Partager


Les journaux titrent :

« 6e Forum social mondial, Bamako, capitale de l’altermondialisme », titre Les Echos du 23 janvier 2006.

« Forum social mondial de Bamako, Des échanges fructueux et des pistes de réflexion », titre Nouvel Horizon du 23 janvier 2006.

« Forum social mondial a Bamako, Le système néo-libéral à la loupe du mouvement altermondialiste », titre
Soir de Bamako du 23 janvier 2006.

« FSMP : et après Bamako ? » titre Le Républicain du 23 janvier 2006.

« Forum social mondial : Bamako passe le flambeau à Nairobi », titre
Le républicain du 24 janvier 2006.

« Forum social mondial de Bamako, Politiques néolibérales, source d’appauvrissement des pays pauvres », titre Nouvel Horizon du 26 janvier 2006.

« Forum de la société civile mondiale, Bamako insuffle une dynamique au combat », titre Soir de Bamako du 26 janvier 2006.

« Forum social mondial, Une marche pour changer le monde », titre L’Indépendant du 23 janvier 2006.

Qu’est ce que le Forum social mondial polycentrique …

« Le Forum Social Mondial représente historiquement le premier espace populaire d’expression, de revendications et de construction d’alternatives des mouvements sociaux africains, asiatiques, européens, et américains en contre point au Sommet du G8
Le Forum Social Mondial, porté et réalisé par les masses populaires, représente un défi face aux politiques néolibérales qui sont à la base de l’extrême pauvreté dans les pays du Sud. Dans la foulée du Forum, les participants ont interpellé à plusieurs reprises les pouvoirs publics du monde sur les épineuses questions sus citées.
», écrit Nouvel Horizon du 26 janvier 2006.

«Pour la première fois, le Forum social mondial se tient en Afrique, en l’occurrence à Bamako. Espace de dialogue, de concertation, d’échanges d’information et d’expériences, de résistance et de construction d’alternatives crédibles et viables, il rassemble près de 30 000 personnes qui souhaitent tous un autre type de développement moins basé sur le libéralisme. », écrit Les Echos du 23 janvier 2006.

« Du 19 au 23 janvier 2006, se déroule dans notre capitale pour la première fois en Afrique le Forum Social Mondial (FSM) qui a regroupé selon les estimations 30.000 participants venus des 5 continents du monde.
Le Forum de Bamako participe de la dynamique globale du Forum Social Mondial qui se veut un espace de concertations, de dialogue, d’échanges d’informations et d’expériences, de lutte de résistances mais aussi et surtout de propositions d’alternatives crédibles et viables pour une meilleure considération des initiatives en faveur de la construction d’un autre monde possible. Plus de 700 activités sont organisées durant les 4 jours du forum.
Rappelons que du 24 au 29 de ce mois se tiendront deux autres activités, notamment à Caracas (Venezuéla) et à Karachi (Pakistan).
», écrit Nouvel Horizon du 23 janvier 2006.

« Il faut noter que le mouvement altermondialiste est soutenu par la société civile mondiale et se fixe comme but de contribuer à la naissance d’un autre monde qui ne soit plus regi par la domination du système néolibéral. Rencontre à dimension internationale, ce forum qui se tient à Bamako est un espace de dialogue, d’échanges, d’informations et d’expériences, de résistance et de construction d’alternative. Il est d’une grande importance pour les peuples d’Afrique. Il constitue pour eux une opportunité d’expression démocratique collective sans précédent. Cette rencontre est à sa 6ème édition. La présente qui se tient dans notre capitale se passe simultanément avec celles de Karachi au pakistan et de Caracas au Vénézuela. », écrit Soir de Bamako du 23 janvier 2006.

« Comme nous le constatons, le Forum Social Mondial est aussi une occasion pour les organisateurs et les participants de dénoncer la politique des Etats du Nord envers les pays du Sud. “Des politiques qui ne font qu’empirer la souffrance des populations des pays pauvres”. », écrit Nouvel Horizon du 23 janvier 2006.

Activités du Forum social mondial…

« Du 19 au 23 janvier 2006 s’est tenu dans notre pays, et pour la première fois en Afrique, le Forum Social Mondial, qui avait pour thème : “Un autre monde est possible”. En effet, environ 26 000 participants venus de tous les coins du monde, ont dénoncé les politiques néolibérales. Les préoccupations au quotidien, telles que la dette odieuse, la fuite frauduleuse des capitaux, l’ajustement structurel des agricultures paysannes, la privatisation des entreprises nationales, les OGM, la pauvreté, les guerres et leurs corollaires… auront été au centre des débats. », écrit Nouvel Horizon du 26 janvier 2006.

« Pendant cinq journées dignes du marathon, 700 activités se sont déroulées.
Des conférences animées par des spécialistes de haut niveau, une participation significative des milieux paysans et populations rurales le tout alimenté par des débats jugés très fécond selon le nombre et la qualité des participants au FSMP de Bamako.
», écrit Le Républicain du 23 janvier 2006.

Le forum a débuté jeudi 19 janvier, avec une marche qui a débuté à la Place de la République pour finir au Stade Omnisports Modibo Kéïta. Plusieurs milliers d’altermondialistes en provenance des quatre coins du globe ont pris part à cette marche. Slogans en faveur de la construction d’un autre monde possible, étaient scandés par les marcheurs …

« Comme il est de tradition, le Forum a démarré jeudi avec une marche de la Place de la République au stade Omnisports Modibo Kéita. Sur une dizaine de kilomètres, des milliers de personnes venues des 5 continents ont scandé des slogans en faveur de la construction d’un autre monde possible. Sur les banderoles, pouvait-on lire : « Tuez la pauvreté, non le coton », « Non au mépris », « Non à l’injustice, ensemble un autre monde est possible ».
D’autres messages plus virulents dénonçant les politiques néo-libérales et les « oppresseurs » étaient scandés par des jeunes à bord des minicars et des femmes paysannes et de tous les autres secteurs d’activités. Tout cela se passait sous les regards admiratifs des milliers de personnes le long du trajet.
La manifestation, encadrée par une ceinture de sécurité, s’est déroulée dans le calme loin des violences enregistrées à Porto Alegre et à Munbaï. « Nous voulons nous démarquer désormais de cette image de casseurs, d’aigris etc. », a dit le coordonnateur du comité d’organisation, Mamadou Goïta.
Pour Nouhoum Kéita de la commission communication du Forum, cette marche d’ouverture a été un succès total sur le plan de la mobilisation. « Elle dénote de la prise de conscience progressive des peuples par rapport aux injustices et frustrations dont ils sont victimes des politiques néo-libérales ».
Au stade Modibo Kéita, tous les problèmes de la terre ont été exposés : commerce inéquitable, pauvreté, problème de coton, injustice, inégalité sociale. Aminata Dramane Traoré, a de nouveau dénoncé, les effets de la globalisation « qui nous broie dans tous les sens. Donc, il est légitime que cette démarche soit transversale et que les femmes, les jeunes, les paysans, les commerçants soient éveillés. Nous ne pouvons plus prétendre à la démocratie sans intégrer ces sujets dans les débats politiques », a-t-elle dit avant d’inviter les peuples à résister et survivre dans ce monde devenu une véritable mêlée généralisée.
Plus de 200 journalistes de la presse nationale et étrangère, des masques et marionnettes, des chameaux étaient tous à ce rendez-vous de l’altermondialisme.
», écrit Les Echos du 23 janvier 2006.

« A Bamako, les activités ont proprement commencé par une marche pacifique qui a conduit les participants de la Bourse du Travail au Stade Omnisports Modibo Kéïta. Habillés en cotonnade pour la plupart, les marcheurs, conduits par des altermondialistes dont Aminata Dramane Traoré, José Bové, Ben Bella, Mme Daniel Mitterrand, Oumar Mariko, ont scandé des slogans qui montrent le sens de leur combat.
Ainsi, sur les banderoles on pouvait lire : “Commerce international équitable, condition pour le développement durable”; “Non à la mondialisation néolibérale !”; “Basta, ça suffit la trahison !”. “Pas de souveraineté alimentaire sans agriculture paysanne !”. “Pas de souveraineté économique sans souveraineté politique et culturelle !” ; “Vous avez vendu l’or et le coton, et le fleuve Niger !”.

Plusieurs thèmes ont été animés au cours du Forum Social à travers les différents sites retenus. Ces activités se déroulent entre autres au Stade Modibo Kéïta, à la Maison des Jeunes, au Centre International de Conférences de Bamako, au Champ Hippique, à la Bibliothèque Nationale …
C’est dans ces cadres que plusieurs thèmes ont été abordés entre autres :
– criminalisation de l’immigration : les nouvelles frontières de la mondialisation ;
– alternative populaire au libre-échange : croiser les réflexions, unifier les luttes ;
– les alternatives : un autre monde est possible, construisons-le ;
– OMC : enjeux et défis des négociations de Hong Kong ; le refus de la suppression des subventions agricoles (coton signifie l’échec du NEPAD et des OMD.
– les OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) : un terrorisme agro-alimentaire mondial, un suicide alimentaire. Ce dernier thème a beaucoup attiré plusieurs participants.
Selon Jové Bové, l’altermondialiste français, “les OGM constituent un danger pour les populations, car les producteurs des pays du Sud ne seront plus maître de leur destin, ni de leur production. Ils achèteront chaque année les sémences avec les firmes multinationales de même que les engrais”.
Il ajoutera que l’Afrique n’aura plus le monopole de son agriculture et que les populations ne pourront plus organiser leur souveraineté alimentaire.
M. Bové a demandé que l’agriculture sort des règles du commerce international.
Toujours dans la même lancée, il précisera que les OGM n’augmentent en rien la productivité agricole, puisqu’il n’y a pas une diminution de l’emploi des pesticides. Aussi, on ne connaît pas les risques sanitaires de la consommation des produits d’OGM.
Déjà, les altermondialistes qualifient de victoire la tenue pour la première fois en Afrique du FSM. Car les populations africaines sont celles qui ont plus de problèmes et pour lesquelles les sociétés civiles se battent.
», écrit Nouvel Horizon du 23 janvier 2006.

L’Internationale Socialiste au Forum social mondial de Bamako …

« En marge des travaux du Forum Social Mondial qui se tient à Bamako depuis le vendredi 20 janvier dernier, la famille de l’Internationale Socialiste s’est réunie, le samedi 21 janvier, à l’Hôtel de l’Amitié pour discuter de deux thèmes. Le premier était «impulser l’agenda démocratique en Afrique» et le second «surmonter la pauvreté et la faim : réaliser le développement durable en Afrique d’aujourd’hui».
Autour des personnalités de haut rang du parti socialiste français dont Guy Lambertit, certains responsables des partis africains membres de l’internationale socialiste ont participé à cette rencontre.
Parmi ces partis, nous avons l’Alliance pour la Démocratie au Mali (ADEMA) de Dioncounda Traoré, le Rassemblement Pour le Mali (RPM) d’Ibrahim Boubacar Kéïta par ailleurs président de l’Assemblée nationale, le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) du célèbre opposant guinéen Alpha Condé. Abordant le premier thème, «impulser l’agenda démocratique en Afrique, le président du RPM, Ibrahim Boubacar Kéïta a souligné qu’ « il est temps en Afrique qu’il y ait des élections propres. Et, pour cela, nous sommes tous interpellés».
Et un délégué du RPG représentant Alpha Condé, d’attirer l’attention sur le cas de la Guinée. Pour lui «aucune institution démocratique ne fonctionne normalement en Guinée. Seul le président Lassana Conté décide, tous les autres subissent. Nous avons, en Guinée, une démocratie de façade».
Pour la réalisation du développement durable en Afrique, l’Internationale Socialiste mène une campagne pour faire de la lutte contre la pauvreté une priorité urgente. D’abord au niveau national, Guy Lambertit et ses camarades ont dégagé des orientations générales.
Il s’agit de privilégier les secteurs sociaux dans l’arbitrage budgétaire, mettre en place un programme d’équipement collectif prenant en compte les préoccupations de lutte contre la pauvreté, assurer une sécurisation foncière pour créer les conditions de fixation des populations rurales et d’élévation du niveau de production. Tout cela pour restaurer un environnement économique propice à une forte croissance économique.
Toujours au plan national, les socialistes préconisent l’amélioration de la capacité productive des populations, la création d’emplois dans les zones ciblées aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural. Améliorer l’accès des populations aux services sociaux, l’état nutritionnel des groupes vulnérables et mener une bonne politique d’information, d’éducation et de communication sont également des orientations socialistes.
Ensuite, au niveau international, l’objectif est de réduire de moitié la pauvreté à l’horizon 2010 en finançant cette réduction par les moyens dégagés de la réduction de la dette. Pour cela, ils souhaitent mobiliser d’abord les gouvernements issus des partis sociaux démocrates qui sont au pouvoir pour ensuite impliquer les pays européens, certaines institutions spécialisées de l’ONU telles que le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale, sans oublier les Organisations Non Gouvernementales (ONG).
», écrit L’Indépendant du 23 janvier 2006.

Point de presse organisé par certaines associations de défense des droits de l’homme françaises, maliennes et nigériennes sur l’immigration …

« Les causes de l’immigration, ses bienfaits pour l’économie africaine. Voilà quelques thèmes qui étaient au centre d’un point de presse organisé par certaines associations de défense des droits de l’homme françaises, maliennes et nigériennes.
Le Forum social mondial, qui s’est ouvert le vendredi dernier dans notre capitale, sera l’occasion pour les alter-mondialistes et certaines associations de défense des droits de l’homme de faire valoir à l’opinion nationale et internationale leur conception des problèmes d’actualité : l’avènement d’un monde meilleur.
C’est dans cet esprit que l’immigration, le problème auquel tous les pays pauvres font face depuis belle lurette, était au centre d’un point de presse organisé le jeudi 19 janvier par plusieurs associations de défense des droits de l’homme au nombre desquelles le réseau Kayira, le groupe alternative Niger représenté par Moussa Tchangari, «Droit devant» représenté par Jean Claude Amara (France), la ligue pour la justice, le développement et les droits de l’homme au Mali représenté par son président Me Amadou Diarra. C’est la salle de conférence du Réseau Kayira qui a servi de cadre à cette importante conférence qui a aussi enregistré la participation d’un nombre important du monde paysan et du président des Maliens expulsés. Justifiant les causes de l’immigration, Jean Claude Amara de «Droit Devant» a souligné que celle-ci est liée à l’appauvrissement des pays de départ par les pays du Nord et surtout à la politique d’ajustement structurel de la Banque Mondiale et du Fonds monétaire international. Il s’est dit ensuite indigné de la politique menée par les pays européens et surtout la France pour combattre le processus. A l’en croire, la France durcit d’année en année sa législation à l’égard des immigrés surtout avec l’arrivée de Nicolas Sarkozy au département de l’Intérieur, qui mène la politique du pire. En voulant procéder jusqu’à vingt deux mille expulsions par an.
Pour Jean Claude Amara, on doit considérer les immigrés qui vont en Europe comme des citoyens réguliers de leur pays d’accueil, car ils vont en quête de l’amélioration de leurs conditions économiques, sociales et sanitaires qui sont très précaires dans les pays de départ.
Oumar Mariko, ancien leader estudiantin, tête de proue de la lutte pour l’avènement de la démocratie au Mali, et non moins président du réseau Kayira et du parti politique SADI, a abondé dans le même sens.
Selon lui, le mutisme de nos autorités face aux conditions d’expulsion et de vie à l’extérieur est un signe de complicité. Pour lui, l’immigration n’a pas toujours que des côtés négatifs. Elle vide nos pays de nos élites intellectuelles et de nos bras valides, mais elle contribue fortement à la croissance de l’économie africaine.
Rappelons que les Maliens vivant en France envoient chaque année au Mali un montant estimé à plus de 180 milliards de FCFA. Pour Me Amadou Diarra, président de la ligue pour la justice, le développement et les droits de l’homme, «le Maroc et l’Espagne sont justiciables devant les juridictions internationales du fait des traitements qui ont été infligés récemment aux immigrés dans les enclaves de Ceuta et de Melilla».
Pour Me M’Bam Diarra il est incompréhensible que nos autorités n’arrivent pas à dénoncer publiquement les pays qui font des expulsions sauvages de nos compatriotes.
», écrit L’Indépendant du 23 janvier 2006.

Conférence sur la « Dette, libéralisation et privatisation »…

« « Dette, libéralisation et privatisation ». Tel était le thème de l’une des trois conférences organisées samedi matin dans le cadre de l’axe thématique « Dette, OMC » du Forum social mondial à la Maison des jeunes sise au Quartier du fleuve. Ce thème a été animé par trois représentants respectifs de « Jubilee Afrique » et « Daughters of Mümbi » du Kenya, de « Sapsin » du Zimbabwe et de « X Minus Y » des Pays Bas.
Le facilitateur, le Sénégalais Demba Moussa Dembelé du Forum africain des alternatives, a d’abord situé le cadre du débat en annonçant la couleur dès le départ. Dans sa présentation, il a, en effet, dénoncé les politiques de libéralisation qui « ont contribué à faire tomber les pays du Sud dans un gouffre et continuent de le faire en accroissant de manière inexorable leur endettement extérieur. Les Occidentaux utilisent la dette pour rendre esclaves les Africains. » Il a ainsi parlé de l’étroitesse des liens entre la dette et « ces politiques néfastes ». Avant de donner la parole aux différents intervenants.
La première conférencière, Mme Njoki Njehu des associations « Daughters of Mümbi » et de « Jubilee Afrique » du Kenya, a déclaré qu’il est déplorable de constater aujourd’hui que tous les Etats d’Afrique sont lourdement endettés. Le constat est d’autant plus amer, selon elle, que ce sont les mêmes libéraux qui sont à la base des privatisations et « le pire est que celles-ci continuent d’appauvrir les plus pauvres en limitant les possibilités des populations, en créant des situations précaires et en ouvrant la voie aux sociétés multinationales étrangères pour mieux exploiter ces peuples auxquels ils proposent des produits de tous genres. »
Plus concrètement, elle a cité l’expérience de plusieurs pays en insistant sur celle du Ghana où, dit-elle, « on a l’impression que ce n’est pas seulement le service de l’eau qui est privatisé, mais l’eau elle-même, rendant ainsi très difficile l’accès à cette ressource pour les populations à cause de son coût de plus en plus élevé. »
Pour elle, « si les populations accèdent à n’importe quels produits, ça ne va plus. Nous avons juste besoin de vendre nos mangues, notre coton et nos autres produits locaux, mais il faut qu’ils restent des produits naturels La libéralisation, comme la privatisation, ouvre nos marchés aux multinationales des Etats-Unis, de l’Europe et du Japon. Cela n’est pas juste. Car ce sont le profit et le bénéfice des peuples du Sud seuls qui doivent compter. »
Deuxième à prendre la parole, Mme Patricia Kasiamhuru du Zimbabwe de  » Sapsin « , a rappelé que dans les années 90, en Afrique australe, la lutte contre le colonialisme n’était sans doute pas facile, mais elle se faisait de manière concertée. Il faut donc, pour elle, prendre exemple sur cette lutte pour « mettre en place des programmes précis de sensibilisation qui puissent faire prendre conscience aux peuples africains les raisons de la lutte des altermondialistes. »
Selon la représentante de « Sapsin », qui a aussi parlé de la situation précaire des femmes du Sud, « le processus doit partir du niveau local parce que nous faisons partie d’un système dont les rouages sont bien connus de nos gouvernants, décideurs des privatisations, mais dont ceux-ci font exprès de taire les agissements. »
Elle prend l’exemple de l’Afrique du Sud et du Malawi où on veut faire croire que l’ère coloniale était meilleure à aujourd’hui. « Ce sont, dit-elle, ces mensonges que nous voulons éviter. »
Pour illustrer ses dires, elle n’a pas manqué de faire un rappel du bras de fer qui oppose, aujourd’hui, au plan économique, l’Occident à la Chine émergente. Il faut donc que les voix du Sud s’élèvent encore plus, selon elle, pour sensibiliser les populations à se mobiliser davantage.
Peter Costers de l’association « X Minus Y » des Pays Bas est le troisième conférencier. Il a commencé par dire : « Je suis personnellement victime des conséquences néfastes de la dette, c’est pourquoi je suis ici aujourd’hui. » Avant de dire qu’il est urgent d’annuler la dette car, « c’est un problème préoccupant ». M. Costers a parlé de ce sujet complexe sous ses différents angles. Selon lui, « la dette est liée à la détérioration des termes de l’échange qui est une injustice du système commercial international. J’espère que pour le Sud il y aura des changements majeurs. En 1973-74, la dette a beaucoup affecté les populations de ces Etats. Depuis lors, nous ne faisons que nous enfoncer au lieu qu’elle nous serve à quoi ce soit de concret en termes de développement. Au contraire, la libéralisation a donné naissance à l’importation, en grandes quantités, des produits du Nord par les pays du Sud. »
Peter Costers a également, à l’appui de sa thèse, parlé des études qui ont démontré que les pertes de l’Afrique, à cause de la dette, sont très effarantes. Une de ces études, qui concerne 28 pays africains, a démontré que cette perte est estimée à 170 milliards de dollars. Or, il se trouve que cette somme est suffisante à elle seule pour effacer l’ensemble de la dette des 53 pays africains.
Aujourd’hui, continue-t-il sans être pessimiste, l’Afrique est de plus en plus en insécurité à cause de l’impact négatif de la dette sur les économies des différents Etats qui la composent.
L’agenda de l’Union européenne, selon lui, donnera, lui aussi, des effets pervers. Cela a été démontré par une étude de l’institution elle-même. Les revenus issus des importations africaines, selon l’Institut européen de recherches, dit-il, n’arriveront pas non plus à résoudre le problème car 70 % de ces revenus seront perdus pour l’Afrique.
Le conférencier a également dénoncé la propagande de la Banque mondiale car selon une étude faite par cette institution de Bretton Woods elle-même, la dette a des effets sociaux pervers: les pertes des revenus des Etats africains sont évaluées à environ 20 %. C’est donc toutes les politiques des institutions internationales qui sont négatives pour l’les éco,omies du Sud, même celle dite de « renforcement des capacités. »
Après ces trois interventions passionnées, place a été donnée aux débats avec l’auditoire. Selon le modérateur, Demba Moussa Dembelé, le problème de l’Afrique – qui vend 80 % de ses produits non transformés -, c’est surtout sa trop grande ouverture. Quant à Njoki Njehu, elle a déploré que « les sociétés supranationales viennent dans nos Etats parce qu’elles ne peuvent pas privatiser l’eau dans leur propre pays. » Elle a également ajouté: « Le problème, c’est que les négociations se font de manière individuelle, dans les coulisses, pas de manière multilatérale et concertée. De sorte que les puissances du Nord ont toujours le quota qu’ils veulent dans ces négociations. »
Pour Peter Costers, qui répondait à une question, « la solution, c’est l’unité des peuples d’Afrique et de ses mouvements sociaux. Ce n’est pas seulement une question d’immoralité : ce sont des lobbies qui sont derrière l’appauvrissement de l’Afrique. »
Patricia Kasiamhuru, quant à elle, a rassuré tous: « Nous n’avons pas à nous décourager, nous devons nous mobiliser et être optimistes. »
Et le modérateur, Demba Moussa Dembelé, de conclure: « Pour comprendre l’Afrique, nous ne devons pas la voir à travers la loupe de l’Occident et ses médias tels que CNN, BBC ou TF1. Nous devons la voir à travers ses propres valeurs. »
», écrit L’Indépendant du 23 janvier 2006.

Conférence sur le thème « Traîner en justice la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International pour crimes contre l’Humanité »

« Le thème de l’une des trois conférences organisées samedi matin dans le cadre du Forum social mondial, à la Maison des jeunes, au Quartier du fleuve, est très particulier vu son intitulé même. Il s’agit de « traîner en justice la Banque mondiale et le Fonds monétaire international pour crimes contre l’Humanité ». Ce sujet passionnant a été animé, à partir de midi, par 4 conférenciers.
st-il possible de traîner en justice la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ? Pourquoi ester en justice contre ces deux institutions de Bretton Woods ? Comment le faire ? C’était là les questions essentielles auxquelles ont tenté de répondre les conférenciers et les intervenants de divers pays. Des questions si spécifiques que ces deux institutions internationales sont les principaux gendarmes du monde, plus particulièrement des pays du Sud, en matière de financement international et d’endettement extérieur.
A la question de savoir s’il est possible d’ester en justice contre la Banque mondiale et le FMI, Salissou Obandoma du Réseau national Dettes et développement (RNDD) du Niger a fait la part des choses en faisant la différence entre les deux institutions qui n’ont pas les mêmes statuts juridiques. Concernant la Banque mondiale, il est bien possible de la traîner en justice surtout via l’émission de titres. « La réponse est positive, dit-il. » Pour défendre son idée, le conférencier s’appuie sur le texte créant, en1944, cette banque, notamment en son article 7.
Pourquoi la traîner en justice ? Parce qu’elle a commis beaucoup de crimes. Elle n’a fait que soutenir les dictatures : cas du Chili de Pinochet, de l’ex-Zaïre de Mobutu, de l’Indonésie de Suharto, etc. Alors qu’au même moment elle a refusé de soutenir les démocraties: le Chili d’Halliendé. Il faut porter plainte parce que les prêts ont des conséquences fâcheuses sur le couches les plus dévalorisées, continuant sans cesse de les appauvrir. Cas qui oppose aujourd’hui le Tchad à la Banque qui a bloqué le compte des ressources pétrolifères de ce pays. Conséquence : le Tchad ne peut plus payer ses fonctionnaires.Quant à Roseline Peluchon du Comité (français) pour l’annulation de la dette du Tiers-monde (CADTM), elle a mis l’accent sur le fait que la BM, depuis sa création sous Roosevelt pour un nouvel ordre mondial, s’est détournée de ses objectifs premiers. »A partir de ce moment, il y a eu un glissement : le vote se fait au prorata des cotisations. Les Etats-Unis bénéficient ainsi de 85 % des voix. » De sorte que l’institution ne peut plus être efficiente. Et c’est sous McNamara que l’endettement des pays du Sud s’est accru, constate-t-elle.
Tous les intervenants – Sékou Diarra de la CAD Mali (Coalition des alternatives africaines d’aide au développement), Olivier Bonfond du CADTM Belgique -, de même que le modérateur Jean Mpelé du CADTM Congo et du CADTM Suisse – ont dénoncé « la dette odieuse » selon le terme d’Alexaander Sax. Une dette qui doit être récupérée sur les fonds des dictateurs et non sur les budgets d’Etat. Ils sont tous aussi unanimes pour dire que tant la Banque mondiale que le FMI peuvent être traînés devant la justice. Mais quelle justice quand les décideurs détiennent les rênes de toutes les institutions, au-delà de celles de Bretton Woods.? La tâche reste ardue. Très ardue.
», écrit L’Indépendant du 23 janvier 2006.

Atelier sur le thème « les OGM et le coton-bio sont des armes de destruction massives pour le pays du tiers-monde »…

« Parmi les nombreux thèmes retenus lors du Forum socialmondialdeBamako figurait, en première ligne, celui relatif aux Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) et au coton BT. Les différentes interventions enregistrées lors de l’atelier qui s’est tenu, hier dimanche 22 janvier, à la Bibliothèque nationale, convergent sur un point : « les OGM et le coton-bio sont des armes de destruction massives pour le pays du tiers-monde »
On ne peut pas parler des OGM sans parler du coton BT car c’est par ce canal que les Américains et Suisses, à travers les firmes Mosanto et Syngenta, veulent imposer cette pratique en Afrique ». C’est par cette phrase que Francis Wurtz, membre du Parlement Européen de gauche et principal conférencier, a introduit la rencontre.
Lors de la réunion de Ougadougou, au Burkina Faso, en 2002, à laquelle il avait participé, Francis Wurtz affirme qu’il ne savait pas « qu’elle était financée par Mosanto et Syngenta ». A la question de savoir à qui profitaient les OGM et la culture du coton Bio, il continue: « j’ai été confronté à des réponses qui revenaient sur une même conclusion : aux sociétés Américaines, Suisses et à la campagne du président Bush ».
Pour convaincre leurs frères africains, a ajouté M. Wurz, « ces firmes ont fait venir des producteurs sud-africains qui expérimentaient le coton-bio. Ils ne sont, pourtant, pas ici à Bamako, car nous avons été informés que des problèmes de productivité se sont posés et que ces paysans sont de plus en plus devenus dépendants de leurs fournisseurs. C’est, à long terme, le problème qui va se poser si les Africains acceptent d’épouser ce type de culture ».
Francis Wurz de conclure : « Vous, les paysans, êtes les seuls à accepter ou non l’utilisation des OGM dans la culture du coton. Ces produits sont comme le nucléaire. Quand on maîtrise l’aspect civil, on peut passer à l’aspect militaire. Ils sont très dangereux pour la nature et font des paysans des êtres dépendants ».

«Ce que les Blancs veulent, c’est gagner l’argent à nos dépens»

Brahima Diarra, cotonculteur de Bougouni, tient un dépliant EuropAfrique dans les mains. « Je ne sais pas lire ce qui est écrit ici. Je ne vois que les images et j’essaye, à ma façon, de donner un sens à tout cela » nous confie-t-il.
Mais, quand on lui a donné la parole pour se prononcer sur le thème, il n’a pas porté les gants pour qualifier les OGM et le coton-bio « d’armes de destruction massive ». « Les Blancs nous ont encouragé à cultiver le coton car il est rentable. Nous avons suivi leurs conseils et, aujourd’hui, nous avons du mal à écouler le produit sur le marché. De plus, le prix auquel cette denrée est fixée ne nous profite pas. Maintenant, on nous demande d’adopter d’autres produits qui vont nous faire produire plus. Ce que ces étrangers veulent, c’est gagner de l’argent à nos dépens. En somme, si nous nous n’adoptons pas les OGM, nous mourrons. Si nous les adoptons aussi, nous mourrons car nous ne savons pas à quoi cela va aboutir. Une arme à double tranchant ». « Le paysan ne mange pas ce qu’il ne connaît pas » nous dit un adage bien de chez nous.
Bakary Blén Doumbia, cotonculteur, lui aussi, est formel : « nous ne connaissons pas ces produits. Leur avantage ne nous a pas été prouvé. Nous connaissons ce que nos ancêtres nous ont légués. Ce n’est ni le président de la République, ni les ministres qui sont dans nos champs. Ils ne connaissent non plus les réalités que nous vivons. Si nous refusons ce que ces étrangers veulent nous imposer, personne ne pourra nous obliger à aller dans ce sens ».

«Les OGM ne peuvent pas lutter contre la pauvreté…» dixit Francis Wurtz
Brama Koné, paysan de Bougouni, d’enfoncer le clou : « Nous ne voulons de ces OGM ni aujourd’hui ni dans le futur. Si les politiciens y trouvent une façon de se remplir les poches, c’est leur affaire. Qu’ils les gardent en ville et qu’ils épargnent les pauvres paysans que nous sommes de ces pratiques douteuses. Nous avons eu des cas de difficultés alimentaires au Mali. Qu’est-ce que ces OGM y ont apporté comme solution? Notre coton dort dans nos champs. Quel apport peut avoir ces OGM dans l’écoulement du produit? ».
Face à cette levée de boucliers, le conférencier principal, Francis Wurtz, ne pouvait « qu’apprécier » et « encourager les braves paysans à ne pas baisser la garde ». Car, selon lui, « Ce ne sont pas les OGM qui peuvent lutter contre la famine, ni non plus avoir un impact sur la qualité et le prix du coton »
.», écrit L’Indépendant du 23 janvier 2006.

Camp de la jeunesse dénommé « Thomas Sankara »…

« Les jeunes ne sont pas restés en marge du Forum social mondial. Ils ont, eux aussi, leur mot à dire. C’est pourquoi, une place a été aménagée pour ces futurs responsables du pays, pour rendre hommage à l’homme d’Etat Burkinabé, Thomas Sankara assassiné le 15 octobre 1987. C’est le Stade Omnisports Modibo Kéïta qui a été choisi pour ces différentes manifestations.
Ainsi le vendredi 20 janvier, la salle des spectacles du stade a refusé du monde à l’occasion d’une conférence sur Thomas Sankara. Elle était animée par Soulé, président de la commission d’organisation du Camp de la jeunesse, l’écrivain et biographe de l’illustre disparu, le Français Bruno Saffré et bien d’autres personnes.
Le président de la Commission d’organisation estime que « le Camp de la jeunesse est l’une des tribunes du Forum organisées spécifiquement pour la jeunesse dans le but de lui permettre non seulement de dégager sa position, mais aussi de participer au processus de prise de décision comme actrice et non comme spectatrice.
Le Camp permet à la jeunesse de se découvrir, de se manifester, de se former et de s’informer pour mieux prendre des positions afin d’aider à l’émergence d’une jeunesse unie, consciente, soucieuse du devenir des peuples ».S’agissant du choix du nom de Thomas Sankara, il dira que « cet homme est un révolutionnaire et avant tout un jeune qui a rendu un grand service à la jeunesse mais aussi à toute l’humanité. Sankara est un homme digne, un combattant qui n’a jamais trahi même une seule seconde. C’est un exemple pour les jeunes d’aujourd’hui et ceux de demain ».
Tous les intervenants ont soutenu que Thomas Sankara a mené une révolution d’esprit surtout chez les jeunes.
Et vingt ans après sa disparition, le discours de cet homme reste encore d’actualité notamment ses idées contre l’impérialisme.
», écrit L’Indépendant du 23 janvier 2006.

Impressions de quelques participants du mouvement social africain et européen…

« A quelques heures de la fin de cet événement historique, votre journal a cru bon de savoir déjà en quoi cette rencontre de Bamako a été positive et surtout savoir ce qui va permettre de garantir ses résultats. Certains participants du mouvement social africain et européen ont bien voulu donner leurs impressions. Au nombre de ceux-ci M. Olivier Bonfond, membre du Comité pour l’annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM). Selon lui, ces résultats en tant qu’altermondialistes se calculent en termes non seulement de contacts mais aussi de synergies. « Nous avons eu beaucoup de réunions informelles entre tous les mouvements sociaux. Et ça été un moment privilégié pour que toutes les organisations qui travaillent non seulement sur les questions de souveraineté alimentaire, de commerce équitable mais surtout sur la question centrale de la dette, puissent se rencontrer pour dégager entre elles les points communs qui leur permettront d’avancer dans une action commune ».
Tout en se disant impressionné par l’énergie qui s’est dégagée lors de ce forum, M. Olivier, toujours avec la même ferveur poursuit : « depuis qu’il existe il y a de cela 10 ans, le Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde, sur le constat qu’on ne peut attendre grand chose du Nord, travaille à renforcer les mouvements sociaux du Sud afin de les amener à prendre conscience de la place de choix qu’ils doivent jouer non seulement dans l’amélioration de leur conditions de vie, mais aussi de leur émancipation sociale… »

Pour Madame Barry Aminata, présidente de la Coalition des Alternatives Dette et Développement, les objectifs de ce forum de Bamako étaient clairs. Il s’agit, selon elle, non seulement de montrer la force du mouvement social mais également de se retrouver pour peaufiner les stratégies, faire le bilan et poursuivre l’action. Et pour cela, note t-elle, des résultats sont déjà perceptibles. Il s’agit d’une part de la grande mobilisation perceptible au plan international (11 000 personnes inscrites au FSMP cette année). L’autre résultat étant, selon elle, le fait d’avoir réussi à fixer le regard des décideurs au plan national, africain et mondial sur cette rencontre où les personnes directement affligées par les politiques néolibérales montent au créneau pour montrer leur exaspération. Nous espérons que d’ici le nouveau rendez-vous de 2007 à Nairobi, la Banque Mondiale, le FMI et le G8 accepteront finalement de voir les choses en face et faire des propositions plus concrètes.
Adopter des résolutions est une chose et les rendre opérationnelles relève presque toujours d’une autre paire de manche. Se pose alors la question de garantie et de suivie des conclusions.
Sur le sujet, M. Olivier n’a aucun doute : « le succès, dira t-il, est déjà garanti car même s’il est vrai que certaines stars de l’altermondialisme sont déjà reparties pour Caracas où il doit se passer également certaines choses assez intéressantes qu’il va falloir mettre en connexion en terme d’alternatives et de remise en question du néolibéralisme, il y aura aussi beaucoup de choses que les africains pourront puiser et vice versa ». Le succès de ces résultats, conclut-il, viendra de la capacité des mouvements sociaux d’Amérique Latine et de l’Afrique à aboutir à des conclusions similaires et à renforcer les synergies pour que la rencontre de 2007 soit très forte et très soutenue.
Avec, selon elle, l’annonce faite de renforcer, ici, à Bamako, le réseau de la société civile africaine, la président du CAD-Mali espère, là, sur une avancée majeure qui sera très utile pour la sauvegarde des résultats de Bamako. Ce réseau qui sera le plus fort permettra également de mettre sur la sellette un puissant front africain, a-t-elle en outre indiqué.
», écrit Le Républicain du 23 janvier 2006.

Entretien avec Dr Oumar Mariko

 » Le docteur Oumar Mariko suit de bout en bout le Forum social mondial. Depuis le lancement de ce vaste rassemblement mondial, il est sur tous les fronts, notamment au Centre International des Conférences de Bamako. C’est là où nous avons saisi l’opportunité de lui poser quelques questions sur le combat des altermondialistes. Un combat qui ressemble au sien propre.

L’Indépendant : Quelles sont vos impressions par rapport au Forum social mondial ?

Dr Oumar Mariko : Je pense que c’est une excellente chose. C’est une très bonne chose de faire venir des gens de tous les coins du Mali et du monde entier à Bamako pour savoir ce qui se passe dans le pays. Je pense que l’idée d’organiser un forum de ce genre est une idée formidable, qu’il faut surtout savoir exploiter à bon échéant

Nous avons l’impression qu’il existe une ligne directe entre le Forum et Radio Kayira, qui est vôtre ?

Je suis heureux que vous faites le constat que ce qui se dit au forum , c’est ce que nous avons dit des années durant. C’est pourquoi, au niveau de la radio Kayira, nous avons fait la retransmission en direct sans frais de toutes les activités du forum. Donc, c’est pour dire que nous sommes encore une fois confortés que les Maliens qui nous avaient considérés comme des gens qui avaient des idées utopiques se rendent compte que nos idées ne sont pas aussi utopiques que ça. Ensuite, ce que nous proclamons, d’autres le proclament.
Et d’autres ont réglé un certain nombre de ces problèmes. Notre démarche s’inscrit dans la résolution des problèmes vitaux de l’ensemble du peuple malien. A défaut de la majorité du peuple malien.

Quel est votre point de vue sur le combat des altermondialistes ?

Les altermondialistes sont un peu ambigus dans leur combat. Les idées nobles qui sous-tendent leur démarche sont très intéressantes. Mais, ils sont ambigus dans leur positionnement. Ils ne sont pas homogènes. Et cette hétérogénéité fait que la tendance générale, qui se dessine dans le mouvement altermondialiste, est confuse parce que la problématique du pouvoir n’est pas posée par les altermondialistes. Si elle est posée, c’est de manière à refuser le pouvoir alors qu’en réalité la démarche doit constituer à faire en sorte que les politiciens soient dessaisis pour que le peuple puisse prendre le pouvoir. Il s’agit donc de permettre aux populations de pouvoir prendre le pouvoir local, central et d’imposer leurs aspirations à la marche de l’histoire, à la conduite des affaires de leurs pays.
Quelque part, à mon avis, les idées généreuses mises en avant par les altermondialistes devaient aboutir à cette démarche. Je sais que cette démarche est partagée par certaines personnes du mouvement.
Il ne faut pas que l’altermondialisme soit une grande kermesse que l’on organise à l’échelle mondiale. Tout altermondialiste conséquent doit s’impliquer clairement et ouvertement dans la lutte sociale. Sinon, il n’est pas altermondialiste, il est autre chose.

Dr Makiro, il semble que vous êtes une des personnes à défendre les travailleurs de l’Office du Niger et ceux licenciés de Morila …?

Comme vous le savez, je suis dans une organisation c’est-à-dire le parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI) dont je suis le Secrétaire général. C’est un parti des luttes sociales et des urnes. En un mot, nous nous battons en lieu et place de ceux là qui vont acheter les voix, les consciences, les promesses … nous avons fait nôtre, la démarche qui consiste à expliquer aux populations la vraie nature de la politique, à nous impliquer dans leur combat au quotidien en vue de partager leurs douleurs et souffrances.
Et aussi, leur donner des raisons d’espérer en disant qu’ils vont être joyeux un jour et nous avec. C’est cette démarche qui fait que notre parti est présent dans toutes les luttes sociales que ce soit à Koutiala, Kayes.
C’est là aussi que notre parti recrute ses militants. Parce ce qu’il y a un pacte qui nous lie, en tant que militants et parce que nous avons la même vision, la même orientation. C’est pourquoi, je dis que nous sommes un parti en construction.
Vous savez qu’il y a une nouvelle ligue qui a vu le jour. La Ligue pour la Justice et le Développement des Droits de l’Homme. Les responsables de cette ligue ont la même vision que nous.
S’agissant des travailleurs de l’Office du Niger et de la Somadex, leur situation dépasse l’entendement. Je pense que ce problème est on ne le résoud pas.
En ce qui concerne notre parti, nous avons rencontré, dans cette histoire, le président de l’Assemblée nationale, le président de la République, le Premier ministre, jusqu’à présent rien n’a été fait. Je dis simplement qu’en dernière instance, il faut que le peuple malien se résaississe, que la jeunesse aussi se résaississe, parce que tous les secteurs sont touchés.
», écrit L’Indépendant du 23 janvier 2006.

Sixième édition du forum social mondial de Bamako, un véritable succès …

« Cette sixième édition du forum social mondial organisé dans notre capitale aura été un succès sur tous les plans. Une fois de plus, notre pays vient de montrer son savoir-faire et son sens élevé de l’organisation de grandes rencontres. En tant qu’évènement mondial, le forum de Bamako participe à la dynamique globale du forum social mondial en faveur de tellement facile à résoudre que je n’arrive pas à comprendre pourquoi la construction d’un autre monde possible d’où aussi le choix des thèmes abordés tout au long de la rencontre. Pour boucler la boucle de cette importante rencontre, Aminata Dramane Traoré, Diadjé Yacouba Dagnoko, Amadou Goïta, Ibrahim Coulibaly, José Bové, Taouffic Ben Bella et Sami Rami étaient au pavillon des sports hier lundi, pour un point de presse sur l’état de ce forum.
En prenant la parole à cette conférence, Diadjé Yacouba Dagnoko a expliqué les raisons qui ont amené notre pays à abriter ce forum intervenu suite au désistement du Maroc. Parlant de la participation à ce forum et de son coût, le conférencier a évalué à 25.000 le nombre de personnes qui y ont pris part. Quant au budget, il a été arrêté à 9 millions de F cfa dont 7 millions ont été dépensés. L’organisation de ce forum a été possible aussi grâce au concours de plusieurs partenaires et de la contribution de l’Etat malien. Pour les membres du comité national d’organisation, le forum de Bamako aura été un succès d’autant plus qu’il a été marqué par plusieurs innovations. Parmi celles-ci, on peut citer un camp de la jeunesse dédié à Thomas Sankaré l’ancien président du Burkina Faso qui a, de son vivant, porté haut la voie des peuples sous le joug de la politique néo-libérale. A côté de celui-ci, il y a eu un espace dénommé tribunal des femmes où des discussions se sont déroulées sur les vrais problèmes que connaissent les femmes à travers le monde. Aussi, ce forum organisé à Bamako a fait des réflexions sur l’installation d’une bourse internationale de solidarité pour un geste à la souffrance de la Palestine. Il faut indiquer que Bamako a marqué une étape importante dans la marche pour une justice aux victimes des évènements de Ceuta et Mellila d’où le motif de satisfaction pour les organisateurs. Selon Diadjé Yacouba Dagnoko, cette étape de Bamako est un test grandeur nature pour le forum 2007 prévu à Naïrobie.
Rappelons aussi que ce sont plus de 325 associations qui ont pris part à ce forum. Après la conférence de presse animée par les personnalités suscitées, une cérémonie de plantation d’arbres est intervenue au Bosquet dédié à ce forum. Puis, s’en est suivi le départ symbolique d’une caravane, dite caravane de l’intégration et de l’amitié. Cette caravane partie de Bamako, s’est dirigée vers Naïrobie à qui le flambeau a été passé pour 2007.
», écrit Soir de Bamako du 26 janvier 2006.


Bamako passe le flambeau à Nairobi …

« Les rideaux sont tombés, le lundi dernier, sur le Forum social mondial Polycentrique de Bamako.
Après 5 jours au cours desquels plus de 600 activités ont été menées, les participants se sont retrouvés dans la salle des spectacles du Stade Modibo Keïta, pour procéder à la clôture de l’événement.
A l’occasion, toutes les têtes d’affiche du mouvement altermondialiste invités à Bamako étaient là et avaient tenu à rendre un dernier hommage au comité malien pour avoir accepté d’abriter l’événement.
Après un discours bilan de Diadié Yacouba Danioko, l’un des coordinateurs du comité national d’organisation sur la préparation du forum en terme de mobilisation des fonds et aussi de dispatching des différents ateliers à travers le territoire social mondial, c’est M. José Bové, qui au nom de tous les paysans du monde, prit le premier la parole.
« Pour nous paysans, déclara-t-il, ce forum social de Bamako a été un moment très important ». Pour la première fois, a-t-il ajouté, nous avons réuni des délégations paysannes venues de la totalité des pays d’Afrique.
« Sur ce continent, a-t-il poursuivi, les paysans représentent plus de 70% de la population. Il n’y a donc pas d’avenir pour une autre Afrique sans la participation des paysans ».
C’est avec la même vivacité dont il se caractérise que le leader de la confédération paysanne française, José Bové, dénoncera la mondialisation qui, selon lui, est en train de détruire la capacité de production. Face à la globalisation, comme alternative, il a proposé une agriculture paysanne.

Les OGM, dénoncés
Dans son discours, le défenseur de la cause paysanne a tiré profit du forum de Bamako pour, encore une fois, dénoncer les politiques de promotion des organismes génétiquement modifiés (OGM).
« L’Agriculture paysanne c’est le droit des paysans aux semences, contre les OGM » a-t-il déclaré. C’est en un mot le droit à la souveraineté alimentaire avant de remercier le comité malien pour avoir relevé le défi de l’organisation.
Il a eu une pensée pour les rescapés des drames des enclaves espagnoles de Ceuta et Mellila, à qui il a dédié ce forum.
Après avoir remercié le comité national d’organisation, Taoufik Ben Abdallah du conseil social africain s’est félicité de la prouesse réalisée par le FSM de Bamako qui a réussi, pour la première fois, à faire participer au Forum plus de 40 pays africains. Une chose qui, à l’en croire, se passe pour la première fois dans un forum mondial.
« A Bamako, a-t-il indiqué, il s’agit pour nous de baliser le chemin de Nairobi ». Pour lui deux idées sous-tendent désormais leurs actions :
lancer la discussion sur le processus démocratique sur le continent afin d’élaborer la charte sur l’unité africaine, ensuite faire en sorte que le Forum de Nairobi change l’Afrique mais aussi le forum du Mali. L’idée, a-t-il en outre ajouté, c’est qu’après Nairobi qu’on ne puisse plus dire que le forum social Mondial s’essouffle. « Ce que nous voulons c’est que le forum devienne un forum d’actions collectives où vont être élaborées des vraies stratégies de changement ».
Pour Bernard Bruno, membre du Conseil international, c’est en janvier 2005 que l’idée folle a été lancée d’organiser un forum Polycentrique c’est à dire avec plusieurs sites. Un grand rendez-vous a été pris avec Nairobi, mais on ne savait pas que cela passera par Bamako, a-t-il déclaré. Après avoir appelé à la solidarité avec le peuple opprimé de Palestine, M.
Bernard, sous un grand tonnerre d’applaudissements, invitera les participants à résister de plus belle à la pression néolibérale.
Enfin, c’est sous une grande ovation que le témoin a été remis à Wahukara, déléguée de Nairobi pour le prochain rendez-vous de 2007.
Presque en sanglots, elle a remercié le forum social africain, les participants avant de marteler : « personne ne peut arrêter cet avion pour un autre monde qui est non seulement possible mais qui arrivera… »

Un bosquet pour immortaliser l’événement

Pour marquer le passage du forum social mondial à Bamako, le ministère de l’Environnement a mis à la disposition du comité d’organisation du forum de Bamako une aire sur laquelle des enfants africains et européens ont planté près de 160 pieds d’eucalyptus et de palmiers.
Sis juste à l’angle du stade Omnisports Modibo Keïta, cet espace, selon Diadié Danioko, coordinateur du CNO, doit servir de témoin du passage du FSM à Bamako. En laissant le soin aux enfants de planter ces nouveaux pieds d’arbres, il s’agit, selon lui de les préparer déjà à prendre la relève « c’est à eux qu’on va léguer le FSM… » a-t-il déclaré.
Dans un entretien qu’il nous a accordé M. Danioko est revenu sur les défis et les enjeux de l’événement. Selon lui un des grands acquis de la tenue du FSM chez nous, c’est d’avoir réussi à faire adhérer un grand nombre de nos compatriotes à la lutte du forum social. « Il a fallu tenir cet événement chez nous pour que plusieurs personnes comprennent son enjeu mais aussi son utilité » a-t-il conclu.
», écrit Le républicain du 24 janvier 2006.