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L’organisation de la coopération pour le développement économique (OCDE) a élaboré depuis deux ans des messages clés destinés aux partenaires techniques et financiers pour appuyer une croissance pro-pauvre.

Selon Pierre Jacquet, président du Réseau sur la réduction de la pauvreté (POVNET) de l’organisation, il s’agit d’une croissance dont le rythme et les modalités améliorent l’aptitude des pauvres, hommes et femmes, à participer à l’activité économique et à en tirer avantage. Des études approfondies sur le rôle de l’agriculture ont été menées et des recommandations politiques ont été faites.

Dans l’optique d’appliquer ces recommandations au Mali, l’agriculture doit jouer un rôle important. Pour ce faire, Mme Bâ Fatoumata Nènè Sy, ministre de l’économie et du commerce, estime que les questions qui méritent réflexion sont nombreuses : comment accroître la productivité au Mali ? Comment réduire les risques et la fragilité de l’agriculture ou comment obtenir des financements durables ?

C’est d’ailleurs le travail qu’elle a assigné le 18 mars 2008 aux experts qui étaient en atelier sur la question. «Je vous invite à faire des propositions concrètes afin de faire de l’agriculture un secteur stimulateur de croissance pro-pauvre», a dit la ministre de l’économie et des finances.

Cette réflexion fait écho à l’unique cadre de référence des politiques et stratégie du Mali pour le développement. Il s’agit du Cadre stratégique de croissance et de réduction de la pauvreté (CSCRP). Ce cadre décrit les politiques et programmes que le pays entend mettre en œuvre sur le plan macroéconomique, structurel et social. Afin de promouvoir la croissance et de réduire la pauvreté au cours de la période 20007-2011.

Ainsi, l’Etat malien souhaite s’attaquer à des défis que lui impose la lutte contre pauvreté. Mais comment ?

En effet, il se propose de réaliser une croissance forte et durable. Dans le processus, les pauvres seront intégrés afin de profiter des progrès de l’économie. Enfin, le Mali compte sur une utilisation rationnelle des ressources internes et externes et sur la participation de tous les acteurs aux politiques de développement.

Les préoccupations évoquées dans le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté sont reprises dans le Programme de développement économique et social (PDES). «Le PDES ambitionne une forte croissance économique de 7 % au moins par an de 2007 à 2012, et de développer une stratégie de puissance agro-pastorale», a déclaré Mme Bâ Fatoumata Nènè Sy.

Il s’agit de faire de l’agriculture le levier de la croissance économique en améliorant la production et la productivité; faire du Mali un pays exportateur de produits agro- alimentaires, transformés et labellisés. «La loi d’orientation agricole en sera le véritable instrument de mise en œuvre avec l’affectation de 20 % du budget national par an. Notre volonté politique est d’amener l’agriculture malienne à une production de 10 millions de tonnes par an de céréales à l’horizon 2012», a expliqué la ministre de l’économie et du commerce.

Soumaila T. Diarra

19 mars 2008.