La Bourse du travail est mécontente du gouvernement qui n’a pas tenu ses promesses. L’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a ainsi décidé de mobiliser sa troupe pour livrer une bataille sans merci au gouvernement.
La réunion convoquée ce matin par la première centrale syndicale est considérée par les responsables de l’UNTM comme une véritable mobilisation des troupes.
La rencontre, de haut niveau, va mettre au point les actions syndicales à mener. Les actions envisagées vont de la grève aux marches et sit-in organisés par chacun des 13 syndicats nationaux.
Cette brusque montée du mercure entre l’Etat et l’UNTM s’explique par deux faits : le blocage observé dans l’augmentation du point d’indice de la grille salariale et la situation des quatre agents membres du comité syndical de la BDM-SA, qui font l’objet d’une décision de mutation du PDG.
Le point d’indice de la grille salariale est de 292.5. L’UNTM demande qu’il soit porté à 400. Le gouvernement propose 1.5, soit 194 comme nouveau point d’indice. Cette offre gouvernementale est assimilée à du dilatoire à la Bourse du travail.
Flouée et méprisée
L’autre point d’achoppement est la situation des agents syndicalistes de la BDM-SA. Leur cas a retenu l’attention des décideurs qui ont promis de faire revenir le PDG sur sa décision de mutation. La promesse n’ayant pas été tenue, les agents sont sur le coup de licenciement par leur employeur.
L’UNTM est d’autant plus mécontente qu’elle se sent flouée et méprisée par l’Etat. Pourtant, c’est sur la base d’un compromis que son préavis de grève d’octobre 2005 avait été levé in extremis.
Il faut signaler que des revendications relatives à la correction de la grille des catégories B1 et B2 (un point non moins important des doléances) de même que d’autres points du cahier de doléances ont été néanmoins satisfaites.
Pour un retour rapide au calme, le président de la République avait instruit au Premier ministre de s’investir personnellement dans les négociations.
C’est ainsi que depuis plusieurs mois, des discussions sont en cours entre l’UNTM et le gouvernement. Mais, la rupture du dialogue semble désormais consommée à la Bourse du travail qui ne croit plus à la bonne foi du gouvernement.
Abdrahamane Dicko
Licenciement-réintégration ?
Malgré la mise en garde de l’inspection du travail sur le licenciement des syndicalistes de la BDM-SA qui n’ont pas regagné leurs nouvelles affectations, la Banque est passée outre. Autrement dit, les 4 agents ont été, il y a quelques semaines, purement et simplement licenciés par le PDG Daffé, ce qui a durci la position de l’UNTM, qui pense que l’Etat ne joue pas franc jeu avec elle.
L’inspection du travail, consultée par le bureau de Siaka Diakité, avait conclu que les agents de la BDM étaient dans leur droit et ne pouvaient donc faire l’objet de représailles, un avis que la direction de la BDM-SA ne partage pas.
Toutefois, des informations de dernière minute indiquent que les travailleurs licenciés ont été réintégrés sur instruction des pouvoirs publics. Nous y reviendrons dans notre prochaine parution.
A. D.
21 mars 2006.
