Trop de choses nous lient à la République Algérienne Démocratique et Populaire pour que se laisse installer et entretenir entre le Mali et elle, une brouille, même de circonstance. Celle-ci n’est, en fait, que la conséquence d’une incompréhension passagère, sous le coup, sans doute, de la pression née de la dernière crise du Nord.
Trop de choses partagées entre le Mali et son grand voisin pour que les ressources manquent pour construire ensemble la paix, comme hier lorsque d’autres défis commandaient de se mettre ensemble.
D’Ahmed Ben Bella à Adelkader El Mali (nom de guerre du président Abdelaziz Boutéflika, du temps où il séjournait à Gao et organisait la lutte du FLN contre l’occupation coloniale) en passant par Chadli Bendjedid, l’US-RDA de Modibo Keita et le Mali démocratique n’ont jamais perdu de vue notre communauté de destin.
Nos deux pays, au sens propre, sont deux poumons d’un même corps, le même cœur battant au rythme de deux peuples frères. Les leaders qui se sont succédés à la tête de nos deux Etats n’avaient d’autres choix que de s’en convaincre.
Nous le disions, c’est sur la terre amie de l’Algérie que les épisodes précédents de la rébellion touareg ont connu le dénouement que l’on sait : Tamanrasset, Alger…C’est avec cette même Algérie que nous irons à la paix, la paix définitive…
Avec l’Algérie, mais aussi avec la Libye, le Maroc, le Niger, le Burkina Faso, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et tant d’autres. En somme, avec l’ensemble de la communauté internationale.
Les querelles géostratégiques et les couacs diplomatiques du moment ne sauront éclipser notre histoire commune.
Là aussi, il faut s’asseoir et parler, toujours s’écouter l’un l’autre, dissiper les malentendus, repartir sur de nouvelles bases. Faire que la paix soit. Au nom de tant d’épreuves traversées, de tant d’assistances mutuelles, de tant d’identités de vue.
Oui, au nom de la paix, de la fraternité et même du réalisme politique, il faut ramener l’Algérie et Si Abdelkader El Mali dans le jeu et qu’ils y jouent leur rôle, tout leur rôle.
S. El Moctar Kounta
15 avril 2008.
