle confirme également la justesse de la stratégie mise en œuvre qui est plus de subventionner la production que la consommation. Les spécialistes estiment que le kilo de riz produit revient à 215 Cfa. Reste donc à voir si avec une marge bénéficiaire de 10 Cfa par kilo, le producteur peut s’en sortir. Et tant mieux pour les consommateurs s’il le peut.
Adam Thiam
17 Mars 2010.