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Après les attaques des camps de Kidal par des hommes armés, nombreux sont les maliens, qui ont soupçonné ces rebelles d’être soutenus par la Libye.
Ainsi, accusés de toutes parts d’être à la base du réveil de l’irrédentisme touareg, les dirigeants libyens ont tenu à mettre les points sur les i.
Pour la première fois, les dirigeants libyens ont invité le 30 mai 2006, une dizaine de journalistes maliens. Ces derniers, ont été reçus par Bachir Salah, Directeur de Cabinet du Guide de la révolution libyenne, 2ème homme fort du régime libyen et président Directeur Général du Portefeuille d’Investissement de la Libye pour l’Afrique.
Les entretiens ont porté essentiellement sur le développement des régions nord du Mali et le retour de la rébellion dans cette zone. Bachir Salah Bachir a été, on ne peut plus clair : la Libye ne participe ni de près ni de loin à la déstabilisation du Mali.

Questions pertinentes que l’on devrait se poser sous peine de tomber dans le piège des amalgames hâtifs, si on veut éviter que la rumeur et les soupçons prennent le pas sur les faits et la réalité. C’est justement ce travers que veulent éviter les autorités maliennes et libyennes dans la récente crise qui a secoué le nord du Mali…

« Quel intérêt la Libye aurait-elle de déstabiliser le nord de notre pays au moment où elle a entrepris de financer de nombreux projets de développement dans cette partie du pays ?

Quel cynisme l’y pousserait quand le Frère Guide a multiplié les visites d’amitié dans notre pays ces dernières années et que lui-même considère le Mali comme sa deuxième patrie ainsi qu’il l’a dit lui-même avec sincérité lors de sa dernière visite en avril dernier à l’occasion de la fête du Maouloud ?

Que gagnerait la Libye dans une telle aventure au moment où elle réintègre le concert des nations et se rapproche des pays occidentaux notamment des États-Unis avec lesquels elle vient de rétablir de façon spectaculaire, des relations diplomatiques ?

Enfin pourquoi la Libye dont le leader, le Frère Guide, est à l’origine de grandes initiatives africaines notamment l’Union africaine et la Communauté des États sahélo-sahariens, entreprendrait-elle de soutenir des actions subversives dans un pays membre de ces regroupements dont les objectifs sont justement la paix, le développement et l’unité du continent ? Voilà des questions pertinentes que l’on devrait se poser sous peine de tomber dans le piège des amalgames hâtifs.

Mais dans les relations entre deux pays, il peut arriver que la rumeur et les soupçons prennent le pas sur les faits et la réalité. C’est justement ce travers que veulent éviter les autorités maliennes et libyennes dans la récente crise qui a secoué le nord du Mali.
», écrit L’Essor du 1er juin 2006.

Opération de charme entreprise par la Libye ou véritable volonté de redorer le blason… Une première …

« Opération de charme ou véritable volonté de redorer le blason après une action qui a vraiment fait baisser la côte du Guide dans les cœurs de nos compatriotes qui ne comprenaient pas ce « soutien » aux irrédentistes et surtout cette action de déstabilisation nationale.

Quoi qu’il en soit, la Libye a tenu à s’expliquer. Une attention qui sera quand même relevée par tous les observateurs en Libye comme étant une première. La Grande Jamahiriya populaire est en effet accusée à longueur de journée, à tort ou à raison, d’être impliquée dans les affaires sales du continent et même au-delà. Mais, c’est vraiment la première fois que, « pour préserver ses relations avec le Mali et placer son intervention dans son contexte », les autorités ont voulu s’expliquer devant l’opinion malienne.

La démarche en soi est déjà un pas important dans nos relations, même si par ailleurs on aurait pu penser que l’opération est plus destinée à charmer cette même opinion. Cependant, le fait que ce pays ne soit pas coutumier de la gestion du « qu’en dira-t-on », incline à penser que l’exercice était pris à cœur.
». », écrit Les Echos du 1er juin 2006.

« Pour montrer leur bonne foi dans cette affaire, les autorités libyennes viennent d’inviter un groupe de journalistes de la presse publique et privée à séjourner à Tripoli au début de la semaine (29 et 30 mai).

« C’est la première fois que les Libyens invitent les journalistes d’un pays pour donner leur position sur un dossier dans lequel ils sont accusés. Et Dieu sait combien de fois ils ont été accusés -à tort ou à raison- d’attiser les foyers de tension », fait remarquer un officiel malien. C’est dire s’ils tiennent à préserver les excellentes relations qui existent aujourd’hui entre les deux pays.

En face d’eux, les journalistes maliens avaient un interlocuteur de premier choix : Bachir Saleh Bachir, le puissant directeur de cabinet du Frère Guide et PDG du Portefeuille des investissements libyens en Afrique.

Homme de confiance de Mouammar Khadafi depuis des années, Bachir Saleh Bachir connaît bien notre pays pour y avoir séjourné à maintes reprises. Sa visite, en avril dernier à Bamako, a d’ailleurs permis de donner un vigoureux coup d’accélérateur aux travaux de la future Cité administrative, l’un des fleurons de la coopération entre la Grande Jamahiriya et notre pays.
», écrit L’Essor du 1er juin 2006.

Position du directeur de cabinet du Guide de la Grande Jamahiriya, par rapport à la rébellion au nord du Mali : « … Nous avons été surpris par les événements de Kidal. Nous ne sommes ni de près ni de loin mêlés à ces événements… » a-t-il affirmé…

« La Libye travaille au Mali. Le Guide a visité à plusieurs reprises votre pays. Nos relations sont excellentes. Lors de sa dernière visite à Tombouctou, il a donné des directives pour le développement du Nord. Ce programme est déjà en application. Nous avons décidé de construire des centres de santé et des écoles, de développer l’aéroport de Tombouctou.

Nous avons été surpris par les événements de Kidal. Nous ne sommes ni de près ni de loin mêlés à ces événements. Pour entreprendre ce que nous voulons faire, nous avons besoin de paix et de stabilité au nord du Mali. S’il n’y a pas de paix, il nous serait difficile d’entreprendre ce que nous projetons comme investissement.
Nous avons ouvert le consulat à Kidal pour suivre nos investissements et mettre en valeur la région. Mais, s’il y a l’instabilité, on peut fermer. Nous avons d’ailleurs entrepris des démarches dans ce sens.

Nous voulons assurer la stabilité pour développer le Nord. Nos projets ne sont pas destinés à une communauté en particulier ou à des individus. Notre consulat n’est pas mêlé à la rébellion. La Libye est claire dans ses relations avec le Mali et considère ses liens avec le Mali comme des plus exemplaires. », écrit Les Echos du 1er juin 2006.

La Libye a mis en place un fonds d’investissement qui envisage d’investir au Mali plus de 25 milliards de Fcfa. Pour le directeur de cabinet de Kadhafi : « nos investissements au nord du Mali ne sont pas destinés à une communauté, encore moins à une personne » …

« En sa qualité de président directeur général du fonds libyen d’investissement en Afrique, Bachir Salah est à la tête d’un puissant projet destiné à favoriser, promouvoir et diriger les projets libyens sur le continent. En effet, c’est un pactole de 5 milliards de dollars que le guide de la révolution libyenne a débloqué pour divers investissements en Afrique. Le Mali, à cause de l’excellence de ses rapports avec la Libye, occupe une place de choix dans ce « portefeuille ». Selon Bachir Salah, il y a plusieurs groupes d’experts qui sont en train de travailler sur différents dossiers concernant les investissements libyens au Mali. Ainsi, les domaines concernés sont : l’implantation d’usines dont une cimenterie, une usine de conserves. D’autres domaines comme l’agriculture, l’hôtellerie, l’industrie du tabac, l’électricité ainsi que la réalisation d’infrastructures, comme la cité administrative, d’hôpitaux et des forages sont retenus. C’est une enveloppe de plusieurs centaines de milliards de nos francs qui seront destinés au Mali. Et Salah Bachir révèle : « selon les directives du guide, nous allons investir au Mali, sans réserve ». Et ces réalisation, a-t-il précisé, concerneront toutes les régions sans exclusive. Sur une éventuelle participation à la recherche pétrolière au Mali, Salah Bachir a affirmé : « si le Mali a besoin de nous dans ce domaine, nous sommes prêts à l’assister. Nous sommes en mesure de fournir au Mali l’expertise dont il a besoin dans cette recherche, car la Libye est une puissance pétrolière. C’est notre devoir d’assister un pays frère comme le Mali et cela dans tout les domaines ». », écrit Le Républicain du 1er juin 2006.

« Selon Bachir Saleh Bachir, directeur de cabinet de Kadhafi et PDG de ce portefeuille d’investissement, « nous allons investir dans la cimenterie, l’électrification et l’extraction du phosphate.
La Libye est déjà présente au Mali dans l’hôtellerie (hôtel de l’Amitié) et le tabac (Sonatam), mais elle compte diversifier ses domaines d’investissement au Mali. Et le tout ne serait pas porté sur les activités lucratives, puisque le pays du Guide compte aussi investir dans la construction de micro barrages, de puits à grand diamètre ou encore la réouverture du canal mort de Tombouctou.

Pour Bachir Saleh Bachir, les 50 millions de dollars d’investissement ne concernent que la première phase du projet qui sera appelé à s’étendre avec le temps. « Nous allons investir sans réserve au Mali ».
Répondant à une question sur ce que le pays pourrait faire pour le Mali dans le domaine de la prospection pétrolière, le directeur de cabinet dira : « nous sommes prêts à fournir notre expertise dans tous les domaines où le Mali pourrait nous solliciter ». Déjà, selon lui, dans l’immédiat, il y aura une usine de fertilisant et une autre pour les conserves de denrées alimentaires. « Nos experts examinent au cas par cas les dossiers et les projets ».
Cependant, averti le directeur de cabinet, il faut que cela soit clair : « nos investissements au nord du Mali ne sont pas destinés à une communauté, encore moins à une personne ».
», Les Echos du 1er juin 2006.

« », écrit L’Indépendant du 1er juin 2006.Toutefois, a précisé Bachir Salah Bachir, « l’aide libyenne est destinée à toutes les communautés du Mali, aussi bien du nord que du sud, dans la mesure où elle profite à l’ensemble du pays ».

D’ailleurs, ce n’est pas seulement à Kidal que les Libyens sont présents. Bachir Saleh a affirmé que c’est au cours de la visite du Frère Guide à Tombouctou, à l’occasion du Maouloud 2006, que le programme de développement du Nord-Mali a commencé à être appliqué.

Les différents projets portent sur la construction de cliniques, d’écoles, l’extension de l’aéroport de Tombouctou, la réhabilitation du canal de Kabara. D’autres projets concernent l’agriculture, la cimenterie, l’hôtellerie, le creusement de digues, l’électrification.

Toutes choses qui prouvent l’excellence des relations entre le Mali et la Libye, entre ATT et Kaddhafi, a affirmé Bachir Salah Bachir qui a souhaité la bienvenue aux journalistes maliens dans leur « seconde patrie », la Libye.

Pour renforcer cette coopération avantageuse pour les deux peuples, Bachir Salah Bachir, estime que « Le Mali a besoin de paix et de stabilité car c’est dans la sérénité qu’on peut travailler, selon Mr Bachir…

« Mais pour renforcer cette coopération avantageuse pour les deux peuples, a-t-il dit, « le Mali a besoin de paix et de stabilité car c’est dans la sérénité qu’on peut travailler. Il est absurde voire stupide de croire que le colonel Kadhafi, qui travaille chaque jour à la consolidation de l’unité africaine, qui est le grand inspirateur de l’Union Africaine, de la CEN SAD et qui marche tout droit sur le chemin des Etats-Unis d’Afrique, puisse être à l’origine de la déstabilisation d’un quelconque pays africain, à commencer par ses voisins immédiats ».

A ce sujet, on peut d’ores et déjà noter que Georges Bush a gommé le nom de la Libye de la liste noire des pays qui soutiennent le terrorisme. Les Américains sont déjà présents à Tripoli où ils comptent ouvrir bientôt une ambassade.

C’est donc fort logiquement que le Directeur de Cabinet du Guide de la révolution libyenne nous a déclaré, sur un ton péremptoire : « nous avons été surpris comme vous par la rébellion. C’est une question d’ordre intérieur et nous ne nous immisçons pas dans les affaires intérieures du Mali ».

Mieux encore, il a tenu à rassurer en disant : « Je ne voudrais pas que quelqu’un profite de l’aide libyenne pour pêcher dans des eaux troubles ». La Libye possède les capitaux, le Mali d’énormes potentialités.

Que faut-il de mieux pour renforcer la coopération Sud-Sud à travers l’intégration africaine ?
», écrit L’Indépendant du 1er juin 2006.

La Libye, se dit prête à apporter sa médiation pour le règlement du conflit, si le gouvernement malien le sollicite à cet effet …

« Si le gouvernement nous sollicite pour la médiation, ou n’importe quelle démarche dans ce sens, on le ferra comme nous avons déjà aidé à la médiation au Tchad ou dans la crise du Darfour au Soudan. « , écrit Les Echos du 1er juin 2006.

« La Libye n’est ni de près ni de loin mêlée aux événements dans le nord du Mali. La grande Jamahirya libyenne pourrait fermer son consulat à Kidal si cette ville continue d’être en proie à l’instabilité : les investissements libyens au nord ne sont destinés ni à une seule communauté ni à un groupe d’individus. A la demande des autorités maliennes, la Libye peut, éventuellement, aider à la recherche d’une solution aux problèmes du nord. Elle reste attachée à la stabilité de toute la région et elle veillera à ça : voilà en substance la réaction (la première) affichée par Tripoli, suite aux événements survenus le 23 mai dernier à Kidal. », écrit Le Républicain du 1er juin 2006.