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Selon les résultats complets provisoires publiés par la commission de centralisation des résultats, sise à Sikasso, le RPM d’Ibrahim Boubacar Keita gagne le deuxième tour du scrutin législatif partiel, organisé le 13 novembre dernier.

En effet, ce parti vient de s’imposer face à l’ADEMA en arrachant 28 904 voix, soit 51,01 % des suffrages exprimés, contre 27 757 bulletins, soit 48, 99 %.

Le parti des tisserands enlève ainsi l’unique siège en compétition sous réserve que la machine de la Sécurité d’Etat n’influence la Cour constitutionnelle afin de donner la victoire à Mme Fanta Traoré, l’épouse du patron de la police politique du régime d’ATT.

En attendant, le RPM, première force parlementaire avec 44 députés renforce davantage sa position à l’hémicycle où les combinazione le disputent avec le bon sens.

Cette victoire propre, bien méritée honore la mémoire de feu Kadari Bamba, président du groupe parlementaire RPM, décédé accidentellement, le 3 novembre dernier.

Elle constitue un échec cuisant pour la coalition opportuniste, composée du MIRIA, MPR, PIDS, CNID, PCR et Mouvement Citoyen, venue renforcer l’ADEMA.

Le ministre Djibril Tangara, en tête de cette croisade anti-RPM dans sa région natale, a mordu la poussière malgré les énormes moyens financiers qu’il a injectés dans cette campagne.

Aussi, la défaite du Parti Africain pour la Solidarité et la Justice nous permet-elle de tirer deux enseignements.
Le premier, c’est qu’une élection n’est jamais gagnée d’avance et l’adversaire ne doit pas être sous-estimé.

Les dirigeants ADEMA avaient annoncé qu’ils gagneront dès le premier tour du scrutin nonobstant les six listes en compétition. Mal les a pris. Il y a eu un second tour entre le parti de l’abeille et son frère ennemi, le RPM.

Le second enseignement consiste à dire que le report des voix n’est pas mécanique. En effet, le MIRIA venu en troisième position du scrutin avec 11% des suffrages exprimés a appelé à voter en faveur de l’ADEMA.

Les autres partis, notamment le MPR, le PIDS qui ont obtenu des scores dérisoires variables entre 1 à 2 % ont également invité leurs électeurs à s’aligner derrière le parti de Dioncounda Traoré. Sur le terrain, le report n’a pas eu lieu. D’où l’échec des rouges et blancs.

D’autres facteurs expliquent également cette déroute électorale. D’abord le fait que la conférence nationale du parti ait coïncidé avec le second tour de l’élection a provoqué la dispersion des énergies.

Ensuite, l’étiquette de pro-ATT avec laquelle l’ADEMA a battu campagne lui a porté un énorme préjudice pour la simple raison que le nom d’ATT ne mobilise pas actuellement sur le terrain politique.

Les héritiers du président Alpha Oumar Konaré auraient pu battre campagne avec le programme de leur parti, le bilan positif des dix années passées au pouvoir.

Mais hélas ! ATT, ATT suffit pour Dioncounda Traoré et ses camarades qui ont brûlé leurs Dieux pour adorer ceux d’ATT.

En tout cas, cette donne doit amener l’ADEMA à revoir très rapidement sa stratégie en cours qui consiste à transformer le soutien politique actuel à ATT en soutien électoral pour un second mandat.

Sinon, le parti court le risque de se désagréger d’ici à la présidentielle de 2007 et pourrait dès lors n’être qu’une coquille vide.

Déjà, des voix des plus autorisées comme celles de Soumeylou Boubèye Maiga, premier vice-président du parti laissent entendre que l’ADEMA file du mauvais coton et se trouve dangereusement sur une pente glissante. Ce sont là des signes annonciateurs d’une probable débâcle du parti de l’abeille en 2007.

Gageons que d’ici à la conférence d’investiture du candidat à la présidentielle prochaine, la raison prendra le dessus sur la passion, au profit du peuple ADEMA et surtout des Maliennes et des Maliens.

Chahana Takiou

SECOND TOUR DE LA LEGISLATIVE PARTIELLE DE SIKASSO

Le RPM terrasse le duo ADEMA-Mouvement Citoyen

Tombés lundi 14 octobre tard dans la soirée, les résultats complets provisoires des élections partielles de Sikasso tenues dimanche 13 octobre, en provenance de la préfecture où siégeait la commission de centralisation, placent le RPM d’Ibrahim Boubacar Kéïta devant la coalition ADEMA-Mouvement Citoyen avec 28 904 voix, soit 51, 01% des suffrages exprimés contre 27 567 soit 48, 99 %. Ainsi, c’est par un écart de 1 337 voix que Housseini Guindo dit Poulo remporte la victoire sur sa rivale, Mme Coulibaly Fanta Traoré.

Cette victoire du candidat du RPM contre la coalition ADEMA-Mouvement Citoyen est le témoignage éloquent que la mouvance présidentielle récemment formée autour de la personne du Général-président Amadou Toumani Touré ne représente politiquement rien.

Car malgré une campagne menée tambour battant, avec les noms du couple présidentiel (ATT-Lobo) comme principaux slogans et le déploiement d’un impressionnant rouleau compresseur sur fond de propagande et de trafic d’influence, la coalition ADEMA-Mouvement Citoyen appuyé par ses acolytes comme le MIRIA du Professeur Mamadou Lamine Traoré et le MPR du Dr Choguel Maïga vient de mordre la poussière contre le RPM.

Avec cette victoire du parti d’Ibrahim Boubacar Kéïta, ATT doit comprendre qu’en réalité, les hommes et les femmes qui rodent autour de lui et qui se revendiquent de lui ne sont que des opportunistes incapables de lui offrir une quelconque victoire.

Considérées comme une répétition générale avant le choc des Titans entre ATT et IBK pour le contrôle de Koulouba en 2007, les élections partielles de Sikasso, attestent que les lieutenants du président ATT, en premier lieu le ministre de la solidarité et du développent social Djibril Tangara, n’ont aucun poids politique.

A noter que ces résultats doivent faire l’objet d’une proclamation par le ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales (MATCL) avant d’être examinés par la Cour Constitutionnelle qui procédera ensuite à leur validation.

Alassane Diarra

16 novembre 2005.