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Afin de contribuer fortement à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, mercredi 22 juin 2005, le conseil des ministres, a, au cours de sa session ordinaire, décrété la prise en charge gratuite de la césarienne des femmes sur toute l’étendue du territoire national.
Aussi, afin d’informer l’opinion publique nationale sur les motivations de cette action d’envergure, le lendemain jeudi 23 juin, une conférence de presse, animée par la ministre de la santé Mme Maïga Zeinab Mint Youba a eu lieu dans la salle de conférence de son département.

Les journaux titrent :

« Réduction de la mortalité maternelle et néonatale », titre « Nouvel Horizon » du 24 juin 2005.

« Réduction de la mortalité maternelle et néonatale, la pratique de la césarienne désormais gratuite au Mali » titre « Soir de Bamako » du 24 juin 2005

Situation de la mortalité maternelle et néonatale au Mali …

« Pour informer l’opinion publique nationale sur les motivations de cette action d’envergure, le ministre de la santé Maïga Zeinab Mint Youba a rencontré la presse. Ainsi elle a rappelé que le taux de mortalité maternelle reste encore élevé dans les pays en voie de développement dont le nôtre. Selon EDS III toutes les 3 heures on enregistre un décès maternel et 80 nouveau-nés meurent chaque jour au Mali. », écrit « Nouvel Horizon » du 24 juin 2005.

« Face à la presse, Mme le ministre de la Santé a indiqué que notre pays enregistre un taux de 582 décès maternels pour 100 000 naissances, soit un décès maternel toutes les trois heures et un taux de 55 décès de nouveau-nés par 1000 soit 80 nouveau-nés qui meurent chaque jour. », écrit « Soir de Bamako » du 24 juin 2005.

Le taux de césarienne est très bas au Mali …

« Selon Mme le ministre, le taux de césarienne est très bas au Mali. Il est de 0,8% alors que les normes retenues sont de 5 à 15%. «La césarienne pratiquée dans de bonnes conditions est un acte chirurgical qui peut contribuer fortement à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale. L’objectif visé est de porter le taux de 0,8% à 5% sur cinq ans.», écrit « Soir de Bamako » du 24 juin 2005.

« Le ministre de la santé a par ailleurs souligné qu’en se référant au taux actuel 0,8% le nombre des femmes césarisées est d’environ 4800 et l’objectif visé par
Cette décision est de porter ce taux à 5% sur cinq ans
. », écrit « Nouvel Horizon » du 24 juin 2005.

Cette situation pourrait être évitée si simplement la femme enceinte pouvait être assurée de bénéficier d’un accouchement assisté par une personne qualifiée et des soins obstétricaux d’urgence en cas de complications …

« Et il est aussi admis que la plupart des causes des décès maternels et néonatals pourraient être prévenues si seulement la femme enceinte pouvait être assurée de bénéficier d’un accouchement assisté par une personne qualifiée et des soins obstétricaux d’urgence lorsque les complications en rapport avec la grossesse se présentent. Conscient de cette situation, le Mali participe à plusieurs initiatives à l’échelle du continent africain et a mis en oeuvre un certain nombre de stratégies pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale. Il s’agit de concrétiser cet engagement par l’aménagement du cadre juridique actuel pour permettre, avec l’institution de la gratuité, d’améliorer l’accès à la césarienne, la disponibilité des soins obstétricaux d’urgence. » », écrit « Nouvel Horizon » du 24 juin 2005.

Mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la mortalité maternelle et néonatale …

« La réduction de la mortalité maternelle et néonatale fait partie des préoccupations de nos autorités. Le chef de l’Etat et le chef du gouvernement en ont fait une priorité. L’épouse du chef de l’Etat Mme Touré Lobbo Traoré s’emploie également à la réduction de la mortalité maternelle et infantile. C’est dans ce cadre qu’elle a institué le «prix Tara Boré» pour récompenser les gynécologues obstétriciens et les sages-femmes.
L’institutionnalisation de la prise en charge gratuite de la césarienne est un acte volontariste et de solidarité du gouvernement de la République du Mali qui mérite d’être salué même s’il faut attendre l’arrêté d’application.
», écrit « Soir de Bamako » du 24 juin 2005.

Pourquoi l’état s’est décidé à prendre en charge gratuitement la césarienne des femmes sur toute l’étendue du territoire …

« A la question de savoir la raison de cette décision, le ministre de la santé a répondu qu’il s’agit d’un acte de solidarité des autorités du pays pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale parce que trop de femmes et de nouveau-nés meurent. », écrit « Nouvel Horizon » du 24 juin 2005.

Pour que la gratuité de la césarienne contribue fortement à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, elle doit être complétée par certaines mesures d’accompagnement …

« … pour que la gratuité de la césarienne contribue fortement à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, cette gratuité doit être complétée par certaines mesures d’accompagnement qui viseront à réduire les trois retards qui sont mis en évidence par l’analyse de la situation comme des facteurs qui posent des barrières aux soins rapides, à savoir le retard mis par la parturiente à se décider de solliciter les soins, le retard mis par la parturiente pour arriver au centre de santé et le retard mis dans l’obtention de soins adéquats au niveau du centre.
Pour Mme la ministre de la santé, avec cette décision, il s’agira de préserver les acquis et de les renforcer avec de nouvelles initiatives. Et elle a invité la communauté à s’impliquer pour le transport de la parturiente au centre de santé pour une prise en charge d’urgence.
», écrit « Nouvel Horizon » du 24 juin 2005

Incidence financière d’une telle mesure sur le budget de l’état …

« Les dépenses engendrées par la prise en charge gratuite de la césarienne feront l’objet d’une ligne budgétaire : “subvention césarienne” inscrite au budget d’Etat. », écrit « Nouvel Horizon » du 24 juin 2005.
« Mme la ministre a fait savoir que le décret de la prise en charge gratuite de la césarienne dans les formations sanitaires publiques sera complété par un arrêté du ministre de la Santé. Elle a indiqué que la gratuité résultera de la prise en charge par l’Etat des frais. L’Etat mettra annuellement à la disposition du cercle, sous forme de subvention affectée, la contribution de l’Etat à la caisse de solidarité gérée au niveau du centre de santé de référence. Ainsi, aux termes de l’article 10 de la loi hospitalière, «tout malade, femme enceinte… doit bénéficier d’une prise en charge thérapeutique immédiate et appropriée, sans que puisse être exigé de lui un financement préalable».
En ce qui concerne l’incidence financière d’une telle mesure, Mme la ministre dira qu’elle est estimée à 420 millions de Fcfa en 2005 et doit atteindre plus de deux milliards de Fcfa en 2009. Les dépenses engendrées par la prise en charge gratuite de la césarienne feront l’objet d’une ligne budgétaire intitulée «subvention césarienne» inscrite dans l’ordre budgétaire de l’Etat. Elle a précisé que pour l’année en cours, il est peut être envisagé un financement sur ressources extérieures, notamment celles allouées par la Suède dont l’affectation reste à déterminer. Mme la ministre a précisé également que pour l’heure, cette gratuité concerne les établissements hospitaliers publics et les centres de santé de référence. Les cliniques privées ne sont pas concernées pas ce décret. Cependant, a-t-elle fait savoir, l’Etat s’emploiera auprès des promoteurs de clinique pour leur adhésion et leur acceptation.
Interrogée par un confrère si cette mesure s’étendra aux épouses des étrangers se trouvant ou vivant sur notre territoire, Mme la ministre a fait savoir qu’elle n’a pas pris en compte cet aspect de la chose. Toutefois, elle a dit que la réduction de la mortalité
maternelle et néonatale préoccupe tous les Etats africains.
Par rapport à l’effectivité du décret, elle a rassuré qu’elle ne saurait tarder.
», écrit « Soir de Bamako » du 24 juin 2005.