Le virus H5N1, communément appelé grippe aviaire, s’est introduit en Afrique par l’est du Nigeria. La confirmation a été rendue publique, le 9 février 2006.
En effet, le foyer de grippe aviaire qui est apparu à Jaji (Igabi, Etat de Kaduna) à l’est du Nigeria, dans une exploitation industrielle de poules pondeuses, contenait également quelques autruches et oies. Le foyer de la maladie a éclaté le 10 janvier 2006.
La grippe aviaire est une maladie hautement pathogène qui peut être
transmise à l’homme dans certaines conditions. Depuis son apparition jusqu’à nos
jours, la grippe aviaire a été enregistrée dans plusieurs pays du monde : Belgique,Bulgarie, Afrique du Sud, Cambodge, Chine… Elle a déjà fait 88 morts.
Ainsi, dès l’apparition de cette épizootie, les autorités maliennes, ont depuis octobre 2005, à travers le ministère de l’Elevage, très vite envisagées des mesures pour lutter contre la maladie.
Les journaux titrent :
« Lutte contre la grippe aviaire, Le ministre Oumar Ibrahim Touré en appelle à la l’aide internationale », titre L’Indépendant du 13 février 2006.
« Grippe aviaire : le Mali interdit l’importation de la volaille étrangère », titre Le Républicain du 12 février 2006.
« Prévention de la grippe aviaire, Le gouvernement malien met les bouchées doubles », titre Nouvel Horizon du 14 février 2006.
« Lutte contre la grippe aviaire, Le Mali à la recherche de plus de 500 millions de FCFA pour son plan d’urgence », titre L’Indépendant du 15 février 2006.
« Grippe aviaire : la crainte s’installe chez les vendeurs de volailles », titre Le Républicain du 16 février 2006.
« Oumar Ibrahim Toure, ministre de l’élevage : « Toute la planète est menacée par la grippe aviaire » », titre Les Echos du 16 février 2006.
« Alerte à la grippe aviaire, Le Mali menacé », titre Soir de Bamako du 17 février 2006.
Jahi, dans l’Etat de Kaduna au Nigeria, foyer de la grippe aviaire en Afrique …
« Rappelons, enfin, que le foyer de grippe aviaire, qui est apparu à Jaji (Igabi, Etat de Kaduna), dans une exploitation industrielle de poules pondeuses, contenait également quelques autruches et oies. La maladie a été confirmée le 6 février 2006 et le foyer a éclaté le 10 janvier 2006.
Le nombre total d’animaux sensibles dans le foyer est estimé à 46 000 volailles. Le nombre de cas était de 42 000 sur lesquels 40 000 sont morts.
Les autorités nigérianes ont immédiatement appliqué les mesures d’abattage sanitaire, de mise en interdit de l’exploitation atteinte, de désinfection de l’établissement infecté. », écrit L’Indépendant du 13 février 2006.
Risques encourus par notre pays face à la grippe aviaire, le Mali, une zone à faible risque ?…
« La grippe aviaire est une maladie hautement pathogène qui peut être
transmise à l’homme dans certaines conditions. De janvier 2004 à nos
jours, elle a été enregistrée dans plusieurs pays du monde (Belgique,
Bulgarie, Afrique du Sud, Cambodge, Chine…).
Le Mali, selon une fiche technique du ministère de l’élevage, est dans une
zone à faible risque. Toutefois indique le document, il ne faut pas
baisser la garde. Les zones du Delta central Nigérien et le bassin du
fleuve Sénégal étant des territoires d’accueil des oiseaux migrateurs. », écrit Le Républicain du 12 février 2006.
“Personne ne s’imaginait que la grippe aviaire allait faire son entrée au Nigeria. A partir du moment où ce pays a été attaqué, tout le monde entier est sous la menace. Même si la grippe n’est pas dans notre pays, on peut dire que nous sommes dans une zone à faible risque”.
Ces propos de notre ministre de l’Elevage et de la Pêche, Oumar Ibrahim Touré dans “les Echos” d’hier prouvent qu’à cause de la proximité avec le Nigeria, le Mali n’est pas à l’abri de l’épidémie de la grippe aviaire. Pour le moment, a indiqué le ministre, aucun cas d’influenza aviaire (grippe aviaire) n’a été enregistré, mais mieux vaut prévenir que guérir.
…
L’épidémie de la grippe aviaire a atteint le Nigeria, les autorités maliennes ont pris le devant. », écrit
Soir de Bamako du 17 février 2006.
Mesures entreprises par les autorités maliennes pour lutter contre la grippe aviaire …
« La grippe aviaire est une pandémie qui, après l’Asie et l’Europe est aujourd’hui au Nigeria. Par rapport à cette nouvelle situation qui affecte, voire décime les oiseaux et menace les consommateurs à travers la transmission de la maladie, les autorités des différents pays touchés, même celles des pays jusque-là non concernés, mettent les bouchées doubles, les uns pour circonscrire le mal, les autres pour prendre des mesures préventives.
Au Mali, le département de l’Elevage et de la Pêche est également à pied d’oeuvre afin de prendre les mesures qui s’imposent pour prévenir l’arrivée et la propagation de cette épidémie dont les conséquences peuvent se révéler drastiques sur la santé des oiseaux, notamment la volaille qui a une part importante dans l’économie nationale, la sécurité alimentaire. Après l’invasion acridienne et la mauvaise pluviométrie, les autorités du pays savent qu’il importe de tout faire afin que notre pays soit épargné d’une telle calamité naturelle qui ne ferait qu’accentuer les difficultés rencontrées l’année qui vient de s’écouler, pour assurer la sécurité alimentaire sans laquelle le bien-être des populations se trouve fortement menacé. », écrit Nouvel Horizon du 14 février 2006.
« Saisi déjà de la question par une Communication verbale, le 26 octobre
2005, le conseil des ministres qui a pris acte de cette Communication
avait aussitôt instruit la mise en oeuvre des mesures envisagées par le
Comité technique de Coordination pour la lutte contre la grippe aviaire.
C’est dans ce cadre que le dispositif juridique existant sera renforcé. Il
s’agit notamment de la loi n°01-022 du 31 mai 2001 régissant la répression
des infractions à la police sanitaire sur le territoire de la république
du Mali. C’est aussi le cas du Décret n°01-339/PRM du 09 août 2001 et de
l’arrêté interministériel n° 04-0596/MIC/MEF/MAEP-SG du 18 mars 2004
portant interdiction sur toute l’étendue du territoire d’importation de
viande de poulet. A ceux-ci, il faut ajouter les Comités de veille contre
la grippe aviaire crées au niveau de toutes les régions et du District de
Bamako. », écrit Le Républicain du 12 février 2006.
Dès fin 2005, le ministère de l’Elevage a mis sur pied un Comité technique de lutte contre la grippe aviaire.
« Un Comité Technique de coordination pour la lutte contre la grippe aviaire au Mali a été mis en place. Présidé par le Dr Yacouba Samaké, secrétaire général du Ministère de
l’Elevage et de la Pêche, il comprend, en plus des services techniques du département, les représentants de la société civile, des associations de
consommation et les partenaires comme la FAO, l’Union
Européenne, l’USAID, l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé animale, entre autres.
Comme si cela ne suffisant pas, un plan d’urgence de prévention et de lutte contre la grippe aviaire a été adopté par le conseil des ministres. C’est la preuve que le pays du président ATT ne veut pas se laisser surprendre par cette épidémie au cas où elle arriverait dans notre pays.
L’attitude des plus hautes autorités se comprend si l’on sait que le président ATT a pour priorité la satisfaction de la demande sociale. Mais ce serait un coup dur pour notre volaille si cette grippe attaquait le Mali. En attendant. L’Afrique évolue entre psychose et alerte à la grippe aviaire. », écrit Soir de Bamako du 17 février 2006.
« Une cellule qui regroupe en son sein les travailleurs du ministère de l’Elevage et de la Pêche et ceux des Départements de l’Economie et des Finances, de l’Industrie et du Commerce et de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile.
La structure est chargée, entre autres, de coordonner l’ensemble des activités de lutte contre la grippe aviaire en République du Mali, faciliter les concertations entre les différentes parties, notamment à travers des outils assurant le financement du système de prévention de la grippe aviaire.
S’y ajoute la promotion des actions pour prévenir la grippe aviaire et déclencher, le cas échéant, le plan d’intervention d’urgence élaboré par les services compétents.
Justement, cette stratégie d’urgence a été mise en place dès la fin de l’année dernière par le ministère de l’Elevage et de la Pêche. Elle concerne tout le territoire. Un accent étant mis sur le delta intérieur du Niger et le bassin du fleuve Sénégal.
La mise en œuvre de ce plan, selon les techniciens, permettra de contribuer à l’atteinte de la sécurité alimentaire et à la préservation de la santé publique par la protection sanitaire du cheptel. », écrit L’Indépendant du 13 février 2006.
Pour atteindre ces objectifs, un certain nombre d’activités ont été programmées par le Comité technique de lutte contre la grippe aviaire….
« Pour atteindre ces objectifs, un certain nombre d’activités sont programmées. Il s’agit de l’achat de matériel et d’équipements essentiels (équipements et réactifs de laboratoire, matériel de suivi ornithologique, etc.) qui seront mis à la disposition des différentes structures techniques pour le démarrage des activités prévues par le plan; la mise en oeuvre d’un programme de formation ciblée afin de renforcer les capacités opérationnelles des agents de terrain et des laboratoires, l’exécution d’un vaste programme de communication et de sensibilisation, l’exécution de missions pluridisciplinaires de prospection des zones à risque et la mise sous surveillance des localités d’accueil potentiel. Les activités de surveillance concerneront les oiseaux domestiques et les oiseaux sauvages et l’élaboration d’un protocole de suivi des oiseaux sauvages ainsi que l’examen clinique, anatomopathologique et de laboratoire de sujets malades et ou suspects, et de sujets morts. Enfin, les chercheurs procéderont à la prise de mesures sanitaires, conformément aux textes législatifs et réglementaires en vigueur. », écrit L’Indépendant du 13 février 2006.
Le 10 février dernier, le ministre Oumar Ibrahim Touré a rencontré les membres du Comité technique et a lancer un vibrant appel aux partenaires au développement afin qu’ils apportent leur concours à la prévention et à la lutte contre l’épizootie…
« Quatre départements ministériels : celui de l’élevage et de la pêche, du
Commerce et de la concurrence, de l’économie et des Finances ainsi que de
la sécurité intérieure et la protection civile ont conjointement signé le
vendredi 10 février dernier un arrêté portant interdiction temporaire
d’importation des oiseaux et produits avicoles.
En plus des oiseaux domestiques, de leur viande, oeufs, plumages,
l’interdiction énoncée dans l’article 1er couvre également les matériels
pathologiques ou suspects de même que les produits biologiques non traités
par un procédé assurant les destruction du virus de la grippe aviaire.
L’importation de poussin d’un jour et d’oeufs à couver est autorisée à
condition, indique l’article 2, qu’ils proviennent de pays indemnes, au vu
des informations de l’OMS (OIE), de grippe aviaire. Etant entendu que les
oeufs provenant de l’importation doivent toujours être soumis à la
désinfection avant toute consommation.», écrit Le Républicain du 12 février 2006.
« Après avoir remercié les membres de ce Comité technique pour leur
assiduité aux réunions hebdomadaires et la presse publique comme privée
pour le rôle joué dans l’information des populations sur la maladie, le
ministre de l’élevage et de la pêche a attiré l’attention des participants
sur les récents développement de la grippe aviaire.
« Depuis 48 h la grippe aviaire est présente sur notre continent… » a-t-il
déclaré en s’appuyant sur le cas du Nigeria qui a déjà enregistré des
foyers d’infection et perdu plusieurs centaines de volailles contaminées
par le virus H5 N1.
Ce qui est arrivé au Nigeria doit nous amener à comprendre que la maladie
peut arriver partout. Et aucun pays n’est à l’abri. Ce qui, à en croire le
ministre Touré, doit nous amener, au Mali, à approfondir la réflexion pour
renforcer nos mesures, notre dispositif de prévention.
Occasion aussi pour lui de lancer un appel pressant aux partenaires afin
de doter le département des ressources financières nécessaires pour
l’organisation de la stratégie de défense. », écrit Le Républicain du 12 février 2006.
L’intégralité de l’arrêté ministériel pris en Conseil des ministres par le gouvernement, le mercredi 8 janvier …
“ARRETE INTERMINISTERIEL n° 06-0 2 3 9/MIC MEF MEP MSIPC
PORTANT INTERDICTION TEMPORAIRE D’IMPORTATION DES OISEAUX ET PRODUITS AVICOLES
LE MINISTRE DE L’INDUSTRIE ET DU COMMERCE
LE MINISTRE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES
LE MINISTRE DE L’ELEVAGE ET DE LA PECHE
LE MINISTRE DE LA SECURITE INTERIEURE ET DE LA PROTECTION CIVILE
Vu la Constitution;
Vu la Loi n°95 031 du 17 février 1995 fixant les conditions de gestion de la faune sauvage et de son habitat
Vu la Loi n° 01-022 du 31 Mai 2001 régissant la répression des infractions à la police Sanitaire des animaux sur le territoire de la République du Mali,
Vu la Loi n° 05 du 11 février 2005 portant création de la Direction Nationale des Services vétérinaires
Vu l’Ordonnance n°90-58 P-RM du 10 octobre 1990 portant création de la Direction Générale des Douanes ;
Vu l’Ordonnance n°98-019 P-RM du 20 août 1998 rectifiée par la loi n°99-002 du 25 février 1999 portant création de la Direction Nationale du Commerce et de la Concurrence
Vu l’Ordonnance n°04-026/P-RM du 16 septembre 2005 portant création de la Direction Générale de la Police Nationale;
Vu le Décret n°00-505 PRM du 16 octobre 2000 portant réglementation du commerce extérieur
Vu le Décret n°01-339 PRM du 09 Août 2001 fixant les modalités d’application de la Loi n°01-022 du 31 mai 2001 portant répression des infractions à la police sanitaire des animaux sur le territoire de la République du Mali
Vu le Décret n° 05-104/ PRM du 09 Mars 2005 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement de la Direction Nationale des Services Vétérinaires
Vu le Décret n°04-141/PRM du 02 mai 2004 modifié portant nomination des membres du gouvernement.
ARRETENT
Article 1er : Est interdite temporairement sur toute l’étendue du territoire national l’importation :
-des oiseaux domestiques ou sauvages,
-de la viande d’oiseaux domestiques ou sauvages des oeufs destinés à la consommation
-des plumages d’oiseaux;
-des matériels pathologiques ou suspects et produits biologiques d’oiseaux non traités par un procédé assurant la destruction du virus de la Grippe aviaire.
Article 2 : L’importation de poussins d’un (1) jour et d’oeufs à couver est autorisée à condition qu’ils proviennent de pays indemnes de Grippe aviaire au vu des informations fournies par l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE).
A l’importation, les œufs à couver sont soumis à la désinfection.
Le détail des procédés de désinfection est fixé par le Directeur National des Services Vétérinaires.
Article 3 : Les documents d’importation doivent être soumis au préalable à l’autorisation des Services Vétérinaires.
La liste des documents exigés est fixée par le Directeur National du Commerce et de la Concurrence.
Article 4 : Le Directeur National du Commerce et de la Concurrence, le Directeur Général des Douanes, le Directeur Général de la Gendarmerie Nationale, le Directeur Général de la Police Nationale et le Directeur National des Services Vétérinaires sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’application du présent arrêté.
Article 5 : Le présent arrêté qui abroge toutes dispositions antérieures contraires sera enregistré, publié et communiqué partout où besoin sera. », écrit L’Indépendant du 13 février 2006.
Mardi 14 février, une rencontre entre les partenaires au développement et le gouvernement du Mal a eu lieui. Le coût total du plan d’urgence de lutte contre la grippe aviaire a été estimé par les autorités maliennes à 862 094 646 FCFA. Cependant, les moyens logistiques fournis par l’Etat malien représentent la somme de 332 600 000 FCFA…
« Le coût total du plan d’urgence de lutte contre la grippe aviaire est de 862 094 646 FCFA. Les moyens logistiques fournis par l’Etat malien représentent la somme de 332 600 000 FCFA. C’est en substance ce qui ressort de la communication faite, hier mardi 14 février, lors de la rencontre entre les partenaires au développement et le gouvernement du Mali.
Assurément, le gouvernement du Mali veut prendre le pas sur le virus H5N1. Ainsi, après la réunion extraordinaire du comité de lutte contre la grippe aviaire, du vendredi 10 février, c’était au tour des ambassades et organismes internationaux de se retrouver, hier mardi, au ministère des Affaires Etrangères.
Après une brève allocution de l’hôte du jour, le ministre Moctar Ouane, c’est son homologue en charge de l’Elevage et de la Pêche, Oumar Ibrahim Touré qui a eu la lourde tâche de présenter la communication sur le sujet. « Ce qui était une hypothèse hier vient d’être confirmé avec l’apparition de grippe aviaire ou H5N1 au Nigeria le 8 février 2006. Le Nigeria est en Afrique de l’Ouest, donc aux portes du Mali ».
Un train de mesures réglementaires
Le ministre Oumar Ibrahim Touré d’égrener un chapelet d’actions entreprises aussi bien au Mali que dans la sous-région pour endiguer l’épizootie.
Dès le 18 octobre 2005 s’est tenue une réunion ministérielle à laquelle ont participé les ministres concernés par le fléau et des partenaires au développement tels que la FAO, l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OIE), l’OMS, l’Union Européenne et l’USAID. Cette réunion a instruit la mise en place d’un comité technique de coordination pour la lutte contre la grippe aviaire en République du Mali, de même qu’un Secrétariat technique permanent.
Une structure chargée de coordonner l’ensemble des activités de lutte contre le fléau, de promouvoir les synergie entre les différents acteurs, de collecter et traiter les information y afférent.
Huit jours plus tard, c’était le Conseil des ministres qui prenait acte d’une communication verbale relative à l’évolution de la maladie dans le monde et aux mesures prise par le gouvernement pour empêcher son introduction au Mali.
Depuis, le comité technique tient régulièrement des réunions, organise des missions de prospection dans les zones d’accueil d’oiseaux migrateurs comme celles de Kayes, Mopti et Tombouctou.
Des tournées qui vise dans le cadre de renforcement de l’inspection sanitaire des volailles et des produits avicoles aux frontières.
Dans le domaine réglementaire, le gouvernement a tout d’abord pris l’arrêté n°05-2703 du 16 novembre 2005 fixant les dispositions à prendre dans le cadre de la lutte contre la grippe aviaire.
Un arrêté qui stipule qu’en cas de suspicion d’influenza aviaire, le préfet ou le gouverneur du District de Bamako prend, après avis du chef de service vétérinaire ou de son représentant, une décision de mise sous surveillance délimitant un périmètre hébergeant l’exploitation suspectée, avec des mesures de polices sanitaire.
Dans ce même cadre, une autre décision interministérielle dont nous faisions état en début de semaine dans nos colonnes, a été prise le 10 février dernier. Rappelons qu’elle porte interdiction temporaire d’importation des oiseaux et de produit avicoles.
Il s’agit, notamment des oiseaux domestiques ou sauvages, de la viande d’oiseaux sauvages ou domestiques, des œufs destinés à la consommation, des plumages d’oiseaux, des matériels pathologiques.
Cependant, l’importation de poussins d’un jour et d’œufs à couver est autorisée à condition qu’ils proviennent de pays indemnes de grippe aviaire au vu d’informations fournies par l’OIE.
S’y ajoutent la mise en place des comités de veille contre la grippe aviaire et l’atelier FAO/UEMOA sur l’assistance d’urgence pour la détection précoce et la prévention de l’influenza aviaire hautement pathogène en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Plus de 862 millions de FCFA pour contrer l’épizootie
Le coût total du plan d’urgence est de 862 094 646 Fcfa. Les moyens logistiques fournis par l’Etat représentent la somme 322 600 000 Fcfa. Il reste donc à chercher 539 494 646 Fcfa.
Le plan d’urgence dont il est question ici concerne l’ensemble du territoire malien et a pour objectif général de contribuer à l’atteinte de la sécurité alimentaire et à la préservation de la santé publique.
Ses activités porteront, entre autres, sur l’acquisition de matériels et d’équipements essentiels de laboratoire, ainsi que de matériels de suivi ornithologique, sur le renforcement des capacités opérationnelles des agents de terrain et des laboratoires.
Le ministre Oumar Ibrahim Touré de terminer son intervention par ceci : « Je lance un vibrant appel à tous pour rendre opérationnel notre plan d’urgence de prévention et de lutte contre la grippe aviaire au Mali ».
Séance tenante, les réactions de certains partenaires au développement ne se sont pas faites attendre.
La FAO, par exemple, a suggéré certaines mesures à prendre en cas de crise, avant d’annoncer sa contribution de 25 000 euros pour le matériel d’urgence. », écrit L’Indépendant du 15 février 2006
Au moment où la grippe aviaire est en train de faire des dégâts en Occident et s’annonce pour l’Afrique avec son introduction au Nigeria, les vendeurs maliens de volailles s’interrogent encore sur la maladie et abordent différemment le sujet…
« Chacun des vendeurs rencontrés a son propre commentaire ou sa propre définition de la maladie qui fait trembler déjà plus d’un au marché Dibida
: « la grippe aviaire est un nouveau complot des blancs », « c’est une maladie qui n’attrape que les volailles d’origine occidentale », « c’est une maladie des pondeuses », etc. Autant de commentaires qui n’ont naturellement rien à voir avec la grippe aviaire qui existe bel et bien.
Au marché Dibida de Bamako-coura, hier était un jour ordinaire pour Sidiki Diarra, du haut de ses 45 ans et vendeur de volaille depuis plus de 15 ans. Assis avec un regard hagard, il s’interroge sur ce qu’adviendra demain si jamais la grippe aviaire s’introduisit par malheur au Mali.
« J’entends parler de cette maladie à la télé, mais je n’y comprends rien », indique M. Diarra qui explique que depuis l’annonce de cette maladie les ventes ont beaucoup chuté. Elles sont passées de 20 à 30 poulets par jour avant l’annonce de la maladie contre 3 à 4 poulets par jour aujourd’hui.
Ce n’est pas heureusement le même constat que fait Lassine Mariko, vendeur de poulets depuis 1991, près du cimetière de Hamdallaye. Il estime avoir entendu parler de la grippe aviaire à travers des échanges avec ses propres clients qui n’hésitent pas souvent à lui poser des questions sur l’existence de la maladie afin de se rassurer et se protéger. « Mes clients n’ont pas encore arrêté de venir payer mes poulets et pintades. Alors je n’ai senti en aucun moment les effets d’annonces de la grippe aviaire », estime M. Mariko. Mais apparemment, les clients se font rares chez ses voisins vendeurs qui ont presque tous remis les poulets dans les poulaillers et attendent au tour du thé des éventuels clients. Voulant savoir les raisons de leur démobilisation, un d’entre eux explique :
« cette histoire commence à nous faire du mal bien que nos poulets soient invulnérables à une telle maladie qui n’atteindra facilement que les volailles d’origine occidentale ».
Beaucoup de ses camarades partagent son avis et pensent que le moment est venu pour eux de changer de métier. Le vieux Sidiki Tangara, ancien cultivateur, reconverti en vendeur de poulets se dit aujourd’hui préoccupé. « Les nouvelles que j’entend çà et là ne me réconfortent plus.
Car j’ai une famille à nourrir. Si ça continue comme cela, je vais retourner au champ », disait-il. Faisant allusion à la mévente et aux conséquences de la grippe aviaire, Sidiki Tangara explique qu’il ne vend aujourd’hui qu’à peine 2 à 3 poulets par jour. « Ce qui ne me permet pas de répondre aux multiples besoins de ma famille », poursuit le vieux Sidiki.
Déficit d’information
Sans exception, tous les vendeurs approchés ont, d’une manière ou d’une autre, appris l’existence de la grippe aviaire en dehors du Mali. Mais ils ignorent tous les dispositions prises par le gouvernement du Mali dans le cadre de la prévention notamment l’arrêté interministériel interdisant l’entrée de certaines espèces de volailles sur le territoire malien.
Mieux, aucune autorité n’a choisi encore d’aller rencontrer les premiers concernés par les conséquences de la grippe aviaire et les dispositions sécuritaires. Les multiples vendeurs et revendeurs des poulets et pintades continuent à prendre leur mal en patience, même si malgré tout les prix de vente sont restés stables : de 1000 F Cfa à 2000 F Cfa pour les poulets et de 1500 à 2000 F Cfa pour les pintades. La progression de la grippe aviaire n’a apporté aucun changement à ce niveau. Malgré leurs inquiétudes et leurs divergences d’avis, les vendeurs de poulets sont unanimement confiants que la grippe aviaire n’atteindra pas le Mali. », écrit Le Républicain du 16 février 2006.