Tombouctou a abrité du 21 au 23 juin 2006, la 8ème édition de la semaine nationale du patrimoine culturel avec comme thème « Tombouctou, cité mémoire d’encre et de terre ».
En effet, Tombouctou dénommée également la « Cité Mystérieuse » ou la « Cité des 333 Saints », a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité en 1988 par l’Unesco. Puis, elle fut déclarée « patrimoine en péril » en 1990.
Suite au constat fait que notre pays et ses partenaires ont déployé d’énormes efforts pour la préservation des monuments la Cité Mystérieuse, le comité du patrimoine mondial de l’UNESCO, a décidé de la retirer de la liste du patrimoine en péril.
Néanmoins, subsistent quelques problèmes de conservation, relatifs notamment aux lieux historiques comme les mosquées, mausolées et maisons de la Médina, cœur des anciens foyers universitaires, menacés par la dégradation due aux aléas climatiques et à la qualité des matériaux de construction notamment le banco.
De même, l’abondante littérature arabe et les nombreux manuscrits anciens, tant bien que mal conservés dans des bibliothèques familiales, restent encore à inventorier, à mieux préserver et à exploiter.
C’est ainsi que le ministère de la Culture, à travers la Direction nationale du patrimoine culturel, a décidé de consacrer la Semaine nationale du patrimoine culturel de cette année à la Cité Mystérieuse. Egalement, la manifestation y a été transférée, car Tombouctou a été désignée première capitale de la culture islamique pour la région Afrique au titre de l’année 2006.
Les journaux titrent :
L’Essor du 26 juin 2006 : « 8è Semaine du patrimoine culturel : témoins de l’histoire ».
Les Echos du 28 juin 2006 : « Tombouctou : SOS pour l’architecture de la Mystérieuse ».
L’Essor du 29 juin 2006 : « Tombouctou : une place parmi les 7 nouvelles merveilles du monde ? ».
Qui a participé à la rencontre de Tombouctou …
« La rencontre de Tombouctou dont le thème était « Tombouctou, cité mémoire d’encre et de terre », a regroupé d’éminentes personnalités du monde de la culture, des professionnels du patrimoine, des chercheurs, des imams, les directeurs régionaux de la jeunesse, des sports, des arts et de la culture ou leurs représentants et de nombreux invités nationaux et internationaux. », écrit L’Essor du 29 juin 2006.
Les manuscrits anciens constituent la mémoire d’encre de notre pays et traitent de tous les domaines du savoir …
Durant la deuxième journée de la Semaine nationale du patrimoine culturel, manuscrits anciens arabes et musulmans, documents anciens extraits des archives coloniales, ont été exposés par les régions de Tombouctou, Gao, Mopti, Kidal, Kayes et Sikasso.
Rien qu’à Gao, on peut inventorier plus de 100 000 manuscrits produits entre le 8è et le 20è siècle…
« La deuxième journée de la Semaine nationale du patrimoine culturel a été essentiellement consacré aux manuscrits anciens. La direction nationale du patrimoine culturel (DNPC) a, en effet, saisi l’opportunité de cette célébration pour dresser l’état des lieux de cette abondante documentation.
Contrairement aux régions de Tombouctou, Gao, Mopti et Kidal, qui ont exposé des manuscrits anciens arabes et musulmans, celles de Kayes et Sikasso ont opté pour la présentation de documents anciens extraits des archives coloniales. Ces écrits établissent que de 1898 à 1945, les manuscrits à l’encre constituaient la source de l’histoire de Sikasso. Et qu’après la prise du royaume du Kénédougou le 1er mai 1898 par l’armée française, le colonisateur mit en place un système d’administration pour contrôler la gestion de la région conquise. Par ailleurs des informations font état de l’existence d’archives anciennes dans les familles des Cheick Hamalla et El Hadj Oumar Tall à Kayes.
A Koulikoro et Ségou par contre, la présence de manuscrits anciens, aussi bien religieux que scientifiques est attestée par des autochtones et des familles longtemps établies dans ces régions. Cependant l’accès à ces documents demeure difficile tant les « trésors familiaux » sont jalousement gardés.
Gao fait partie des premiers centres historiques de l’Afrique occidentale. L’ancienne capitale de l’Empire songhoï a connu une brillante civilisation bâtie par le sable, l’or, la houe et l’écriture. Un important héritage a été légué par plus de mille ans d’existence. Tout le savoir écrit et oral est recueilli et consigné dans les manuscrits anciens. La région de Gao regorge de manuscrits anciens, rédigés pour la plupart en arabe et souvent conservés dans des cantines. Ils appartiennent à des familles, généralement des marabouts ou maîtres coraniques. On peut inventorier plus de 100 000 manuscrits produits entre le 8è et le 20è siècle. Sur du papier et de la peau, l’Arabe côtoie des écrits en Tifinar, en Peulh ou en Songhoï. Ils traitent de la religion, du droit, de la science, de la littérature, de l’histoire, de la géographie, de la magie, de la médecine, de la logique, de l’astronomie, de la politologie, des traditions etc. Ces manuscrits sont aujourd’hui menacés du fait de leur état de conservation, de dommages des termites. », écrit l’Essor du 26 juin 2006.
L’Adrar des Iforas (Kidal), principal centre d’art rupestre saharien au Mali …
« L’Adrar des Iforas (Kidal) est considéré comme le principal centre d’art rupestre saharien au Mali. C’est un imposant massif granitique de plus de 150 000 kilomètres carrés parsemés d’inscriptions et gravures rupestres, surtout le long des oueds et autour des points d’eau. Il y a plus de 10 000 ans, durant l’ère géographique dite de l’holocène, la zone bordait une mer intérieure.
Essouk/Tadmekka, situé à 60 kilomètres au nord ouest de Kidal, fut bien avant le 10è siècle de notre ère, la capitale d’un florissant commerce transsaharien entre le monde méditerranéen et celui au sud du Sahara. Tout autour de cette prospère cité médiévale, sont représentés de milliers de figurations que les habitants ont gravé à la main, dans la roche de granite, manifestant pour la postérité leur présence et les traces de leurs activités. », écrit l’Essor du 26 juin 2006.
Recommandations faites par les participants à la sortie des travaux, pour pouvoir conserver les véritables trésors que constituent nos manuscrits anciens …
« A l’issue de leurs travaux, les participants ont recommandé un inventaire exhaustif des manuscrits anciens sur toute l’étendue du territoire national, l’intensification de la lutte contre le trafic des manuscrits anciens et des biens culturels, la prise de dispositions utiles pour faciliter la coopération scientifique avec les pays et institutions de la sous-région.
Ils ont préconisé l’adoption de mesures incitatives pour une exploitation judicieuse et avantageuse des manuscrits anciens dans les systèmes de l’enseignement de base, secondaire et supérieur et de l’éducation non formelle.
Les participants ont aussi souhaité la poursuite de la coopération entre les détenteurs de manuscrits, le ministère de la Culture et les partenaires au développement pour sauver des trafiquants et des intempéries, le maximum de manuscrits. Enfin ils ont recommandé l’accès du plus grand public, des chercheurs, des étudiants et des simples lecteurs aux manuscrits. », écrit » L’Essor du 29 juin 2006.
Problèmes de conservation, relatifs notamment aux lieux historiques comme les mosquées, mausolées et maisons de la Médina, cœur des anciens foyers universitaires, menacés par la dégradation due aux aléas climatiques et à la qualité des matériaux de construction notamment le banco…
« Si Tombouctou a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial, c’est grâce à son architecture de terre. Un problème de conservation se pose avec acuité. La perception de la ville par les habitants est loin d’être aussi optimiste ou admirative. Une partie du voile protecteur commence à se déchirer pour laisser apparaître un autre visage, beaucoup moins souriant. En effet, par-delà la transformation apparente de sa physionomie, certains dysfonctionnements structurels, encore discrets, sont perceptibles pour l’œil averti et annoncent les prémices de changements fondamentaux, d’autres sont plus apparents et se lisent à travers des changements ainsi que dans le système de valeurs.
Selon l’architecte Baba Cissé, qui a présenté une communication lors de la semaine nationale du patrimoine culturel, la première impression visuelle qui se dégage de la ville de Tombouctou est celle d’une blessure profonde. Sur les 1805 maisons que compte la Médina, 201 sont en ruines. Les maisons en Alhor des plus nantis avoisinent avec les ruines des maisons en terre des plus démunis.
Les 3 mosquées qui semblent braver le temps, constituant les témoignages d’une civilisation ancienne, ne sont pas épargnées. L’absence de clôtures expose plus ces mausolées aux animaux qui ont un effet dégradant sur ces lieux saints. La présence d’eaux usées et de plastiques dans tous les coins de rues, à en croire M. Cissé, rend encore plus pénibles ces premières images et affecte toute la perception de l’environnement urbain.
La dégradation de l’architecture traditionnelle est due à l’érosion éolienne. Elle provoque une destruction progressive des façades et des surfaces exposées à l’harmattan. Ce phénomène, aux dires de l’architecte, a entamé un processus d’altération progressive de la forme des architectures intéressées. Il affecte aussi d’une manière importante l’intégrité des biens inscrits à la liste du patrimoine comme la mosquée de Sankoré qui a subi un ensablement remarquable et progressif qui a produit aussi, par manque d’entretien, une altération de la forme.
Les autres dégradations sont aussi dues à l’utilisation de matériaux non appropriés, due à la montée capillaire, l’humidité par stagnation de l’eau de pluie, à la déperdition de savoir dans le domaine de la construction en terre.
Selon M. Cissé, les habitants de la Cité des 333 Saints doivent savoir que leur ville, inscrite sur la liste du patrimoine mondial, n’est plus totalement à eux. Nonobstant cette dégradation, Tombouctou continue à baigner dans son atmosphère de mystère, elle est toujours la noble héritière du passé reliant toujours à ce pont suspendu, flottant entre deux époques, intemporel et secret.
Gageons que les recommandations issues de la semaine nationale du patrimoine culturel tenue du 21 au 23 juin redonneront à la Cité sa réputation d’antan. », écrit Les Echos du 28 juin 2006.
Sur plus de deux cent candidatures déjà enregistrées pour figurer parmi les sept nouvelles merveilles du monde, « la Cité des 333 Saints », a été retenue parmi les 21 finalistes. L’élection définitive aura lieu le 7 juillet 2007…
« Tombouctou qui a accueilli du 21 au 23 juin la 8è Semaine nationale du patrimoine culturel, est la première capitale islamique de la région Afrique. Elle postule à figurer parmi les sept nouvelles merveilles du monde. Les sept premières étant la grande pyramide de Gizeh d’Égypte, les jardins suspendus de Sémiramis à Babylone, la statue chryséléphantine de Zeus olympien à Olympie, le temple d’Artémis à Éphèse, le mausolée d’Halicarnasse, le colosse de Rhodes et le phare d’Alexandrie. Sur plus de deux cent candidatures déjà enregistrées, « la Cité des 333 Saints », également classée patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, figure parmi les 21 finalistes. L’élection définitive aura lieu le 7 juillet 2007.
Les participants de la 8è édition de la Semaine nationale du patrimoine culturel comptent sur les nombreux sympathisants de la « Cité mystérieuse » à travers le monde pour appuyer son dossier vers la consécration. Ils invitent, par conséquent, tous les Maliens, la société civile, les autorités administratives et politiques de Tombouctou, les ulémas, à entreprendre toutes actions susceptibles de faire élire la ville de Tombouctou sur cette prestigieuse liste. », écrit L’Essor du 29 juin 2006.
Donc chers compatriotes, où que vous soyez, veuillez voter pour que notre Cité Mystérieuse, figure parmi les sept nouvelles merveilles du monde !!!
Pour voter en ligne, allez sur le site suivant, puis cliquez sur voter en ligne: http://www.new7wonders.com/index.php?id=315&L=6