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Ce gouvernement a eu le tort d’avoir dit haut et clair qu’il ne reconnaît pas “Israël, puissance occupante”, ce qui semble signifier qu’il demeure en guerre contre“Israël imposée par l’Occident à la nation arabe”.

Donc, même si le Hamas forme un gouvernement d’union nationale avec le Fatah, cela ne conduira pas les pays de l’Union européenne à bourse délier.

Les nouvelles démocraties (dont la nôtre, il est vrai), condamnent régulièrement le terrorisme et soutiennent “la juste lutte du peuple palestinien”.

C’est fort bien dit, mais les évènements en cours montrent combien cela est ambigu et cache une grande hypocrisie, la grande sagesse des temps actuels étant qu’il vaut mieux ne pas se faire taper sur les doigts par les Etats-Unis et l’Union européenne, qui maîtrisent l’art de suspendre leur aide ou de geler les comptes des pays têtus.

La démocratie, ce n’est finalement pas des élections libres, malgré les milliards mobilisés pour assurer leur supervision dans différents pays, surtout pauvres.

La victoire électorale du FIS (Front Islamique du Salut) en Algérie fut ainsi annulée en 1992, malgré l’accord qu’il a souligné avec le FLN, le parti gouvernemental sous l’égide de la communauté internationale San Egidio, de respecter la démocratie pluraliste.

Le monde civilisé et démocratique préféra assister à une guerre civile meurtrière en Algérie, plutôt que de laisser le FIS accéder au pouvoir.

Aux dernières nouvelles, le gouvernement du Hamas a démissionné et le Premier ministre serait prêt à partager le pouvoir avec le Fatah, le parti de Yasser Arafat, qui a perdu les élections.

Il serait même plus juste de dire que le Fatah se jette dans les bras du frère ennemi dans le cadre d’une union sacrée pour défendre la patrie.

Ce que voyant, Israël et l’Occident font monter les enchères, exigeant la reconnaissance d’Israël par le Hamas comme le préalable à toute reprise de l’aide. C’est une vérité simple, qu’ATT vient de rappeler à Gao, lors de l’inauguration du pont de Wabaria : la démocratie, a-t-il dit, c’est le développement. Et l’on peut ajouter qu’elle est née avec le développement (au XIXe siècle, en Europe) et qu’elle n’a pas de sens en dehors de celui-ci.

Avis à ceux qui dissertent sans arrêt sur l’Etat de droit et qui récriminent contre le consensus.

Ibrahima KOITA

27 septembre 2006.