Depuis le 19 mars 2010, le Syndicat national de l’enseignement supérieur (Snesup) est en grève illimitée. Le deuxième mois de cette grève qui inquiète plus d’un aujourd’hui est donc passé hier 19 mai. Du 19 mars à aujourd’hui, un constat s’impose. L’embouteillage n’est plus comme avant. Les cours sont presque vides car, si autrefois à huit heures les classes étaient déjà bondées de professeurs et d’étudiants, tel n’est plus le cas.
C’est dire que les professeurs et les étudiants viennent rarement. Les internats de la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie (Fmpos), de l’Institut Universitaire de gestion (Iug) et de la Faculté des Sciences et Techniques (Fast) ne sont pas épargnés par ce blocage. La plupart des étudiants qui sont hébergés sont descendus dans leurs familles en ville. Sauf ceux qui ne viennent pas du Mali ou qui sont loin de l’école.
Cette perturbation fait que les amphithéâtres sont nostalgiques des cours. Certains d’entre eux sont fermés à clé, d’autres sont ouverts et les tables bancs sont poussiéreux. C’est le calme à plat bien que l’on trouve quelques étudiants apprenant leurs leçons, espérant que le problème soit résolu entre les protagonistes afin qu’ils rentrent en classe pour terminer l’année universitaire en beauté.
En fait, la grève illimitée ne joue pas seulement sur les étudiants. Elle touche aussi les personnes qui ont leur vie liée à ces facultés et grandes écoles : les vendeurs d’aliments, les parqueurs, les photographes, les photocopieurs etc.
« Si l’on ne trouve pas une solution à cette crise, nous qui vivons à côté de des étudiants, on ne sait plus à quel saint se vouer. Avant la grève illimitée, tout ce qu’on préparait était acheté. Mais aujourd’hui, i l’on vend difficilement même le peu qu’on prépare. Les raisons sont dues au fait qu’il n’y a plus de monde. », a fait savoir Fanta Diallo, vendeuse de brochettes.
Soulignons que malgré la grève illimitée, à l’Ecole nationale d’ingénieur (Eni), les bourses du mois d’avril sont en train d’être touchées par les étudiants. A la Faculté des sciences économiques et de gestion (Fseg), ce sont les trousseaux que l’économe paye. Au niveau de la Faculté des lettres, langues, arts et sciences humaines (Flash), les inscriptions sont en cours.
A la Fmpos, on prépare le concours d’internat prévu pour le 29 mai prochain. Ledit concours concerne tous les étudiants qui n’ont pas soutenu ou qui ont dépassé le niveau de la cinquième année. Rappelons qu’il était prévu pour le 29 décembre 2009.
Hadama B. Fofana
20 Mai 2010.