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Le mardi 17 janvier 2006, au Centre international de conférences de Bamako, l’ouverture de la 12e réunion de concertation entre le gouvernement et les ONG a eu lieu sous la présidence de Kafougouna Koné, ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales.
Cependant, cette réunion a été boycottée par les représentants des 60 organisations non gouvernementales, qui ont quitté la salle.
Aussitôt après cet incident, au siège du CCA-ONG à Darsalam, un point de presse a été organisé par le collectif des Ong, afin d’expliquer au grand public, les raisons de ce bras de fer les opposant avec le gouvernement.
Le collectif des ONG regroupe le CCA-ONG, SECO-ONG, la CAFO, le Groupe Pivot Santé, le Groupe Pivot Education…

Les journaux titrent :

« Organisations Non Gouvernementales, Crise ouverte entre l’Etat et le CCA-ONG », titre Les Echos du 18 janvier 2006.

« Gouvernement-Ong, Le dialogue de sourds », titre Nouvel Horizon du 18 janvier 2006.

Qu’est ce que la réunion de concertation entre les Ong et le gouvernement …

« Chaque année, le gouvernement, à travers la Cellule d’Appui au Développement à la Base (CADB) organise une réunion de concertation avec l’ensemble des organisations non gouvernementales (ONG) qui sont en activité dans notre pays.

L’un des objectifs de cette rencontre annuelle est de débattre les grandes préoccupations des autorités dans la mesure où les ONG constituent des acteurs de développement. Elles sont très proches des populations surtout rurales.

Le gouvernement et les ONG travaillent sur l’ensemble du territoire pour promouvoir des actions de développement. Le partenariat ONG-Gouvernement date de 1973; et, en 1991 les ONG étaient là dans l’avènement de la démocratie et oeuvrent dans l’accompagnement du processus de décentralisation.

Selon les rapports de la CADB, la contribution annuelle des ONG au développement est estimée à 63 milliards de FCFA. », écrit Nouvel Horizon du 18 janvier 2006.

Raisons de ce bras de fer entre le Cca-Ong et le gouvernement, selon Bakary Doumbia, président du Collectif des ONG, la CADB mise en cause …

« Le collectif des ONG a boudé la 12è réunion de concertation entre elles et le gouvernement pour “refuser de servir d’alibi une fois de plus pour des fins inavouées”, a dénoncé Bakary Doumbia du CCA-ONG et représentant du Collectif des ONG. C’était hier au Centre International de Conférences de Bamako en présence du ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, le Général Kafougouna Koné et des participants à cette rencontre de deux jours.« , écrit Nouvel Horizon du 18 janvier 2006.

« En évoquant les vraies raisons du bras de fer qui les oppose au gouvernement, le président du Collectif a accusé la CADB (Cellule d’appui au développement à la base) qui, à ses dires a fait tomber des nouveaux textes.

Nous faisons allusion au projet d’accord-cadre et à des nouveaux textes de loi. Ces nouveaux textes nous obligent à céder 1 % de notre budget à la CADB pour notre suivi, à mettre 50 % dans les infrastructures au détriment de la formation des citoyens .

Selon lui, les ONG se sont mobilisées durant plusieurs mois à travers le pays pour étudier ces documents et faire des observations et des propositions afin de les améliorer. « Nous remarquons d’ailleurs que les deux documents produits par l’ensemble des collectifs des ONG ne figurent pas dans les documents préparatoires de cette concertation », a-t-il dit, tout en déplorant que le Collectif n’ait reçu aucune suite de la CADB « même pas un rapport d’état d’avancement des négociations avec les parties prenantes », écrit Les Echos du 18 janvier 2006.

« Aujourd’hui, les relations entre la Cellule d’Appui au Développement à la Base (CADB) et les ONG sont tendues. Les difficultés se résument au manque de confiance et de respect réciproque entre les deux parties aux dires du représentant des ONG Bakary Doumbia.

Les conférenciers ont expliqué le pourquoi de leur comportement. C’est une décision prise unanimement sur la base des pratiques et comportements que nous avons constatés a précisé le porte-parole M. Doumbia.
….

COMMENT EN EST-ON ARRIVE LÀ ?

Dans le cadre de la rencontre d’hier avec la CADB, des documents ont été soumis aux collectifs des ONG qui devraient être discutés durant cette rencontre. Dans ce cadre, les ONG se sont mobilisées durant plusieurs mois à travers le pays pour étudier ces documents et faire des observations et des propositions afin de les améliorer. Selon M. Dembélé, “la CADB nous encourageant à réagir, la synthèse de ce travail a été déposée à la CADB en septembre dernier”.

Surpris, ils ont constaté que les deux documents produits par l’ensemble des ONG ne figuraient pas dans les documents préparatoires de cette concertation. Pire à ce jour, le collectif n’a reçu aucune suite de la CADB, ni aucun rapport sur l’état d’avancement de ces négociations avec les différentes parties prenantes.

Faut-il préciser que deux articles constituaient la pomme de discorde ? Par précaution, la CADB a retiré du document les deux articles en question, à savoir l’obligation de consacrer 50% des budgets à des infrastructures physiques et 1% du budget des ONG pour financer les activités de suivi-évaluation de la CADB.

Les représentants des ONG estiment que le processus de concertation entamé par la CADB n’est pas participatif, mais plutôt consultatif sans obligation pour elles de prendre en compte leurs observations sur les documents en question qui conditionnent pourtant la vie des ONG de leurs partenariats et de l’atteinte d’objectifs de développement.

“Comment comprendre que la CADB aujourd’hui ne poursuit pas avec les ONG le processus engagé et soumettre pour débats lors de cette 12ème concertation des textes différents de ceux que nous avons débattus, mais qui ne prennent pas pour autant en compte nos observations ?”, s’est interrogé.

Mieux, les propositions faites par le Collectif des ONG ne figuraient pas non plus dans le document soumis à discussion. Particulièrement, il s’agit de l’aspect paritaire.

Autant d’interrogations et de doutes qui ont amené les ONG à bouder la séance d’hier. Après lecture du discours de leur représentant, les ONG se sont retirées de la salle pour refuser de servir d’alibi une fois de plus de plus pour des fins inavouées.

Le Collectif des ONG dément aussi les allégations selon lesquelles : « les ONG ne font rien, les ONG ne sont pas sérieuses ».

C’est ainsi que le collectif annonce son désarroi face “aux prises de décision unilatérales. Situation qui est insupportable et surtout incompréhensible car il semble viser la décrédibilisation des ONG”. », écrit Nouvel Horizon du 18 janvier 2006.

Propositions des Ong ….

« Comme propositions, les ONG nationales et internationales demandent la mise en place d’une commission représentative des différentes parties prenantes qui sera chargée de l’examen des propositions faites à la CADB. Elles ont jugé opportun, selon le président du Collectif, de partager avec la CADB leurs principales réflexions sur les différents textes en projet.

Mettant en exergue le rôle et la place des ONG dans le processus de développement de notre pays, le président du Collectif des ONG, Bakary Doumbia, a laissé entendre que selon le rapport de la CADB, la contribution annuelle des ONG au développement est estimée à 63 milliards F CFA.

« Toute chose qui tient aujourd’hui une place importante dans la mise en œuvre des politiques et programmes de développement », a-t-il fait remarquer ajoutant qu’elles participent à toutes les tentatives de dialogue constructif entre les acteurs de la vie politique. », écrit Les Echos du 18 janvier 2006.

Représentants des Ong se disent ouverts au dialogue …

« C’est le dos au mur que les représentants des ONG ont quitté la salle, cependant, ils ont précisé qu’ils restent ouverts au dialogue. Et Kafougouna Koné est resté muet à la réunion après le départ des ONG. », écrit Nouvel Horizon du 18 janvier 2006.