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Sont-ils de vrais professionnels, ces hommes de l’ombre qui se pavanent au grand jour pour dénoncer des auteurs de malversations financières ? Car d’ordinaire, par déformation professionnelle, ils sont plutôt discrets, ce qui a donné l’impression que la motivation de ceux-là est personnelle, due à une jalousie à l’endroit de personnes supposées nager dans l’or de l’Etat, plutôt qu’à un soi-disant désir de réformer celui-ci.

On croirait entendre Platon lui-même, ou Montesquieu, et non des flics, avec des phrases grandiloquentes comme : “la nation est en péril et l’Etat devient médiocre”. En ce qui concerne le traitement du dossier lui-même, pourquoi ne font-ils pas confiance aux services concernés, en l’occurrence la police, la gendarmerie et la justice, tout en sachant que ceux-ci peuvent, le plus naturellement du monde, être influencés par le politique dans l’intérêt supérieur de la nation ?

Si c’est la corruption qu’ils veulent dénoncer, ce ne serait pas une idée révolutionnaire! Et pourquoi est-ce en ce moment précis, dans la dernière ligne droite vers les élections présidentielles de 2007 auxquelles l’un de leurs anciens chefs pourrait être candidat, que ces barbouzes se sentent battre la fibre patriotique ?

Voilà quelques questions qui mériteraient d’être élucidées. Nos agents secrets de foire affirment en outre qu’ATT a trahi le pays en soutenant Laurent Gbagbo, le Président ivoirien, qu’ils accusent d’avoir massacré des milliers de Maliens.

Oublient-ils qu’il y a, en Côte d’Ivoire, près de deux millions de Maliens solidement installés, qui n’ont pas été effleurés un seul instant par l’idée de fuir un pays en guerre et que, d’ailleurs, nos compatriotes n’ont jamais cessé de s’y rendre ?

Ce seul constat suffirait à ruiner les thèses des espions. En effet, l’intérêt du Mali, c’est une politique équilibrée entre les parties belligérantes ivoiriennes pour préserver la vie de ces civils innoncents.

Et si les sphinx-auto-désignés (qui, n’en doutons pas, sont de vrais hommes de l’ombre) avaient agi par allégeance à certains anciens chefs non professionnels? Pour qui prend-on les Maliens ? Les choses sont si claires !

Ibrahima KOITA

26 octobre 2006.