Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, célèbre chaque année, le 23 août, journée internationale du souvenir de la traître négrière et de son abolition.
Ainsi, le Mouvement d’Action et de Réflexion pour le Développement (Mard) en collaboration avec l’UNESCO, a animé le mardi 23 août 2005, au Centre Djoliba, une conférence-débat avec comme thème retenu par les responsables du MARD: “l’esclavage, la vision du griot et des leaders de jeunesse”.
En effet, cette plus grande honte de l’humanité aura coûtée à l’Afrique noire, 150 millions de bras valides tous transportés, dans les plantations d’Amérique et d’Europe.
Professeur Gaoussou Diawara, , Mohamed Soumano de l’Association des jeunes griots du Mali, Dr Modibo Soumaré du MARD et Vincent Seck de l’UNESCO, ont intervenu durant cette rencontre.
Les journaux titrent :
-« Traite négrière, plus jamais ça en Afrique ! », titre Nouvel Horizon du 25 août 2005.
-« Journée internationale du souvenir de l’esclavage, inscrire la traite négrière dans la mémoire de tous les peuples », titre Soir de Bamako du 26 août 2005.
« Esclavage : Devoir d’objectivité », titre L’Essor du 26 août 2005.
Pourquoi proclamer le 23 août comme journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition …
« Par sa résolution 29C/40, la conférence générale de l’UNESCO a proclamé le 23 août de chaque année Journée Internationale du Souvenir de la Traite Négrière et de son abolition. Cette date a été choisie en référence à la nuit du 22 au 23 août 1791, alors que commençait à Saint Domingue (Haïti et République dominicaine), l’insurrection qui allait jouer un rôle déterminant dans l’abolition de la traite négrière transatlantique et l’émancipation des peuples d’Amérique latine et des Caraïbes. », écrit Nouvel Horizon du 25 août 2005.
Objectifs de la journée du 23 août ….
« Selon Vincent Seck de l’UNESCO, cette journée internationale vise à inscrire la traite négrière dans la mémoire de tous les peuples. Conformément aux objectifs du projet interculturel « la route de l’esclave », elle nous offre l’occasion d’une réflexion commune non seulement sur les causes historiques, les enjeux et les modalités d’opération de cette tragédie, mais aussi sur ses conséquences durables pour l’Europe, les Amériques, les Caraïbes et l’Océan Indien, voire pour le monde entier.
Reprenant le message de Koïchiro Matsuura, Directeur général de l’UNESCO, Vincent Seck dira que la traite négrière, l’esclavage et son abolition appartiennent à l’histoire. Ils n’appartiennent pas au passé. Ils nous permettent de comprendre un présent, hélas marqué par le racisme et les discriminations hérités de cette histoire tragique. Ils interrogent également l’avenir et incitent à la réflexion sur la construction de nouvelles citoyennetés respectueuses de nos sociétés, de plus en plus multiethniques et multiculturelles. », écrit Nouvel Horizon du 25 août 2005.
« Vincent Seck a lu un message du directeur général de l’Unesco, Koïchiro Matsuura qui a rappelé que la journée internationale du souvenir et de la traite négrière et son abolition … est l’occasion d’une réflexion commune non seulement sur les causes historiques, les enjeux et les modalités d’exécution de cette tragédie, mais aussi sur ses conséquences durables pour l’Afrique, l’Europe, les Amériques voire le monde. », écrit L’Essor du 26 août 2005.
Esclavage dans notre société traditionnelle, une pratique héritée des maures et soninkés …
« Mohamed Soumano, le représentant des jeunes griots du Mali a parlé de l’historique de l’esclavage dans notre société traditionnelle. “C’est une pratique héritée des Maures et des Soninkés par les Mandekas”. La société mandingue constituée en deux grands groupes comprend les “horons” (guerriers, forgerons, griots…) et les “djons” (esclaves). La vie et l’avenir de ces derniers dépendaient en grande partie de la volonté de leur maître. », écrit Nouvel Horizon du 25 août 2005.
« Le président de l’Association des jeunes griots du Mali, Mohamed Soumano a fait un rappel de la catégorisation de la société mandingue. A cet effet, il a parlé des « horon » et des « djon ». Les “horon” sont, selon le conférencier, des hommes libres. Les “Djon” qui ne sont pas des personnes libres se distinguent par leur statut caractérisé par l’absence de droit et de garantie et une soumission totale à la volonté de leur maître. », écrit Soir de Bamako du 26 août 2005.
150 millions d’africains transportés dans les plantations en Amérique et en Europe …
« Le professeur Gaoussou Diawara et de surcroît écrivain a, d’entrée de jeu, dit que personne ne naît esclave. Ce sont les guerres et d’autres pratiques qui déshumanisent l’homme et en font un esclave.
«Il a parlé de la période d’esclavage de l’Afrique où les bras valides ont été transportés dans les plantations en Amérique et en Europe. Par ce fait, le continent a perdu 150 millions de personnes. », écrit Nouvel Horizon du 25 août 2005.
L’esclavage, une pratique honteuse et condamnée depuis le temps de Soundjata Kéïta …
« Si dans le temps, l’esclavage était une pratique acceptée et tolérée par notre société, aujourd’hui tel n’est plus le cas. Déjà en son temps, certaines figures (telles que Soundjata après sa victoire face à Soumaoro Kanté) avaient aboli l’esclavage, a dit Mohamed Soumano. Les griots le condamnent, c’est un phénomène honteux et nous sommes prêts à aider toute organisation qui lutte contre l’esclavage. », écrit Nouvel Horizon du 25 août 2005.
« La pratique est honteuse. Mais elle a trouvé sa splendeur dans le Mandé », reconnaît Soumano … », écrit L’Essor du 26 août 2005.
« Le professeur Gaoussou Diawara a dénoncé et fustigé la pratique de l’esclavage qui a vidé notre continent de ses bras valides. Il a martelé que personne ne naît esclave et proposé des idées afin de permettre d’aller vers un développement beaucoup plus en profondeur voire un renforcement de l’unité africaine.
Le Président du MARD, le Dr Modibo Soumaré a, pour sa part, condamné la pratique de l’esclavage … », écrit Soir de Bamako du 26 août 2005.
Exploitation des enfants, prostitution des mineures, néocolonialisme, nouvelles formes d’esclavage moderne ? …
« Le Docteur Modibo Soumaré du MARD a expliqué que l’esclavage est une question des droits humains. Il s’est interrogé si la colonisation n’a pas été une forme d’esclavage pour les blancs. Il en est de même pour le néocolonialisme.
Selon Docteur Modibo Soumaré, d’autres formes d’esclavage subsistent de nos jours notamment le travail des enfants, la prostitution des filles mineures. Ces pratiques existent encore, a-t-il ajouté. », écrit Nouvel Horizon du 25 août 2005.
« Il (Mr Soumaré, Ndlr) a attiré l’attention de l’assistance sur l’utilisation des jumeaux dans les rues de Bamako, une autre forme d’exploitation. Enfin, il a invité la jeunesse à redoubler de vigilance pour barrer la route à la nouvelle forme. », écrit Soir de Bamako du 26 août 2005.
Le thème de la conférence-débat va en ligne droite avec les objectifs du Mard …
« Il (Mr Soumaré du Mard, Ndlr) a affirmé que le thème de la conférence-débat, à savoir l’esclavage, cadre bien avec les objectifs de son ambition qui se résument: à lutter contre la discrimination ; à lutter contre les pratiques inhumaines et promouvoir l’intégration. », écrit Nouvel Horizon du 25 août 2005.
Malheureusement,la traite négrière et l’esclabage permettent de comprendre le monde actuel, où racisme et discriminations persistent toujours …
« La traite négrière et l’esclavage appartiennent à l’histoire. Cependant, ils nous permettent de comprendre un présent hélas marqué par le racisme et les discriminations héritées de cette histoire tragique. », écrit Soir de Bamako du 26 août 2005.
Réécrire l’histoire et remettre l’Afrique dans ses droits …
« …la traite négrière et son abolition appartiennent à l’histoire. Une histoire écrite par les vainqueurs, soutiendra le Professeur Gaoussou Diawara. Les africains ne faisant pas partie de ces vainqueurs, ils revendiquent aujourd’hui une histoire beaucoup plus objective. », écrit L’Essor du 26 août 2005.
« Il (Gaoussou Diawara, Ndlr) demande que l’Afrique soit remise dans ses droits. M. Diawara a fait des propositions afin que l’Afrique puisse vaincre l’esclavage. », écrit Nouvel Horizon du 25 août 2005.