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L’adoption d’un projet de loi en Conseil des ministres pour l’unification des grilles indiciaires des fonctionnaires du Mali crée la panique chez les enseignants. Une rétention des notes a été décidée.

-maliweb.net- L’année scolaire encoursarrive à son terme, finaoût2021, après moins de neuf (9) mois de cours en raison non seulement des impacts de la pandémie de coronavirus, mais aussi de la grève de la synergie syndicale de l’éducation sur les précédentes années. Malgré qu’elle ait été assez condensée, cette année scolaire faisait espérer à avoir des cours et des examens sans perturbation. Cet espoir connait des titillements de dernières minutes. Alors que les compositions de la seconde période s’annoncent pour mi-juillet dans la quasi-totalité des établissements d’enseignement, le torchon semble brûler entre le gouvernement Choguel Kokalla Maïga et les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016.

« Sur le rapport du ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, le Conseil des Ministres a adopté un projet de loi portant grille indiciaire unifiée des militaires et des personnels relevant des statuts des fonctionnaires de l’État, des Collectivités territoriales et des statuts autonomes », lit-on dans le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 30 juin 2021. Depuis cette annonce, la synergie syndicale de l’éducation et le gouvernement de transition se regardent en chien de faïence.

Rétention des notes

Cette rencontre de clarification a réuni les syndicats enseignants et le Premier ministre Maiga, en présence de plusieurs acteurs de l’éducation, jeudi 1er juillet 2021, à la Primature. Ce tête-à-tête a terminé en queue de poisson. La synergie a « souhaité donner suite après consultation sur la question ».

Selon la précision de la synergie syndicale, ce projet de loi est une violation de l’article 39 du statut du personnel enseignant. Cet article stipule : « Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du Statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’Enseignement secondaire, de l’Enseignement fondamental et de l’Éducation préscolaire et spéciale ».

À l’issue de la consultation avec leur base, les enseignants se disent prêts à se constituer en ceinture de protection autour de leur acquis syndical qui a d’ailleurs coûté la vie à certains de leurs militants en raison du blocage de leur salaire par un précédent gouvernement. Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 rejettent donc cette loi et menacent de se mobiliser pour la combattre.

La synergie syndicale a rappelé, dans une lettre circulaire, publiée le 1er juillet, le « caractère sacré » de leur loi. Elle se dit attachée à « l’application stricte » de l’ensemble de ses dispositions, y compris l’article 39. Elle a déjà invité ses militants à « retenir toutes les notes » à partir du 1er juillet 2021.

L’UNTM alimente le feu

Pourtant, dans le communiqué final du Conseil des ministres du 30 juin courant, le gouvernement précise que « ce projet de loi s’inscrit dans le cadre du respect des engagements pris par le Gouvernement, participe à l’apaisement du climat social et de la volonté de rétablir l’équité entre les agents de l’État. »

Seulement, selon les syndicats de l’éducation, ce projet de loi vise plutôt à donner satisfaction à la plus grande centrale syndicale du pays qui exigeait ce traitement équitable de tous les travailleurs du Mali dans la « violation » de leur loi.

Dans une lettre circulaire de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), du 1er juillet 2021, il est indiqué qu’entre le 9 juin et le 23 juillet 2021, plusieurs rencontres ont réuni cette centrale et de hautes autorités maliennes. « Des mesures fortes en vue de l’apaisement du climat social, de la consolidation de la justice sociale, de l’égalité de chances et de la rectification de la transition ont été convenues », lit-on dans la lettre circulaire de l’UNTM.

Bakary Fomba

Source:maliweb.net