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Du 18 au 21 avril 2005, le Mali a abrité un grand événement, la 9ème session de l’Assemblée Parlementaire Paritaire Afrique Caraïbes Pacifique (ACP) et de l’Union Européenne (UE).

La cérémonie d’ouverture a eu lieu le 18 avril sous la présidence du chef de l’état Amadou Toumani Touré.
La rencontre de Bamako a enregistré un grand fait : la signature de la charte de l’Assemblée Parlementaire Paritaire ACP/UE.

Tout a été mis en œuvre par la commission d’organisation présidée par Assarid Ag Imbarcawane, 2ème vice-président de l’Assemblée nationale du Mali, afin que cette rencontre de Bamako soit un franc succès.

Les journaux titrent:

 » ACP/UE, cérémonie d’ouverture : une organisation bien ficelée « , titre  » L’Essor  » du 19 avril 2005.

« ACP/UE : Ibrahim Boubacar Kéïta : le monde entier nous envoie un message d’encouragement à continuer à bien faire « , titre  » L’Essor du 18 avril 2005.

 » ACP/UE,  » Avec la charte du parlement des ACP, nous ferons beaucoup plus que ce nous faisions jusqu’ici « , estime Charon Hay Webster  » titre  » L’Essor  » du 19 avril 2005.

 » ACP/UE, les acteurs non étatiques décrient le libre-échange « , titre  » L’Essor  » du 19 avril 2005.

 » ACP/UE : Louis Michel : des principes clairs, des propositions précises

Forum des femmes : l’excision unanimement condamnée

ACP/UE : l’Afrique doit avoir voix au chapitre estime le député européen Johan Van Hecke  »

ACP/UE : Cuba en observateur « , titre  » L’Essor  » du 20 avril 2005.

 » ACP-UE : Gestion de l’après conflit : délicate, coûteuse et de longue haleine

Louis Michel : plus et mieux d’aide au développement
Le Soudan et la région des grands lacs préoccupent les parlementaires

Décaissements du FED : un débit plus franc « , titre  » L’Essor  » du 22 avril 2005.

Dans une interview accordée à l’Essor, le président de l’Assemblée Nationale du Mali, Ibrahim Boubacar Kéïta, a parlé de l’importance de cet événement, pourquoi le choix du Mali pour sa tenue, et quelles pourraient être les retombées de cette session sur notre pays.

Extraits de l’interview de IBK …

 » L’Assemblée Parlementaire Paritaire ACP/UE est une rencontre très importante dans la vie parlementaire mondiale. C’est un forum assez particulier, une nouveauté dans les relations internationales contemporaines. Il faut rappeler que les ACP ont été crées en 1975 à Georgetown en Guyane Britannique. De cette date à aujourd’hui, les échanges nord-sud ont enregistré énormément d’innovations. C’était d’abord la première fois, que les pays du nord décidaient souverainement d’échanger avec les pays du sud sur une base d’équité relative et de respect réciproque.
Cette tentative d’aller de mieux en mieux vers l’équité dans les échanges survenait à une époque où on venait de lancer le concept du Nouvel Ordre économique international.
Aux accords de Georgetown vont succéder les accords de Lomé qui regrouperont européens, africains, caribéens et habitants du Pacifique. Ces accords vont aider nos pays dans un contexte de début de globalisation marqué par une rude concurrence internationale. Des protocoles particuliers verront ainsi le jour couvrant des produits de base tels la banane et le sucre. Sachant l’importance de ces deux productions pour, singulièrement, les Caraïbes et des pays comme la Côte d’Ivoire et le Cameroun, l’on est heureux de constater que pour la première fois, l’accès au marché européen survient dans des conditions de relative équité. Ce sont les protocoles  » sucre  » et  » banane « .
Pour des pays comme le nôtre qui ont un produit de base essentiel, le coton, un mécanisme nouveau sera installé avec pour vocation d’atténuer notre vulnérabilité aux fluctuations du marché international. Si d’une année à l’autre, nos recettes d’importations sur ces produits de base baissaient de manière drastique, la coopération avec l’Europe met en branle un système compensant ces pertes de recettes d’exportations. Lesquelles, sont importantes pour notre balance de paiement et pour les finances publiques. Ce système a été mis en place par le mécanisme dit du  » Stabex  » Stabilisation des recettes d’exportation.
Celui-ci aidera beaucoup nos pays, notamment, le Mali. Par exemple, lors de la détérioration des cours mondiaux du coton dans les années 90, c’est le Stabex qui a permis à notre pays de s’en sortir et de rassurer le monde paysan vis-à-vis de la culture du coton.

Dans la corbeille des innovations des ACP, il faut également distinguer le  » Sysmin « .Après la banane et le sucre, les métaux, tel que l’or peuvent être classés comme des produits de base venant de nos p ays. Le Sysmin a été initié en coopération avec l’UE pour aider nos pays à restructurer et restaurer leur système minier en vue d’en faire un outil de production moderne qui puisse garantir, à hauteur de souhait, à nos économies, les ressources nécessaires à leur développement. Contrairement au Stabex, le Sysmin est un mécanisme d’appui technique et de formation des ressources humaines et non un mécanisme de compensation financière. Le Sysmin a fait ses preuves au Burkina Faso et même au Mali.

Il a donc fallu établir le bilan des accords de Lomé avant de passer à celui de Cotonou qui est un accord de partenariat. On s’est rendu compte que les pays ont des spécificités et que les accords globaux peuvent parfois léser certains pays qui ne sont pas au même niveau de développement économique. D’un pays à l’autre, les disparités peuvent être assez importantes. Ainsi, avec les Accords de Cotonou, les pays peuvent négocier en bloc ou séparément avec des partenaires européens dans des domaines où ils semblent tirer des avantages comparatifs.
Les accords de partenariat économiques-APE- dominent ainsi aujourd’hui la vie des relations entre les ACP et l’UE. Et, Bamako sera un lieu idoine pour en débattre encore. On y évaluera le parcours déjà effectué. La rencontre est donc très importante. Elle vient à son heure pour renouveler l’engagement commun.

Pour la première fois, les ACP seront regroupés dans une Assemblée parlementaire face à nos partenaires européens. Et c’est dans notre capitale que cette Assemblée verra le jour (Ndlr : l’entretien a eu lieu avant la création vendredi dernier, de cette assemblée). C’est dire que Bamako sera cité dans les annales ACP comme Lomé et Cotonou. C’est une évolution importante pour les ACP dont le parlement sera un lieu de regroupement des élus venus des différents pays africains, caribéens et du pacifique, pour discuter et harmoniser leurs points de vue aux fins d’être capables de proposition face à nos amis européens de façon cohérente et solidaire. « , écrit  » L’Essor  » du 18 avril 2005.

Pourquoi le choix de Bamako pour abriter cet important rendez-vous ?…

 » C’est l’effort de nous tous. Nous nous efforçons d’agir pour que notre démocratie soit respectée et stable et que notre pays cultive l’ambition d’une présence effective dans le monde. Les ACP et l’UE sont très chatouilleux en ce qui concerne les droits de l’homme, la démocratie et la bonne gouvernance. Quand le forum décide de se déplacer dans notre pays et de lui faire l’honneur d’y tenir une telle session, cette décision constitue une reconnaissance implicite et explicite de la qualité de ce qui s’y passe. Je pense, que par conséquent, nous sommes tous conviés à faire encore plus dans l’ancrage de la démocratie et également aussi dans la stabilité de ce pays. Le monde entier nous envoie un message d’encouragement à continuer à bien faire.

C’est ma lecture du choix de Bamako qui a fait l’unanimité à la Haye. En retour, nous devons être reconnaissant envers ce beau monde qui a choisi librement Bamako pour abriter cette session. Cette reconnaissance doit se mesurer à la qualité de l’accueil réservé à nos hôtes. « , écrit  » L’Essor  » du 18 avril 2005.

Eventuelles retombées pour le Mali …
 » D’abord une reconnaissance internationale réelle et un hommage appuyé à notre égard de la part de nos hôtes. Au-delà de cela, je crois que le Mali peut se féliciter de la coopération avec l’Europe. Ce n’est pas la première fois d’ailleurs que le Mali bénéficie d’une aide exceptionnelle due à la qualité du travail qui est fait ici, à notre capacité d’absorption qui est récompensée pour la deuxième fois par un apport budgétaire conséquent, supérieur à ce qui était prévu au départ. Le Mali est reconnu pour l’usage judicieux des fonds mis à sa disposition. Vous avez dû remarquer l’engagement constant de l’UE aux côtés du Mali dans le développement des infrastructures notamment routières. Ce qui nous vaut aujourd’hui, d’avoir un réseau routier important même s’il reste à améliorer et à agrandir.
Au plan bilatéral donc, beaucoup d’attentes ont été comblées, mais au plan collectif, ce sera l’occasion pour beaucoup, notamment nos frères des Caraïbes et du Pacifique, de découvrir le Mali sur lequel ils savaient déjà nombre de choses, singulièrement l’histoire de notre pays qui figure parmi les plus brillantes d’Afrique. Nombreux sont ceux qui se réclament de cette zone particulière de l’Afrique Occidentale, dont le Mali. Ce séjour sera donc pour eux un retour aux sources. C’est dire qu’à côté de l’aspect économique et politique de la rencontre, il y a un aspect social et culturel très important, d’ordre émotionnel, qui sera très fort.
C’est pourquoi, nous avons intégré un circuit sur Tombouctou. Nous avons été très fortement appuyés en cela par le président de la république qui a mis à notre disposition des avions pour ce faire. Ce voyage sur Tombouctou vise à rendre hommage non seulement au Mali médiéval, mais aussi au Mali de tous les temps, au Mali de la culture, au Mali de l’humanisme et au Mali de rencontre des hommes.

Appel de IBK au peuple malien …
Je ne doute pas de la qualité de l’accueil. Notre peuple est un peuple politisé à humanité éprouvée, un peuple qui sait recevoir. Je souhaite simplement que nous fassions encore davantage d’efforts en terme d’assainissement, de propreté de nos rues, de telle sorter que pendant la semaine, nos hôtes se sentent à l’aise chez nous, contents d’y être. Qu’ils apprécient positivement non seulement notre état de la pauvreté mais aussi, notre sens de l’accueil « , écrit  » L’Essor  » du 18 avril 2005.

L’ouverture officielle de la 9ème session parlementaire a eu lieu le 18 avril, sous la présidence du chef de l’état Amadou Toumani Touré en présence de 4000 personnes. La cérémonie a été une réussite …

 » Événement exceptionnel, la 9è session de l’Assemblée paritaire ACP/UE s’est déroulée avec faste et hauteur illustrés par la présence du chef de l’État, Amadou Toumani Touré, et de plus de 4000 participants dont des personnalités européennes et africaines.

L’atmosphère était à la fois festive et solennelle au Palais des congrès qui avait revêtu ses atours des grandes occasions pour accueillir les illustres hôtes de notre pays.
Le Mali qui demeure un pays d’hospitalité a sorti les instruments traditionnels pour « chauffer » la réception et souhaiter la bienvenue aux délégations ACP/UE. Du grand « bourouba », flûte traditionnelle de Faganso du cercle de San, au balafon de Sikasso en passant par le djembé, le spectacle offert a été particulièrement apprécié des visiteurs.

« Je viens pour la toute première fois au Mali et en Afrique. C’est un pan de la culture malienne que je découvre et c’est simplement magnifique. Ce que j’ai vu me donne envie de m’intéresser davantage à l’Afrique et de voir ce qui se passe de plus près ici. Le peuple malien est extrêmement chaleureux » s’exclamera Mme Lourella Lorenzetti, participante à la rencontre ACP/UE, ébahie par le sens du rythme des danseuses.
Au même moment d’autres parlementaires ACP/UE, appareils photographiques en batterie s’attachaient à immortaliser les souvenirs de leur passage sur la terre africaine du Mali, pays du « Jatigiya » (hospitalité).

Le ton de la cérémonie d’ouverture a été donné par les « Barons de la capitale » qui ont magnifié l’intégration africaine et la coopération Nord-Sud. Ces artistes, dans un art consommé, ont émerveillé les deux co-présidentes de l’Assemblée paritaire, Mme Charon Hay Webster des ACP et Mme Glenys Kinnock de l’UE, et les députés africains et européens, comme en atteste la longue ovation qui a suivi leur prestation.

La salle Djeli Baba Sissoko décorée de tissus imprimés au logo de la rencontre, était archi comble. Les hôtesses ont, avec beaucoup de tact, réussi à trouver des places pour des délégations venues légèrement en retard, comme celle du Lesotho. Des confrères ont gentiment cédé les leurs.
Dans les discours, le chef de l’État Amadou Toumani Touré, le président de l’Assemblée nationale, Ibrahim Boubacar Keita ,et les deux co-présidentes de la session, se sont accordés sur l’essentiel : la nécessité d’aider les pays africains à s’engager sur la voie du développement à travers un véritable partenariat capable de réduire la pauvreté dans cette partie du monde.
Les discussions de couloir se sont prolongées sur les différentes interventions qui ont visiblement marqué les esprits par la qualité de l’analyse mais surtout les vérités assenées, parfois durement, par ces personnalités. « , écrit l’Essor  » du 19 avril 2005.

Pour Mme Charon Hay Webster des ACP, le rêve s’est enfin réalisé avec la signature de la charte de l’Assemblée Parlementaire Paritaire ACP/UE.
Extrait d’une interview qu’elle a accordée à l’Essor, après la signature de cette charte …
 » L’Essor : Lors de la cérémonie de signature de la Charte du parlement des ACP, vous disiez que le rêve s’est enfin réalisé. Quel avantage les pays ACP peuvent tirer de la création de cette instance ?

Charon Hay Webster : Je commencerai par vous rappeler que le groupe ACP a été créé en son temps en vue de formaliser les liens entre l’Union européenne et les États individuels avec qui elle traitait de façon différentiée. Car, on s’est rendu compte de la nécessité de renforcer l’intégration entre des pays qui étaient éloignés les uns des autres et qui d’ailleurs, appartenaient à des groupements distincts. Il était également nécessaire de renforcer le dialogue entre le Nord et le Sud. Il faut rappeler qu’au moment où on signait les accords de Georgestown en 1975, le monde était bipolaire. Cette division idéologique du monde entre les deux blocs rendait nécessaire ce dialogue.
Aussi vous posez là la problématique des enjeux de la création de l’Assemblée consultative. Pendant longtemps nos collègues de l’UE avaient une structure qui leur permettait de se réunir de manière régulière et soutenue. Par contre en dépit des accords de Lomé et celui de Cotonou, nous n’avions pas encore de structure formelle qui nous permette de nous retrouver régulièrement comme nos collègues européens. Maintenant, avec la charte, je dirai que nous ferons beaucoup plus que ce nous faisions jusqu’ici. C’est comme une entreprise que vous cotez à la bourse. C’est une autre configuration qui commence avec de nouvelles règles dont l’une constitue le dialogue entre nous. Lequel nous permettra de mieux évaluer les résultats de la mise en œuvre de l’accord de Cotonou sur nos populations -nos mandants- ainsi que les résultats de nos pays. Ceci permettra de donner plus de visibilité à notre participation particulière à la nouvelle structure, ce qui nous permettra d’être mieux reconnus dans les instances internationales. Avec ce surcroît de possibilités de rencontres qu’offre la charte, nous pourrons mesurer notre capacité à bien comprendre l’accord de Cotonou et évaluer sa mise en œuvre par des échanges plus soutenus.

L’Essor : La mise en œuvre de la charte ne sera-t-elle pas handicapée par le nombre limité des signatures, si l’on sait que seulement 27 sur les 78 pays ACP l’ont signée ?

Charon H.W. : Je dirai non à votre question. Il s’agit d’un processus à mettre en œuvre. D’ailleurs, c’est le cas pour chaque convention dont la signature obéit au principe « du quorum ». Et, dans notre cas express, nous avons eu un quorum qui nous a permis de signer valablement la charte.
Vous devez savoir, nos parlements ne fonctionnent pas tous dans la même échelle de temps et de fréquence. Pour mon pays par exemple, la Jamaïque, nous nous réunissons toutes les semaines. Récemment, nous avons eu une session budgétaire à laquelle j’ai participé. C’est d’ailleurs, l’une des raisons pour lesquelles je suis venue plus tard ici à Bamako. Je devais participer incessamment au vote. Par contre pour d’autres parlements, la session est trimestrielle. Certains sont retenus dans leurs pays par des travaux en commission.
Donc autant de facteurs qu’il faut prendre en compte dans le nombre de signatures de la charte.

L’Essor : Vous avez déclaré que l’un des objectifs de la coopération entre l’UE et les ACP est l’élimination de la pauvreté dans nos pays. Peut-on savoir le levier sur lequel vous comptez agir pour atteindre cet objectif, étant donné que la majorité des pays croupissent sous le poids de la dette ?

Charon H.W. : Je crois qu’il faut comprendre que le rôle d’un parlement n’est pas d’agir, mais celui du plaidoyer. Il s’exprime au nom de ces mandants. Dans le discours de ma collègue européenne, Kinnock, elle a donné des chiffres éloquents sur la charge de la dette. Par exemple, mon pays la Jamaïque, consacre 60% de son budget au paiement de la dette. Vous imaginez ce qu’on pouvait faire avec toutes ces ressources. Je suis bien consciente du fait que dans beaucoup de nos pays, les parlements n’exercent pas de manière véritable leur responsabilité de contrôle sur les gouvernements, sur l’utilisation qui est faite des fonds qui sont mis à leur disposition. Car, le plus souvent ces fonds ne sont pas utilisés à bon escient. C’est à dire que la majorité est utilisée à la partie administrative des projets au lieu de servir à faire véritablement la différence sur le terrain. Je sais bien que c’est une problématique très complexe, mais il important que les parlementaires jouent leur rôle. Et nos travaux en commission seront des occasions de prouver ce que nous parlementaires, pouvons faire. « , écrit  » L’Essor  » du 19 avril 2005

Déclaration de Louis Michel, commissaire européen au développement et à l’aide humanitaire  » …

 » Louis Michel a évoqué les nouvelles propositions de sa commission, les nouvelles sources de financement, l’efficacité de l’aide au développement, la cohérence des politiques pour le développement et les accords de partenariat économique (APE).

La commission, annoncera-t-il, a adopté de nouvelles mesures basées sur le financement du développement et l’efficacité de l’aide, la cohérence des politiques pour le développement et l’attention accordée à la l’Afrique subsaharienne. Cette partie du continent reste, en effet, en retard sur de nombreux plans.

Se fondant sur ce constat, Le commissaire européen au développement a proposé, pour 2010, un nouvel objectif intermédiaire qui demandera aux États européens de porter l’effort collectif de l’Union à 0,56% du PIB. Ce qui se traduira, selon Louis Michel, par un accroissement de l’aide européenne de 20 milliards d’euros (soit plus de 13.000 milliards de Fcfa) par an en 2010.
Sur les nouvelles sources de financement, la position de l’ancien chef de la diplomatie belge est tranchée : « elles ne peuvent être, en aucun cas, un prétexte pour repousser ou réduire les engagements d’accroissement de l’aide publique ».

Militant pour une synergie des actions dans le sens d’une meilleure coordination des politiques et de l’harmonisation des procédures en Europe, le commissaire jugera que l’Europe doit être plus que la banale addition des budgets individuels des États.

Louis Michel a frappé les esprits par la qualité de son analyse des préoccupations du continent et de la cohérence des politiques de développement. Il a ainsi identifié onze domaines prioritaires -le commerce, l’agriculture, la pêche, l’environnement, la sécurité, l’emploi, la migration, la recherche, la société de l’information, le transport et l’énergie- sur lesquels des efforts doivent porter.

L’Afrique confrontée à de nombreuses difficultés, doit s’organiser pour refaire une partie de son retard sur les pays développés. Mais les observateurs avisés s’accordent aussi sur une réalité : l’UE doit soutenir vigoureusement les initiatives de développement dans cette partie du monde.
Le commissaire Louis Michel partage cet avis. L’Afrique a besoin d’une attention urgente et il n’est donc pas question de diminuer les moyens mis à sa disposition, soulignera-t-il.

Les accords de partenariat, socle important des relations entre pays ACP et leurs partenaires de l’UE, nécessitent de nos pays des efforts dans la préparation de la négociation, de l’accompagnement et du suivi. Louis Michel soulignera, à ce propos, la nécessité d’une intégration régionale renforcée qui passe par la création de marchés efficaces et d’un environnement attrayant pour les investisseurs.
Après l’intervention du commissaire européen, les parlementaires ACP/UE ont demandé des précisions sur des questions comme l’annulation de la dette des pays ACP. C’est une vision démagogique que de dire d’annuler les dettes. « Je suis pour une remise, un étalement de la dette en vue de réduire ses conséquences au cas par cas mais pas une annulation », répondra en substance Louis Michel.
Sur les efforts de Cuba de normaliser ses relations avec l’UE, le commissaire européen a été interpellé par un parlementaire polonais qui ne goûte guère les négociations avec le Cuba : « Comment vous êtes vous senti, commissaire, après avoir serré la main d’un dictateur comme Castro ? »
La longue ovation qui a suivi la réponse atteste de la qualité de la réplique : « C’est très audacieux de poser une telle question. Au delà de la conviction politique, il est de mon devoir de responsable d’analyser les choses et d’établir le dialogue politique pour faire avancer les choses ». « , écrit  » L’Essor  » du 20 avril 2005.

Le député européen Johan Van Hecke, croit au potentiel africain, à la capacité des hommes et des femmes de ce continent à se développer par la voie du commerce, mais …
 » Je crois au potentiel africain, à la capacité des hommes et des femmes de ce continent à se développer par la voie du commerce. Mais, il faut que les pays européens ouvrent leurs marchés aux partenaires africains dans des conditions justes et équitables « .

Le député européen Johan Van Hecke qui participe à la 9ème session de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP/UE soulignait ainsi la nécessité d’une coopération véritable et désintéressée entre le Nord et le Sud. Ce point de vue, jugera-t-il, restitue en partie la vision du groupe libéral, une des trois grandes familles politiques de l’Europe.

Depuis les accords de Cotonou, les rencontres parlementaires paritaires ACP/UE, s’inscrivent dans un cadre de réflexion globale, d’échange et de dialogue sur des préoccupations bien réelles dont la pertinence ne souffre d’aucune contestation. Pour Johan Van Hecke, les rencontres ACP/UE étaient marquées par des confrontations internes aujourd’hui reléguées aux archives.
la rencontre de Bamako qui débattra de questions essentielles marquera, selon le député européen, un tournant décisif sur les objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), les conflits qui embrasent le continent africain entre autres le Darfour (Soudan), la région des Grands Lacs et la Côte d’Ivoire.

L’importance de ces questions mobilisera deux commissaires européens : Louis Michel et Peter Mandelson qui verseront leur avis dans les débats de cette 9ème rencontre parlementaire paritaire ACP/UE. Jugeant les pays africains, le député Hecke s’est réjoui des énormes progrès réalisés dans cette partie du monde.

 » il y a actuellement des choses intéressantes qui se passent en Afrique. C’est pourquoi, les africains doivent avoir confiance en leur potentiel et imposer souvent leur vision dans les négociations au cours des grandes rencontres. Car, ils doivent avoir maintenant voix au chapitre  » expliquera notre interlocuteur. « , écrit  » L’Essor  » du 20 avril 2005.

Cuba, observateur de cette 9ème session de l’APP ACP/UE à la demande expresse des pays membres des ACP …
 » Dans le cadre de la participation du Cuba à la 9è session de l’Assemblée paritaire ACP/UE, Rogelio Polanco, député au parlement cubain était vendredi dernier face à la presse pour débattre de tentatives d’intégration du groupe ACP/UE par Cuba, du blocus imposé à son pays et de la coopération avec le Mali.

Dans son exposé liminaire, le député cubain, journaliste de profession, expliquera que son pays participe à cette 9è session de l’Assemblée paritaire ACP/UE comme observateur à la demande expresse des pays membres des ACP. Cuba a fait deux tentatives pour intégrer le groupe mais a été chaque fois confronté à des conditionnalités particulières posées par l’UE.

Le conférencier expliquera à cet effet que Cuba est un pays indépendant qui n’acceptera jamais des traitements qui vont à l’encontre de sa souveraineté, avant de souhaiter que la rencontre de Bamako débouche sur la création d’un parlement des pays membres des ACP et une meilleure collaboration des pays.

Rogelio Polanco qualifiera le blocus imposé à son pays par les États-Unis, d’injuste et de criminel. « Le peuple cubain uni dans sa souffrance et avec le soutien de la solidarité internationale résistera encore à l’agresseur » a t-il souligné.

Les relations americano-cubaines sont particulièrement tendues, les deux pays s’accusant mutuellement de violation de droits de l’homme.

Concernant la coopération Mali-Cuba, Rogelio Polanco s’est félicité de la collaboration fructueuse de son pays avec le nôtre dans le domaine de la santé, concrétisée par la mise à disposition de notre pays de médecins cubains. « , écrit  » L’Essor  » du 20 avril 2005.

Samedi, 16 avril, en prélude de l’Assemblée parlementaire ACP/UE, un forum des femmes regroupant parlementaires ACP et représentants de la société civile a eu lieu au palais des congrès de Bamako.

Ordre du jour : Evaluation décennale de la mise en œuvre de la plate-forme d’action de Beijing et pratiques traditionnelles néfastes à la santé de la femme et de l’enfant.

A la fin des travaux, dans une déclaration, le forum demandait aux pays ACP de condamner l’excision, d’élaborer une stratégie visant l’éducation et la conscientisation des populations …

 » …130 millions de femmes excisées- L’excision focalisera les débats car 130 millions de femmes ont été excisées dans le monde depuis la conférence de Beijing. Dans notre pays, sa prévalence varie entre 91,0 et 94,3 % avec une légère différence entre milieu urbain et milieu rural (89 % et 92 %). Elle est plus basse en milieu sonraï et tamashek avec 17,3 %.

Tout en évoquant l’extrême sensibilité de la question (en raison des pesanteurs socio-culturelles) et la faiblesse des résultats obtenus, les associations maliennes de lutte contre l’excision comme l’ASDAP et l’AMASOPT ont relevé le « rajeunissement » constaté dans l’excision qui se pratique aujourd’hui sur des bébés de 0 à 6 jours ou de 4 à 5 ans. L’accent a été également mis sur les complications des MGF et leur incidence sur la santé de la reproduction.
Le représentant du programme national de lutte contre les MGF, Lamine Traoré, se félicitera que sur 28 pays concernés, le Mali est le seul à avoir un programme de lutte contre l’excision et à le doter d’un fonds de 300 millions de Fcfa. Le programme initié pour 4 ans est financé à hauteur d’un milliard Fcfa. Notre gouvernement vient, par ailleurs, de ratifier le protocole de Maputo, relatif à la lutte contre l’excision, a t-il indiqué.
Dans une déclaration, le forum demande aux pays ACP de condamner l’excision, d’élaborer une stratégie visant l’éducation et la conscientisation des populations. La rencontre a aussi préconisé de fixer des orientations pour les agents socio-sanitaires afin de démédicaliserl’excisionetd’informer les parents et les communautés sur les risques de la pratique.

Les parlementaires maliennes, pour leur part, se sont prononcées en faveur d’une sensibilisation et d’un débat élargi à toute la population plutôt qu’à l’adoption immédiate d’une loi condamnant et punissant l’excision. « , écrit  » L’Essor  » du 20 avril 2005.

Lundi 18 avril, en marge de la 9ème session de l’APP ACP/UE, à la maison de la presse, la présentation d’une  » Déclaration de Bamako  » par les acteurs non étatiques a eu lieu.

Le comité de pilotage des acteurs non-Etatiques, créé en 2002, est une émanation des organisations de la société civile.

Souleymane Tiémoko Sangaré, le coordinateur du comité de pilotage, assisté de Mahamane Nouri, président du comité de coordination des organisations de la société civile du Niger, Françoise Gérard, membre de l’association pour la taxation des transactions pour l’aide aux citoyens du Burkina Faso, Pascal Erard du Comité français pour la solidarité internationale et Mme Barry Aminata Touré, présidente de la Coalition des alternatives africaines dette et développement, ont co-animé cette conférence de presse.

Ils ont exigé une orientation des accords de partenariat vers un développement des marchés intérieurs, suggérer des accords de partenariat, d’échange …

 » Ils ont préconisé « des accords de partenariat, d’échange », critiquant les « accords de libre échange » que les APE instaureront, selon eux.
Ainsi, appellent-ils les pays ACP à ne pas signer les APE en l’état. Ces pays devront, estiment les acteurs non-Etatiques, demander une plus grande ouverture des marchés européens et le maintien de la non réciprocité dans les échanges. Ils revendiquent, par la même occasion, le droit de prendre part à toutes les étapes des négociations concernant l’accord de Cotonou.

Dans leur « déclaration de Bamako », les acteurs non-Etatiques soulignent la nécessité d’installer des mécanismes de communication permanents entre les acteurs de la société civile, les ordonnateurs nationaux, les délégations de l’UE dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques économiques et sociales concernant l’accord de Cotonou. Le rôle de l’État doit, estiment-ils, être renforcé dans l’économie pour stopper les privatisations.
Les acteurs de la société civile exigent également l’arrêt pur et simple du soutien direct et indirect à l’exportation, apporté par l’Union européenne à ses agriculteurs. Ce soutien, relèvent-ils, est contraire aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le renforcement des parlements des pays ACP pour leur permettre de contrôler le contenu des accords et l’arrêt de l’introduction des OGM dans l’agriculture des pays ACP, ont aussi été préconisés par la société civile.

La conférence de presse était animée par Souleymane Tiémoko Sangaré, le coordinateur du comité de pilotage. Il était assisté de Mahamane Nouri, président du comité de coordination des organisations de la société civile du Niger, Françoise Gérard, membre de l’association pour la taxation des transactions pour l’aide aux citoyens du Burkina Faso, Pascal Erard du Comité français pour la solidarité internationale et Mme Barry Aminata Touré, présidente de la Coalition des alternatives africaines dette et développement.

Souleymane Tiémoko Sangaré est persuadé que les critiques formulées par les acteurs non-Etatiques ne tomberont pas dans l’oreille de sourds et qu’elles aboutiront « à quelque chose de positif » car les parlementaires européens et africains sont au courant de cette démarche.
Créé en 2002, le comité de pilotage des acteurs non-Etatiques est une émanation des organisations de la société civile. « , écrit  » L’Essor  » du 19 Avril 2005.

Qu’est ce qui a été débattu lors de la rencontre de Bamako …
 » Un meilleur accès au marché européen pour les produits ACP
La rencontre de Bamako est intervenue en un moment où la part des marchés des ACP vers l’Union européenne qui est pourtant son marché d’exportation principal se réduit alors que la part de l’Afrique dans le commerce mondial chutait de 6 % en 1980 à 2 % en 2002 entraînant un appauvrissement général du continent. Pour lutter contre cette pauvreté le commerce n’est pas la panacée reconnaissent les analystes, mais le développement ne sera pas assuré si l’opportunité qu’offre le commerce de relancer la croissance n’est pas saisie. Les accords de partenariat économique en négociation entre l’Europe et les ACP procèdent de cette volonté. Ici à Bamako, il s’agissait d’examiner les problèmes qui se posent aux pays ACP en matière d’éducation primaire, d’égalité entre homme et femme dans les ACP, de gestion de conflits comme en Côte d’Ivoire, au Togo du Soudan et dans les Grands lacs ainsi que les grands défis auxquels l’économie des ACP est confrontée comme la crise de la filière coton au Mali, la désertification. Les conséquences des Tsunami Asie et le libre échange en vue de recenser les préoccupations des ACP pour mieux appréhender les négociations des accords de partenariat ACP-UE qui devraient déboucher à l’horizon 2008 sur le démantèlement tarifaire entre les deux parties ont été examinés. L’objectif ultime étant de procurer un meilleur accès au marché européen pour les produits ACP, une plus grande ouverture du marché sud-sud et d’aider financièrement les processus d’intégration dans les régions ACP. « , écrit  » L’Essor du 22 avril 2005.

Fin de la 9ème session parlementaire paritaire ACP/UE de Bamako…
Le jeudi 21 avril 2005, à 11h 30, les rideaux sont tombés sur la 9ème édition de l’Assemblée parlementaire paritaire UE/ACP, sous la co-présidence des coprésidentes Glennys Kinnock de l’UE et de Charon Hay Webster des ACP.
Très grand hommage a été rendu par Mme Webster au président du comité d’organisation de cette 9ème session Assarid Ag Imbarcawane et son équipe, pour la très bonne organisation et le succès de cette cession à Bamako, qui honore non seulement l’assemblée nationale mais également tout le peuple malien.

Bilan satisfaisant…
« Le bilan de la 9ème session de l’Assemblée Parlementaire paritaire ACP/UE est globalement satisfaisant. Nous avons voté l’ensemble des amendements. Nous nous sommes prononcé sur les sujets relatifs à la situation au Soudan, la gestion d’après Conflit dans les régions du Grand Lac « . ainsi, s’exprimait hier l’une des co-présidentes de la 9ème session de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP/UE, Mme Charon Hay Webster, à la fin des travaux. « , écrit  » L’Essor  » du 22 avril 2005.

Avancées de Bamako…
 » Des quatre jours de débat de Bamako il ressort qu’il n’est pas impossible d’atteindre ces objectifs même s’il faut faire beaucoup d’efforts notamment en matière de gouvernance dans les pays ACP. C’est pourquoi la conférence a recommandé qu’une part des crédits du FED soit affectée à l’éducation et à la formation politique des parlementaires et des dirigeants politiques économiques, et administratifs et que l’usage des fonds non engagés (reliquat) du FED soit utilisé pour des grands projets d’infrastructures ou d’intérêt régional présentés par les partenaires institutionnels des ACP comme le CARICOM, l’Union africaine, le NEPAD, l’UEMOA ou par un groupe significatif des ACP.

Estimant qu’il sera extrêmement difficile de réaliser les objectifs de développement du millionnaire avant 2015 tout en garantissant l’éducation pour tous et en améliorant le niveau de la santé à cause du fardeau de l’endettement, les ACP ont demandé à leurs partenaires européens l’annulation de la dette bilatérale et multilatérale dont le remboursement absorbe plus de 40 % du budget des pays les moins avancés. En outre, ils ont requis une évaluation complète de l’impact des politiques actuelles de libéralisation commerciale et que les résultats de cette évaluation soient utilisés dans la formulation des projets de développement. Sur ce chapitre, les ACP ont invité les institutions de Breton Woods et l’Union européenne à reconnaître que les méthodes classiques d’évaluation des petits États insulaires, fondées sur le PNB par habitant doivent être révisées pour tenir compte de leur extrême vulnérabilité en terme de fourniture d’aide au développement, d’élimination de la dette et de préférences commerciales et en particulier envisager un traitement spécial et différencié en leur faveur dans le cadre l’organisation mondiale du commerce.

Annulation des dettes
Les ACP ont demandé à l’Union européenne de prendre des mesures concrètes contre la pauvreté par l’adoption de politiques cohérentes dans les domaines du commerce, de la coopération au développement ainsi que de l’agriculture et de la pêche en vue de prévenir toute incidences négatives directes ou indirectes sur les économies des pays en voie de développement.

S’agissant du Darfour la conférence s’est réjouie de la proposition visant à porter les effectifs des forces d’interposition de l’Union africaine au Darfour à 6000 hommes, avant d’inviter les gouvernements soudanais, tchadien, libyen et centrafricain à contrôler plus étroitement le commerce des armes dans la région.
Concernant la situation des Grandes lacs Bamako a invité les parties à s’engager en faveur de la mise en œuvre effective des instruments de paix et de développement régionaux existants, afin d’établir et de consolider les bases nécessaires à la paix et à la sécurité dans cette partie du continent africain.

La conférence a estime que les Nations Unies, l’Union européenne et le parlement européen ont un rôle essentiel à jouer en matière d’assistance et de contrôle des processus électoraux dans les pays ACP.

Dans une déclaration dite « Déclaration de Bamako sur les Objectifs du millénaire pour le développement » les parlementaires ACP ont demandé l’annulation de la dette, des mesures visant à établir des règles commerciales plus équitables, un partenariat plus réel et l’accroissement du flux financier à destination du pays en développement.
Le document lance un appel aux États membres de l’Union européenne pour qu’il honorent leurs engagements pris lors du Conseil européen de Barcelone en mai 2002, en établissant un échéancier pour chacun des États de l’Union qui ont souscrit à cet engagement de consacrer 0,7 % de PNB au développement des pays pauvres.
Aux ACP, cette déclaration exige de lutter efficacement contre la corruption, l’amélioration la gestion des dépenses publiques et le renforcement des politiques sectorielles dans le domaine social, notamment en matière de santé et d’éducation. « , écrit  » L’Essor  » du 22 avril 2005.

Rendez-vous est pris pour la 10ème session parlementaire paritaire ACP/UE qui aura lieu du 18 au 24 novembre 2006 dans un pays européen, qui n’a pas encore été défini.