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Les jours des bandits armés et autres islamistes de tous acabits qui pullulent au Nord du Mali sont désormais comptés, avec la réunion prochaine du Conseil de sécurité de l’ONU.

Celui-ci est composé de 15 membres. Cinq d’entre eux (la Chine, les États-Unis, la Fédération de Russie, la France et le Royaume-Uni) sont les membres permanents. Les 10 autres sont élus par l’Assemblée générale de l’ONU pour deux ans. Les États Membres continuent d’examiner la possibilité de modifier la composition et les méthodes de travail du Conseil pour tenir compte des réalités politiques et économiques actuelles.

Les décisions du Conseil sont prises par un vote affirmatif de neuf membres, et, sauf pour les questions de procédure, aucune décision ne peut être prise si un membre permanent émet un vote négatif ou veto. Lorsque le Conseil est saisi d’une question qui met la paix internationale en danger, il commence par rechercher les moyens de régler le différend de manière pacifique. Il peut entreprendre une médiation ou énoncer les principes d’un règlement. En cas de combats, le Conseil s’efforce d’obtenir un cessez-le-feu. Il peut envoyer une mission de maintien de la paix pour aider les parties à observer la trêve et séparer les forces en présence.

Concernant le cas du Mali, le Conseil de sécurité doit agir dans le cadre du Chapitre VII, intitulé: «Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte d’agression». Les articles 44 et suivants permettent l’utilisation de la force et des moyens militaires et humains nécessaires à mobiliser pour la réussite de l’opération.

Le gouvernement du Mali, par la voix du Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, en a fait la demande. Il a, en effet, clairement déclaré, au cours de l’Assemblée générale de l’ONU, tenue la semaine dernière, à New York, que les «Maliens, du Nord comme du Sud, attendent légitimement la solidarité agissante de la communauté internationale».

C’est ce moment que d’autres Maliens, notamment ceux regroupés au sein de la COPAM du Pr. Younouss Hamèye Dicko et du Dr. Oumar Mariko ont choisi pour battre le pavé, en demandant aux forces armées et de sécurité maliennes de ne pas accepter l’arrivée des troupes étrangères au Mali, notamment celles de la CEDEAO. Ils soutiennent mordicus qu’il revient à l’armée malienne de libérer le pays.

Quel Malien ne souhaiterait pas que notre armée fasse ce travail libérateur ? Mais la réalité est qu’au stade actuel notre armée est démoralisée, désarmée, désarçonnée. A elle seule, elle ne pourra jamais libérer le Nord du Mali. Elle y était, avec armes et bagages, et a tout abandonné, sans tirer un seul coup de feu.

Ne nous trompons donc pas. Ne jouons pas au nationalisme béat, au patriotisme creux. Notre armée n’a pas les moyens adéquats pour se battre. Elle ne doit donc pas se laisser distraire. Elle doit réclamer au pouvoir politique sa reconstruction, sa refondation, son réarmement moral et un équipement adapté à la situation sécuritaire du Nord du Mali pour les années à venir, afin de stabiliser la zone quand elle aura été libérer par les forces communautaires.

La COPAM, qui ne souhaite pas leur arrivée chez-nous, ne représente qu’une infime partie du peuple malien. La grande majorité, c’est-à-dire les forces vives de la nation, l’Assemblée nationale, les élus communaux, le gouvernement et plusieurs organisations politiques, dont le FDR, sont d’accord pour accueillir nos frères de la Cedeao, qui sont prêts à nous aider, à mourir pour nous, afin de nous libérer.

C’est pourquoi, et nous le disons haut et fort, vivement une résolution du Conseil de sécurité autorisant l’emploi de la force au Nord du Mali. Et bienvenue aux troupes africaines étrangères sur le territoire d’Afrique du Mali, qui est aussi le leur.

Chahana Takiou

01 Octobre 2012