Mercredi 18 mai 2005, à l’Hôtel Kempinski, le président de la République Amadou Toumani Touré a procédé au lancement solennel du Programme national de sécurité alimentaire (PNSA).
Ousmane Issoufi Maïga, Premier ministre, membres du gouvernement, Mme Lansry Nana Yaya Haïdara Commissaire à la sécurité alimentaire, Jacques Diouf directeur général de la FAO, Musa Benga secrétaire exécutif du CILSS, représentants des partenaires au développement du Mali, étaient présents à la cérémonie.
Au cours d’une réunion de consultation avec les partenaires techniques et financiers du Mali présidée par le Premier ministre en présence des ministres de l’Agriculture Seydou Traoré et de l’Elevage et de la Pêche Ibrahim Oumar Touré., le Commissariat à la sécurité alimentaire a procédé à la présentation du Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA).
Les journaux titrent :
« Sécurité alimentaire : le challenge du PNSA », titre « L’Essor » du 19 mai 2005
« Table ronde sur la sécurité alimentaire, Jacques Diouf prône le développement de l’agriculture », titre « L’Indépendant » du 19 mai 2005.
« Lutte contre la famine au Mali, C’est parti pour la première phase ! », titre « Soir de Bamako » du 19 mai 2005
Qu’est ce que le PNSA …
« Pour une première phase quinquennale 2006-2010 et sur initiative du président de la République Amadou Toumani Touré, le programme d’un montant de 114 milliards Fcfa est la réponse aux engagements du Sommet mondial de l’alimentation organisé par la FAO en 1996 qui ont été intégrés par les chefs d’État africains lors des différents sommets de l’Union africaine à Maputo, Syrte et Ouagadougou.
Les États s’engagent entre autres à assurer la sécurité alimentaire aux populations à l’horizon 2015. Pour cela, lors du sommet de l’UA à Maputo, les États africains avaient promis d’allouer 10% de leurs ressources budgétaires aux objectifs de la sécurité alimentaire. Le Mali était déjà en avance sur cet engagement, car à cette époque et depuis lors, notre pays alloue jusqu’à 14% de ses ressources budgétaires au secteur agricole.
Cette part dénote de la place prépondérante qu’occupe le secteur agricole dans les programmes de développement socio-économique. Pour illustrer avec plus de force cette volonté politique, le président Amadou Toumani Touré a annoncé une contribution de 500 millions de Fcfa du gouvernement à la cagnotte du Programme national de sécurité alimentaire. Ce programme va accroître la sécurité alimentaire au niveau national et à l’échelon des ménages.
De façon spécifique, le PNSA envisage d’augmenter la production végétale et animale, d’améliorer les systèmes de stockage des céréales au niveau des villages, d’accroître la disponibilité des denrées alimentaires d’origine animale et végétale, d’intensifier et de diversifier les activités des producteurs ruraux surtout celles des femmes.
La commercialisation et la transformation des productions agricoles, la protection de l’environnement et la conservation des ressources naturelles par l’adoption de nouvelles techniques, le renforcement des capacités des producteurs et de leurs structures d’appui, l’amélioration de l’état nutritionnel des populations et la création d’emplois pour les jeunes ruraux et citadins en les insérant dans les circuits de transformation/commercialisation des produits agricoles sont autant d’objectifs visés par le PNSA.
Pour circonscrire le déficit céréalier enregistré lors de la dernière campagne agricole, notre pays a pris des dispositions avec l’appui des partenaires au développement. Les ventes d’intervention de l’OPAM, les distributions gratuites aux populations affectées, les banques de céréales sont autant de mesures qui permettront, a souhaité Amadou Toumani Touré, d’atténuer les effets de la faim.
Pour sortir de cette situation d’urgence, le PNSA cible en priorité les ménages, les villages, notamment dans les zones les plus sensibles, afin que l’insécurité alimentaire ne soit plus un souci quotidien.», écrit « L’Essor » du 19 mai 2005
« On se rappelle que le gouvernement du Mali, avec l’appui de la FAO, avait élaboré et mis en oeuvre le programme spécial pour la sécurité alimentaire PSSA de 1998 à 2005. C’est donc en vue de démontrer la validité technique, économique et environnementale des améliorations de ce programme dont les résultats ont été probants que le gouvernement, avec l’appui de la FAO, a initié la formulation de ce programme d’extension et d’expansion conformément au Programme d’activité des ministères et du Commissariat à la sécurité alimentaire 2004-2007. Ce programme national arrive à un moment où le contexte général est marqué au plan politique et social au Mali par une situation politique apaisée, une stabilité des institutions, une décentralisation effective, une plus forte responsabilisation des populations et au plan économique par une croissance en légère baisse en raison de la mauvaise campagne agricole et de la chute des prix du coton et une sécurité alimentaire fragile fortement tributaire des aléas climatiques et du contexte socio-économique et politique sous-régional.
Le Programme national de sécurité alimentaire recherche une cohérence d’une part avec les cadres stratégiques et politiques nationales et d’autre part avec les engagements du Mali dans les politiques et stratégies de sécurité alimentaires aux plans sous-régional et international notamment dans le cadre de l’UEMOA, du CILSS de la CEN-SAD, de la CEDEAO, de l’UA, du NEPAD et de l’ONU ainsi que la mise en oeuvre d’un processus participatif de formulation articulé sur le mobilisation des cadres des départements ministériels concernés et des personnes ressources et la tenue d’un atelier national de validation ainsi que sur l’indentification d’activités d’urgence à court terme en vue de répondre aux besoins des populations prioritairement dans les 160 communes.
Le suivi-évaluation de ce programme est piloté par la structure en charge de la sécurité alimentaire avec des mesures de soutien qui porteront principalement sur la poursuite par l’Etat d’une politique d’investissement (mise en oeuvre d’une politique dynamique de crédit agricole et de promotion des unités industrielles). C’est donc dire qu’au cours de cette consultation que le gouvernement doit tenter de tout mettre en oeuvre pour convaincre ses partenaires sur la pertinence de ce programme. », écrit « Soir de Bamako » du 19 mai 2005.
Intervention de Jacques Diouf, Directeur Général de la FAO
Le Directeur de la FAO, a fait un vibrant plaidoyer pour la restauration de l’agriculture et la maîtrise de l’eau, source de vie, selon sa propre expression.
« » J’exprime toute ma gratitude au chef de l’Etat pour l’invitation qu’il m’a adressée à participer au lancement du Programme National de Sécurité alimentaire estimé à environ 114 milliards de F CFA sur 5 ans. Il s’agit, en effet, de tout faire pour que l’agriculture se développe. Elle est pratiquée par 70% de nos populations. Elle constitue un élément fondamental du produit intérieur brut, de la balance commerciale, de la balance des paiements, de la monnaie. Elle est également déterminante dans la lutte contre la pauvreté » a expliqué le sénégalais, Jacques Diouf.
Selon l’orateur, une personne qui ne mange pas n’est pas en bonne santé et un enfant qui a faim ne peut pas suivre les cours à l’école, une manière pour Jacques Diouf de dire que tout le système social repose sur l’emploi et le revenu des populations notamment les cultivateurs. Aussi, a t-il exhorté le Mali à développer l’agriculture, » un élément fondamental de la sécurité alimentaire, une tradition florissante du Mali, une splendeur des temps anciens du Mali « .
L’invité de marque de la table ronde a déclaré que la priorité dans la stratégie de lutte contre la pauvreté doit être l’agriculture, mais aussi et surtout la maîtrise de l’eau pour la simple raison qu’il n’existe pas d’activités majeures sans eau.
C’est pourquoi Jacques Diouf a conseillé aux autorités maliennes d’investir dans les infrastructures rurales. De même, il a clairement plaidé pour que les ressources mobilisées aillent prioritairement aux deux secteurs à savoir l’eau et l’agriculture.
» Le budget d’investissement, les ressources du fonds PPTE, le programme indicatif de l’UA, le FED… doivent prioritairement être destinés à l’agriculture. Ainsi, la BAD, la BOA, l’aide bilatérale et multilatérale viendront soutenir l’effort engagé. Il faut un ciblage des êtres humains pour réussir le développement de l’agriculture. Dans un délai de 5 ans, le programme doit toucher l’ensemble des villages du Mali et je pense qu’en divisant le nombre de villages par 5, le suivi et le contrôle pourraient être facilement assurés » a relevé le patron de la FAO.
Il a en outre rappelé la décision prise à Maputo, à Syrte et à Ouagadougou lors des sommets de l’UA par les chefs de l’Etat. Il s’agit de mobiliser les ressources afin d’assurer la sécurité alimentaire du continent à l’horizon 2015. Enfin, M. Diouf a déclaré que la FAO soutient le Mali parce que celui-ci a la volonté politique pour assurer le développement économique et social du pays. », écrit « L’Indépendant » du 19 mai 2005.
Intervention du chef de l’état …
« C’est au regard de ces objectifs qu’Amadou Toumani Touré a rappelé le dicton qui énonce fort justement que « ventre vide n’a point d’oreilles ». Celui qui a faim, ajoutera-t-il, ne comprend rien, n’entend rien, car il ne cherche qu’à manger. Le président Touré a confié sa peine chaque fois qu’il se retrouve face à des personnes qui réclament à manger ou de l’eau à boire. », écrit « L’Essor » du 19 mai 2005.
Pour sa part, le président ATT a fait sien l’adage selon lequel : » ventre vide n’a point d’oreille « . Ensuite, il dira que celui qui a faim n’entend rien, ne comprend rien et ne cherche qu’à manger. » Jacques j’ai toujours écouté vos propos clairs et limpides selon lesquels l’Afrique peut changer et a les moyens de se nourrir. Vous avez répété plusieurs fois qu »il faut surtout une vision, une politique pour réussir. Pour nous, le problème de la sécurité alimentaire est réel. Cette année à cause de la mauvaise pluviométrie, il n’y a pas un grain. Ici chez nous, il n’y a pas d’eau dans un village à 50 km de Bamako. Chaque année, la mauvaise pluviométrie nous oblige à revoir nos priorités et à réajuster notre budget. Ce qui compromet le développement social. Je crois qu’il est temps de rompre avec cette fatalité » a souhaité ATT de tout son cœur. Avant de rappeler que la table ronde vise à adopter le Programme national de Sécurité alimentaire et concerne prioritairement des zones vulnérables de Kidal à Kayes. », écrit « L’Indépendant du 19 mai 2005.
Rendez-vous est pris pour juillet, date à laquelle les partenaires annonceront leurs contributions pour la bonne réussite de l’entreprise.