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A l’école, l’embellie n’aura finalement duré que le temps d’une convalescence. Le partenariat pour une école apaisée, signé par tous les partenaires de l’école, est aujourd’hui plus que jamais ébranlé. En témoignent aujourd’hui les nombreux débrayages et violences au sein de l’espace scolaire.

Le lundi 20 février, une vingtaine d’élèves de l’Ecica, sous la houlette du secrétaire général du comité AEEM de cet établissement, ont pris d’assaut le lycée Askia Mohamed avec machettes, gaz lacrymogènes, sabres et couteaux.

On ignore jusque-là les vraies raisons de cette expédition punitive qui a semé un désordre indescriptible au lycée Askia Mohamed.

Les élèves de cet établissement ont riposté en arrêtant le secrétaire général de l’Ecica pour le conduire chez leur proviseur avant d’alerter le commissariat du 1er arrondissement.

Des éléments sont allés cueillir le secrétaire général Bablé Diarra et 15 autres élèves qui ont été relâchés dans la nuit de lundi à mardi.

Ces affrontements ont fait 4 blessés qui ont été conduits à l’hôpital Gabriel Touré et les vitres de 4 véhicules ont été brisées.

Les trois étudiants de la Faculté des lettres, langues, arts et sciences humaines (Flash) qui avaient été arrêtés en début du mois pour « séquestration du vice-doyen Salif Berthé » sont convoqués ce matin devant le conseil des professeurs.

Il s’agit de Mamoutou Koné dit Wesch, vice-président de la Cellule de crise, Souleymane Sidibé, dit Zotto et Oumar Maïga.

Ces étudiants, qui dénoncent la complicité du secrétaire général du bureau de coordination Safouné Togo, disent avoir mobilisé tous les établissements secondaires pour participer à ce conseil des professeurs.

« La tenue de ce conseil des professeurs et notre accession dans la salle sont conditionnées à la participation de tous les élèves et étudiants. Parce que c’est un moyen, pour les autorités, de neutraliser les leaders estudiantins. Nous n’allons pas nous laisser faire », menacent-ils.

Destitué, le SG de la Fast se rebelle

Le secrétaire général de la Faculté des sciences et techniques (Fast), Safouné Togo, non moins secrétaire général du bureau de coordination de l’AEEM, a été destitué mercredi par un groupe d’étudiants.

Ils l’accusent d’être de connivence avec le département de l’Education et de jouer pour l’intérêt de Mala et non des élèves et étudiants.

Ne digérant pas cette décision, Safouné et certains de ses acolytes ont délogé du campus tous les étudiants « putschistes » avant de les tabasser à sang.

Bilan : 4 étudiants grièvement blessés dont le représentant élu à l’assemblée de la Faculté, Siméon Dabo, qui se trouverait dans un état critique à l’hôpital du Point G.

Il s’en est sorti avec une colonne vertébrale déplacée. Les policiers qui étaient intervenus ont arrêté les agresseurs qui, sitôt libérés, sont revenus sur la charge en délogeant tous les détracteurs de Safouné du campus.

A cause du secrétaire général du comité AEEM du lycée Mamadou Sarr, tous les élèves de cet établissement ont perdu banalement une semaine de cours.

Le lundi dernier, pour une futile histoire de devoir de classe, le SG insulte père et mère un professeur.

Indigné par « cette indiscipline caractérisée », le conseil des professeurs, sous la houlette de Mme la proviseur, a suspendu le SG pour une semaine.

Mais, le comité AEEM a exercé cette sanction sur tous les élèves en décrétant une grève de 72 et de 48 h pour exiger la levée de la suspension de leur leader.

Des étudiants de la Fast, de la Flash, de l’IUG ainsi que des écoles fondamentales de l’Opam, de la Mission et de Médina Coura ont organisé mercredi un sit-in sur le domaine universitaire, le flanc de la colline vendu à un particulier.

Ce dernier, qui détient un titre foncier sur la dite parcelle, a déjà engagé les travaux de construction. Le chantier a été arrêté hier par les étudiants.

A la vue de ceux-ci, les maçons, manœuvres, techniciens et autres ouvriers ont pris la clef des champs laissant derrière chaussures, pelles, brouettes, truelles, etc.

Sidiki Y. Dembélé

24 février 2006.