Le Mali n’a récolté que deux médailles. Il s’agit d’une médaille d’argent remportée par Ibrahim Maïga sur 4000m et celle en bronze gagnée par le boxeur «Bogolan».
En football, comme c’est souvent le cas, la course de nos juniors s’est arrêtée en quart de finale. Ils ont été balayés par le Cameroun (1-3).
Les basketteuses n’ont été qu’un mirage dans le sable de Niamey. «Le responsable malien des Jeux nourrissait beaucoup d’ambitions à la veille du départ de la délégation. A Niamey, il a dû revoir ses prétentions à la baisse», raconte l’Envoyé spécial de Les Echos.
Le jeune reporter explique la déroute du Mali par le fait que «l’organisation locale des Jeux a été faite sans le Comité olympique et sportif du Mali (CNOSM).
A Niamey, toutes les délégations avaient leurs CNOS, excepté le Mali». Il ajoute que, «dans certaines délégations, il y avait des présidents des disciplines concernées, des entraîneurs des athlètes.
Pour le Mali, c’était des personnes qui n’ont jamais vécu l’expérience des Jeux. D’où notre maigre bilan, qui est même honteux au regard des potentialités du pays».
Au-delà de cette analyse pertinente, on voit surtout que le Mali continue à s’illustrer dans un domaine tant décrié par les confrères : l’improvisation !
Le Mali a préparé ces jeux dans la totale indifférence. On n’a senti en aucun moment que le pays allait participer à un événement aussi important que les Jeux de la Francophonie à cause de la faible mobilisation autour des préparatifs. Au Mali, on continue de croire que la parole résoud tout.
Les difficultés sont occultées en amont. Et à l’arrivée, elles redressent pour constituer des obstacles. Avant le départ de la délégation malienne, on assurait pourtant que «toutes les dispositions sont prises pour accueillir la délégation malienne».
Et pourtant nos représentants ont eu toutes les peines du monde pour être pris en charge à temps.
Ce qui n’est guère surprenant parce que le Mali, voisin du Niger, a été l’une des dernières délégations à arriver à Niamey. Et par la route !
Exténués, les athlètes ont dû souffrir le martyr pour manger, se loger, avoir les badges… C’est ce qui explique d’ailleurs la lourde défaite des Aiglons face au Burkina lors de leur premier match.
Ils payaient ainsi la rançon de l’amateurisme des responsables sportifs maliens qui n’apprennent rien de tout leur multiple échec. Cela va de soit puisque chacun en fait à sa tête puisque personne n’est sanctionnée pour ses fautes, son irresponsabilité.
Le niveau de la représentation a aussi hypothéqué les chances du Mali à Niamey. Cela est surtout très évident au niveau du football. Personne n’a compris le choix porté sur les Aiglons pour défendre nos couleurs à ces Jeux.
Les Espoirs qui revenaient de la Coupe Cabral (Guinée-Conakry) avec une 3è place étaient mieux placés pour cette mission. Le Sénégal, finaliste malheureux du tournoi de foot devant la Côte d’Ivoire, a fait ce choix et ne l’a pas regretté.
Le comble de l’ironie, c’est quand les techniciens maliens ont tenté de justifier leur débâcle face au Cameroun (1-3) en quart de finale par la jeunesse de leur effectif.
Comme si l’adversaire avait violé les règles de la compétition en alignant des «gaillards». Le Mali a été pris en son propre jeu : l’amateurisme et l’improvisation !
Il en sera toujours ainsi tant que les responsables ne sont pas sanctionnés pour leurs actes peu honorables et tant que nous continuerons que, à ces événements, l’essentiel c’est de faire acte de présence.
Aïssata Bâ
27 décembre 2005.