Sont attendues, au cours de la période 2010-2013, la réalisation de près de 7200 points d’eau et la réhabilitation de 3000 anciens ouvrages.Le constat est alarmant : plus de 14.000 personnes, dont 6.000 enfants, meurent chaque année des maladie liées à l’eau.
Cette situation est moins tributaire de la disponibilité que de l’hygiène des ressources en eau. Les autorités le savent comme en témoignent les différentes initiatives en faveur de l’utilisation et de la gestion des ressources en eau dans notre pays.
Participe de cet ensemble d’efforts, la revue sectorielle eau et assainissement dont la 4è réunion se tient depuis hier à l’hôtel Laïco l’Amitié. La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Tiémoko Sangaré, et s’est déroulée en présence du représentant de son homologue de l’Énergie et de l’Eau, Lamissa Diabaté, le secrétaire général dudit département.
On notait aussi la présence du chef de file des partenaires techniques et financiers, Stefan Lechner, de la directrice nationale de l’hydraulique, Mme Ly Fatoumata Kané, et de son homologue de l’assainissement et du contrôle des pollutions et des nuisances, Félix Dackouo. Prennent part à cette 4è revue sectorielle annuelle de l’eau et de l’assainissement, les gouverneurs de région, des élus locaux, des responsables des services sociaux, des représentants des partenaires techniques et financiers, de la société civile, des Ong et autres acteurs œuvrant dans le domaine.
Organisée conjointement le département de l’Environnement et de l’Assainissement et celui de l’Énergie et de l’Eau, en collaboration avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), la rencontre va faire le point des activités entreprises depuis la dernière rencontre d’avril 2009.
Deux jours durant, les participants vérifieront l’exécution des recommandations de la revue précédente, discuteront du bilan de l’année 2009 des activités de la Direction nationale de l’hydraulique (DNH) et de la Direction nationale de l’assainissement et du contrôle des pollutions et des nuisances (DNACPN), du budget programme par objectif et du cadre de dépenses à moyen terme (CDMT) pour le secteur eau et assainissement et enfin du plan d’investissements de la société Énergie du Mali (EDM) pour les trois années à venir.
Ces assises sont la suite logique de la consultation sectorielle de décembre 2004 qui a jeté les bases d’un développement durable des sous-secteurs de l’eau et de l’assainissement liquide dans le but d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) à travers le Programme sectoriel eau et assainissement (PROSEA).
Cette rencontre avait recommandé, entre autres, une implication forte des collectivités territoriales dans la programmation sectorielle tant au niveau des infrastructures d’alimentation en eau potable, qu’au niveau des ouvrages d’assainissement liquide.
C’est pourquoi avec le soutien financier des PTF, des exercices d’élaboration d’un budget programme par objectif (BPO) et d’un cadre de dépenses à moyen terme ont été menés entre juin et décembre 2009, depuis le niveau communal jusqu’au niveau national par les départements en charge de l’eau et de l’assainissement avec la participation effective des collectivités territoriales.
Le chef de file des PTF a salué les efforts du gouvernement en faveur des secteurs eau et assainissement. Les initiatives et les politiques novatrices du gouvernement malien sont autant d’actes qui méritent l’attention toute particulière des PTF, a souligné Stefan Lechner.
Il a promis un accompagnement constant des partenaires techniques et financiers aux initiatives de développement en général et dans les secteurs eau et assainissement, en particulier. Le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement a souligné combien le développement du secteur eau et assainissement s’inscrivaitt au coeur de l’amélioration des conditions de vie des populations rurales et urbaines.
La volonté politique se traduit dans ce domaine par le renforcement des budgets de l’eau et de l’assainissement, le développement de nouveaux mécanismes de financement, la finalisation de l’étude institutionnelle relative à l’évolution du cadre juridique de la société EDM-SA, la relecture et l’adoption des nouveaux textes de la Direction nationale de l’hydraulique et l’adoption par le gouvernement de la Politique nationale d’assainissement (PNA).
Ces actions seront concrètement sous-tendues, les années à venir, par une croissance économique à travers la réalisation et la réhabilitation d’infrastructures d’accès à l’eau potable et d’assainissement en milieu rural, la création d’une société de patrimoine eau et d’une société d’exploitation eau en milieu urbain, l’élaboration et l’adoption par le gouvernement de la PNA assortie de cinq stratégies prenant en compte la gestion des déchets liquides.
La création de 1190 points d’eau et la réhabilitation de 370 anciens ouvrages, le démarrage des activités du Plan d’action national de la gestion intégrée des ressources en eau (PAGIRE) avec un montant de plus de 8 milliards Fcfa sur une annonce de 13 milliards Fcfa lors de la table ronde des bailleurs de fonds tenue en février 2009 : les acquis de l’année 2009 et la délégation de la gestion des infrastructures d’alimentation en eau potable, sont autant de succès enregistrés. Cependant pour le ministre Sangaré, ces initiatives ne doivent pas occulter les défis qui restent.
En effet la mise en œuvre du PROSEA et du CDMT montre qu’il faudra, au cours de la période 2010-2013, réaliser près de 7200 points d’eau et réhabiliter 3000 anciens ouvrages.
Cet objectif impose pour les trois années à venir, un investissement en infrastructures et en renforcement des capacités de l’ordre de 118,6 milliards Fcfa au titre du CDMT. Au même moment pour le secteur de l’assainissement, les prévisions soulignent un besoin d’investissement de l’ordre de 31,6 milliards de Fcfa.
Lassine Diarra
L’Essor du 31 Mars 2010.