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Le 5 juillet 2005, à la cité du Niger, l’animateur de Radio Klédu Hamidou Diarra dit « Dragon » a été sauvagement agressé à la sortie de son émission « Aw ni sogoma ».
Aussi, le peuple malien s’inquiète de cette dérive attentatoire aux libertés et particulièrement à la liberté d’expression et de presse, et réclame que justice soit faite.
En réaction à l’enlèvement et à l’agression de Hamidou Diarra dit Dragon, animateur à la radio Kledu,le Bureau Exécutif de l’Organisation des Jeunes Reporters du Mali (OJRM) a organisé le lundi 11 juillet 2005, un sit-in dans la cour du Ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies. La manifestation a été sanctionnée par une remise de déclaration au ministre de tutelle M. Gaoussou Drabo.
Selon l’Organisation des jeunes reporters du Mali, les agressions contre des journalistes sont en train de prendre des proportions démesurées dans notre pays qui pourtant se glorifie du titre de pays d’Afrique qui respecte le plus la liberté d’expression.
La grande marche de la semaine, a eu lieu le lendemain, mardi 12 juillet. Cette marche de protestation, avait pour objectif de montrer aux plus hautes autorités les abus et les déviances dont notre jeune démocratie fait l’objet à travers l’enlèvement, la torture et la séquestration d’Hamidou Diarra dit Dragon.

Les journaux titrent :
-« Affaire « Dragon » : le film du RAPT », titre L’Essor du 11 juillet 2005
-« Après l’agression de « Dragon », quinze journalistes en danger ! », titre Les Echos du 12 juillet 2005.
-« Agression de « Dragon » de la radio Klédu, l’ORJM monte la pression autour du ministre Gaoussou Drabo, titre Nouvel Horizon du 12 juillet 2005.
-« Sit-in de l’ORJM, Après Sory Haïdara, Oumar Sidibé et Dragon, Qui sera la prochaine cible ? », titre Soir de Bamako du 12 juillet 2005.
-« Agressions de journalistes, la presse marche et dénonce la dérive », titre Les Echos du 13 juillet 2005.
-« Le ministre Gaoussou Drabo hier face aux marcheurs de la presse, Les coupables de l’agression contre Dragon doivent être châtiés « , titre L’Indépendant du 13 juillet 2005.
-« Violence contre la presse : L’OJRM tire sur la sonnette d’alarme », titre L’Essor du 12 juillet 2005.
-« Marche de protestation de la presse : la pluie n’a pas refroidi la détermination », titre L »Essor du 13 juillet 2005.
-« Lettre à mon ami « Dragon », titre Nouvel Horizon du 15 juillet 2005.

Version des faits par Hamidou Diarra dit « Dragon »

Jeudi 07 juillet, à la maison de la presse, lors d’une conférence de presse, organisée par Radio Klédu, Hamidou Diarra dit « Dragon », a relaté les circonstances dans lesquelles il a été enlevé et passé à tabac par des inconnus …

« L’animateur de la radio Kledu, Hamidou Diarra dit Dragon, a pu relater jeudi dernier devant les journalistes à la Maison de presse, les circonstances dans lesquelles, il a été enlevé et passé à tabac par des inconnus.
l’animateur est apparu en bonne forme et n’a pas été avare en précisions.
Mardi dernier, il était un peu plus de 11 heures quand il quitta la radio pour rentrer chez lui après son émission. Chemin faisant, il s’arrêta au niveau du ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine pour discuter un brin avec une connaissance. C’est là qu’un 4X4 de couleur rouge bordeaux pila à quelques mètres de lui. Cinq gaillards en surgirent. Ils se saisirent de l’animateur et l’entraînèrent de force dans le 4×4 qui démarra en trombe. Les ravisseurs qui agissaient à visage découvert, prirent le soin de passer la tête de Dragon dans une cagoule.
L’action se déroula si vite que l’animateur n’eut que le temps de demander à son ami d’alerter les responsables de la radio Kledu et de relever le numéro de la plaque d’immatriculation du véhicule. Stupéfait par ce kidnapping digne d’un film policier, Dragon demanda des explications à ses ravisseurs. « Toi tu dois cesser de parler », lui répondit l’un d’entre eux.
Notre confrère qui ne pouvait voir le chemin emprunté par le véhicule, pense qu’il a d’abord pris la route de Koulikoro avant de bifurquer vers Banconi et de multiplier, alors, les changements de direction. Notre confrère devina un moment qu’il était au niveau de Samé quand il entendit le bruit caractéristique des camions très nombreux sur cette voie.
Le 4X4 se dirigeait effectivement vers Kati. Dans un endroit isolé, les gros bras poussèrent leur victime sans ménagement hors du véhicule. Ils le rouèrent de coups de matraques et de bâtons avant de l’asperger de bière et de se servir de tessons pour lui taillader les mains et les pieds.
Avant de l’abandonner sans connaissance, ils lui ôtèrent la cagoule et détachèrent ses pieds et ses mains. Après le départ des cinq hommes, Hamidou Diarra pu gagner le bord de la route où il fut secouru par un automobiliste.
Pendant ce temps, les policiers du 3è arrondissement, alertés par la direction de la radio Kledu, avaient entamé des recherches.
Notre confrère assure que ses ravisseurs étaient des porteurs d’uniforme mais il ne peut préciser à quel corps ils appartiennent. Après son récit, l’animateur rassurera les confrères sur l’évolution de son état de santé.
« . », écrit « L’Essor » du 11 juillet 2005.

Suite à l’agression de Dragon, lL’inquiétude est vive dans les rangs de l’Organisation des jeunes reporters du Mali (OJRM) dont les militants ont tiré sur la sonnette d’alarme. L’ORJM a organisé le lundi 11 juillet, un sit-in dans la cour du département de la Communication. Reçue par le ministre Drabo, l’OJRM, a remis à ce dernier, une déclaration dénonçant l’acte qualifié de barbare.

« L’inquiétude est vive dans les rangs de l’Organisation des jeunes reporters du Mali (OJRM) dont les militants ont tiré sur la sonnette d’alarme, hier, par l’entremise d’un sit-in organisé dans la cour du ministère de la Communication et des Nouvelles technologies. La banderole tendue derrière une trentaine de reporters assis face à l’entrée du cabinet du ministre, arborait une mise en garde de circonstance : « Halte à la violence, vive la liberté d’expression ».

Si l’enlèvement de Dragon est considéré par les manifestants comme la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, leur sit-in est une invite aux pouvoirs publics à s’impliquer profondément dans la protection des hommes de médias dans l’exercice de leur profession. « Aujourd’hui la victime se nomme Hamidou Diarra dit Dragon, demain, ce sera peut-être le tour de Mohamed Traoré de l’Essor. Il faut mettre fin à cette nouvelle forme de violence faite aux animateurs de presse », estime Ibrahim Attaher, responsable de la Ligue pour la justice et le développement des droits humains, dont l’organisation, à l’instar de plusieurs associations professionnelles et de la société civile et formations politiques, a condamné cette agression.
Celle-ci n’a pas fini de susciter des réactions puisque d’autres associations professionnelles organisent ce matin une manifestation d’alerte des autorités et de solidarité avec l’animateur.
», écrit L’Essor du 12 juillet 2005

« Dans la déclaration signée du secrétaire général du bureau exécutif, le confrère Kassim Traoré, l’OJRM condamne avec la dernière énergie cet acte odieux digne d’une autre époque et qui vise à museler la presse. Elle (OJRM) appelle le gouvernement à prendre toutes ses responsabilités pour assurer aux journalistes la sécurité requise dans l’exercice de leur fonction. Le ministre de la Communication, pour sa part, a répondu que “la presse a toujours dérangé certaines personnes ; rien ne doit la dérouter de sa mission; elle doit continuer à faire pression sur ces personnes”, a ajouté Gaoussou Drabo.
Dans la déclaration remise au ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies, le bureau exécutif de l’OJRM relève que l’agression physique des journalistes a tendance à devenir monnaie courante ces derniers temps au Mali, qui se glorifie pourtant du titre de pays d’Afrique qui respecte le plus la liberté d’expression
Le Directeur de Publication du “Le Zénith Balé” s’est fait copieusement tabasser par des inconnus après avoir reçu auparavant des menaces au téléphone. Sory Haïdara, Rédacteur en Chef du “Challenger”, connu pour des critiques souvent dures contre le régime, a également fait les frais de ceux qui menacent dangereusement la liberté d’expression et de presse au Mali. Le journaliste fut molesté par des inconnus au rond point <> à Hamdallaye.
Beaucoup de journalistes font aujourd’hui l’objet de menaces et d’intimidation. C’est un secret de polichinelle, il existe une liste noire d’une quinzaine de journalistes à tabasser. La liberté d’expression au Mali est un exemple en Afrique. Cet acquis démocratique obtenu dans le sang est cependant sérieusement compromis du fait d’actes portant atteinte à la personne des journalistes. Le dernier en date remonte au mardi 5 juillet 2005, avec l’enlèvement et la séquestration de notre confrère Hamidou Diarra dit Dragon de la radio Klédu.
L’Organisation des Jeunes Reporters du Mali (OJRM) condamne avec la dernière énergie ces actes dignes d’une autre époque et qui ne visent qu’à museler la presse. Elle appelle en outre le gouvernement à prendre toutes ses responsabilités pour assurer aux journalistes la sécurité requise dans l’exercice de leur fonction.
S’il est vrai que la presse malienne s’est librement exprimée au plus fort du régime militaire aucune menace ne la déviera de son chemin.
», écrit Nouvel Horizon du 12 juillet 2005.

L’occasion était bonne pour les jeunes reporters d’informer le ministre Gaoussou Drabo que plusieurs journalistes font l’objet de menaces et d’intimidation.

« L’OJRM a révélé qu’il existe une liste noire de 15 journalistes à tabasser. Toutes choses qui mettent en danger la liberté d’expression acquise dans le sang. « Nous demandons au gouvernement de prendre toutes ses responsabilités pour assurer aux journalistes la sécurité requise dans l’exercice de leur fonction. S’il est vrai que la presse malienne s’est librement exprimée au fort du régime militaire, aucune tentative fusse-t-elle dissuasive ne la déviera de son chemin », peut-on lire dans la déclaration de l’OJRM. », écrit Les Echos du 12 juillet 2005.

Réaction du ministre de la communication et des nouvelles technologies, le gouvernement a condamné l’acte ignoble commis sur la personne de «Dragon»

« Le ministre de la Communication et des Nouvelles technologies, accompagné de ses proches collaborateurs, a salué l’initiative des jeunes reporters.
Il a réaffirmé la volonté du gouvernement qui, a-t-il rappelé, a condamné l’acte ignoble commis sur la personne de « Dragon », de faire la lumière sur cette agression qui ne fait que ternir l’image de notre pays.
C’est certainement ce même message du ministre de la Communication qui sera servi en guise d’apaisement ce matin à l’occasion de la grande marche de protestation de toute la presse malienne.
« , écrit Les Echos du 12 juillet 2005.

En plus de Radio Klédu, l’Ujao a également déposé une plainte…

« Rappelons qu’en plus de la plainte de radio Klédu, une autre a été déposée par les responsables des associations professionnelles nationales et de l’Ujao (Union des journalistes de l’Afrique l’ouest). A cet effet, un avocat a été commis pour suivre la procédure jusqu’au bout. », écrit L’Essor du 13 juillet 2005.

Le mardi 12 juillet, une grande marche de protestation contre l’enlèvement, la torture et la séquestration d’Hamidou Diarra dit Dragon, a eu lieu. Journalistes, hommes politiques, responsables et militants d’associations de défense de la liberté de la presse, ont bravé la pluie pour marcher de la Maison de la Presse au Ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies, en passant par la Primature.

Pourquoi cette marche …

« La marche de protestation, qui s’est déroulée sans incident, avait pour objectif de montrer aux plus hautes autorités les abus et les déviances dont notre jeune démocratie fait l’objet à travers l’enlèvement, la torture et la séquestration d’Hamidou Diarra dit Dragon. », écrit « Les Echos » du 13 juillet 2005.

Qui a pris part à cette marche …

« L’image rappelle étrangement mars 1991 au temps de la contestation populaire des mouvements et associations démocratiques contre le régime chancelant du général Moussa Traoré. Banderoles à hauteur de poitrine, les hommes de médias maliens, avec à leur tête la Maison de la Presse, l’Union des Journalistes de l’Afrique de l’Ouest (UJAO), l’Union Nationale des Journalistes du Mali (UNAJOM), l’Association des Editeurs de la Presse Privée (ASSEP), l’Union des Radios et Télévisions Libres du Mali (URTEL), l’Observatoire pour la Déontologie et l’Ethique de la Presse (ODEP), l’Union Internationale de la Presse Francophone/Mali (UPF/Mali), ont fait une véritable démonstration de force. », écrit L’Indépendant du 13 juillet 2005.

« Ils étaient plusieurs journalistes, hommes politiques, responsables et militants d’associations de défense de la liberté de la presse, à braver, hier mardi, la pluie pour marcher de la Maison de la Presse au Ministère de la Communication et des Nouvelles Technologies en passant par la Primature. « , écrit L’Indépendant du 13 juillet 2005.
« Plusieurs acteurs du mouvement démocratique ont pris part à la marche.
Parmi eux, Me Amidou Diabaté, Oumar Mariko et l’inusable Djiguiba Kéita dit PPR… Idrissa Sako.,
», écrit les Echos du 13 juillet 2005.

« Membres du Mouvement démocratique et considérés comme des ardents défenseurs de la liberté de la presse, le Dr Oumar Mariko, Djiguiba Keîta  » PPR « , Hamidou Diabaté du PARENA, Salimata Coulibaly de l’ASCOMA ont été amenés à battre le pavé aux côtés des journalistes. », écrit L’Indépendant du 13 juillet 2005

Durant la grande marche, sur les banderoles étaient écrit …

« Les nombreux curieux et autres automobilistes, immobilisés par les manifestants sur la grande artère de l’avenue de l’indépendance, lisaient les grandes banderoles trempées par l’averse. D’une banderole à l’autre, les associations de presse rivalisaient en slogans. Pour l’OJRM (Organisation des Jeunes Reporters du Mali), il est temps de mettre un terme à la violence faite aux journalistes.  » Journalisme en danger = démocratie en danger « , lit-on sur le tissu géant de l’UNAJOM.  » L’agression contre Dragon : une dérive suicidaire du pouvoir contre la presse « , laisse entrevoir une autre banderole. Même son de cloche pour l’UJAO dont le message exige  » l’arrestation des agresseurs de Dragon « ., écrit L’Indépendant du 13 juillet 2005.

Slogans scandés par les manifestants …

« Aussi variés les uns que les autres, les slogans scandés à profusion par les manifestants témoignaient de leur détermination à barrer la route aux fossoyeurs de la démocratie malienne.  » Dictature, à bas ! Barbarie, à bas ! Répression, à bas ! Liberté de la presse, oui ! « , tels étaient les couplets en hymne chantonnés par les hommes de médias. « , écrit L’Indépendant du 13 juillet 2005.
« Tout le long de l’itinéraire, les journalistes scandaient des slogans fustigeant l’attitude du pouvoir ; « Abas la dictature ! », « Abas les assassins ! », « Abas l’oppression, vive la liberté de la presse…
», écrit Les Echos du 13 juillet 2005.

Condamnations unanimes …

« Pour l’ancien leader estudiantin, l’agression de Dragon est une réédition des pratiques de loubards et de milices privées que nous avons connues sous le régime ADEMA au cours duquel la Sécurité d’Etat était sous la coupe d’un certain Soumeylou Boubèye Maïga.  » Le pouvoir actuel pense que la solution à la crise économique et sociale réside dans le musellement de la presse. Rien ne justifie un tel acte qui doit être condamné par tous les démocrates « , a dit Mariko.
 » En tant que démocrate ayant participé à l’édification de la démocratie dans notre pays, nous nous devons de manifester contre ce genre de dérive. Rester en marge d’un tel combat, c’est comme construire sa maison et la voir s’écrouler passivement « , confie Djiguiba Keîta  » PPR  » du PARENA.
», L’Indépendant du 13 juillet 2005.

Déclaration remise au ministre de la communication et des nouvelles technologies …

« Accueillie sans fioritures dans la cour du Département par un des leurs, le Ministre Gaoussou Drabo, la marée humaine de journalistes a tenu à se faire entendre. Dans une déclaration lue sous la pluie par Yaya Sangaré, le Président de l’Union des Radios et Télévisions Libres du Mali (URTEL), les hommes de médias maliens disent avoir appris avec consternation l’enlèvement et l’agression barbare dont a été victime Hamidou Diarra. Les journalistes considèrent que cet  » acte ignoble  » fait suite aux violences sur des journalistes perpétrées notamment contre Sory Haïdara du Journal  » Le Challenger  » le 24 avril 2004 et Oumar Sidibé du  » Zénith Balé  » le 1er juin 2005. Selon eux, ces actes constituent des atteintes graves et un recul notoire de l’exercice de la liberté de la presse au Mali, un pays pourtant cité en exemple en Afrique. Considérant que la liberté de la presse est un acquis de la révolution de mars 1991, que son exercice est garanti par l’article 7 de la constitution, les journalistes affirment que toutes ces agressions constituent un mépris pour les structures d’encadrement, de régulation et d’autorégulation de la presse de même que pour la législation et la réglementation en la matière.
 » Nous nous inquiétons, dénonçons et condamnons sans réserve cette nouvelle méthode de musellement de la presse et du journaliste. Engageons les journalistes et hommes de médias à un respect stricte de l’éthique et de la déontologie journalistiques. Nous exigeons que les auteurs de cet acte barbare soient rapidement arrêtés et traduits en justice, conformément à la loi en vigueur
« . », écrit L’Indépendant du 13 juillet 2005.

«  Extrait : « Les actes ignobles de violences sur les journalistes constituent des atteintes graves et un recul notoire à l’exercice de la liberté de la presse au Mali, cité en exemple en Afrique ». « Nous nous inquiétons, dénonçons et condamnons sans réserve cette nouvelle méthode de musellement de la presse et du journaliste », s’est indigné le président de l’Union des radios et télévision libre du Mali (Urtel). Yaya Sangaré a ensuite pris l’engagement au nom de toutes les associations professionnelles, d’oeuvrer à un respect strict de l’éthique et de la déontologie dans le traitement de l’information. Au nom de ses pairs, il a exigé l’interpellation et le jugement des auteurs de cet acte barbare. » , écrit L »Essor du 13 juillet 2005.

Réaction du ministre de la communication et des nouvelles technologies, le gouvernement a condamné l’acte ignoble commis sur la personne de «Dragon» …

« Je pense que depuis l’agression, le gouvernement a fait une déclaration en condamnant l’acte qu’il a qualifié d’ignoble. Votre combat est légitime et je pense que les enquêtes en cours ne tarderont pas à situer les responsabilités », a-t-il dit avant de remercier toute la presse. », écrit les Echos du 13 juillet 2005.

« Très attentif à la déclaration, le Ministre Drabo dit avoir enregistré avec beaucoup de responsabilité les inquiétudes et les dénonciations des journalistes. Rappelant la volonté manifeste des plus hautes autorités du pays de faire toute la lumière sur  » l’ignoble agression  » dont a été victime Dragon, Gaoussou Drabo juge important que la vérité soit dite et que la lumière soit faite.
 » La meilleure protection que l’on puisse accorder aux journalistes, c’est de faire toute la lumière sur l’affaire Dragon. Il faut que les coupables soient châtiés . Cela servira à dissuader tous ceux qui seraient tentés d’avoir des attitudes similaires « , a dit le Ministre Drabo. Affirmant que la manifestation de protestation des journalistes est un  » signal d’alerte légitime que la presse a donné aux autorités « , le Ministre a ajouté qu’en tant que confrère, il a désormais le devoir d’être plus vigilant en matière de défense de la liberté de la presse.
», écrit L’Indépendant du 13 juillet 2005.

Dans une lettre à Dragon, Haïdara ML de Nouvel Horizon du 15 juillet 2005, affirme tout son soutien à son collègue Dragon

« Lettre à mon ami « Dragon »
Cher ami Dragon, Une petite tête mal pensante, te prenant pour son poil à gratter, a envoyé de gros bras sans tête pour t’imposer le silence par une méthode qu’on croyait appartenir à l’âge de la pierre taillée.
Mon cher, je suis désolé de te le dire, mais je n’avais encore jamais écouté ton émission qui t’a valu cette barbarie.
Et depuis la « lâcheté » perpétrée à ton encontre, j’ai eu l’occasion de l’écouter, encore que ce soient des extraits.
Tu sais, moi je suis de Mopti et je traverse régulièrement ta ville Ségou pour m’y rendre ou revenir ici, à Bamako, mais toi, mon ami, ce sont la justesse de tes propos, ta crédibilité dans ton émission et l’injuste souffrance que tu as subie, qui viennent de traverser tout un continent. Je suis fier d’être ton ami même s’il faut qu’on me mène aussi sur la route de Kati…
Le commissaire du 3è arrondissement m’a dit que ceux qui t’ont passé à tabac étaient méchants comme la gale, vu toutes les blessures ignobles et imméritées que tu portes.
Je n’ai pas répondu mais « j’ai parlé à moi-même » (tu sais, comme dans les bandes dessinées, quand quelqu’un se parle à lui-même avec les petites bulles en forme de flèches sur lui) et je me suis dit : « Ces gros bras étaient aussi bêtes que leurs pieds ».
Mais plutôt de me parler de méchanceté des « lâches qui courent toujours », j’aurai voulu avoir l’explication sur le fait qu’une 4X4 dont la couleur est connue, sans immatriculation puisse rouler librement à Bamako (d’accord pour ça) mais que tous les policiers en faction, un peu partout, ne l’aient ni vue ni connue et qu’aucun d’eux, ne l’aient même pas entre aperçue – N’Terikè, Abè Famou wa
AH ! Tu vois que tu m’entraînes dans les expressions de l’excellent bambara de Ségou dont tu détiens le secret et que tu utilises pour mettre à nu les tares de notre société politico administrative, même au-delà.
Mon cher Dragon, sache que nous nous appelons tous “Dragon” maintenant ou de préférence nous sommes tous “Dragon” si cela veut dire « gardiens vigilants, farouches », pour dénoncer toutes ces pratiques qui minent notre landernau politique et administratif.
N’Terikè, excuse-moi, je n’ai même pas pris soin de te demander si ça va mieux et te souhaiter prompt rétablissement mais tu comprendras peut-être l’état d’esprit dans lequel je baigne depuis ce mardi 05 juillet 2005, en plein jour, où je me suis senti en totale insécurité dans mon travail aussi noble qu’exaltant; depuis ce jour où, à cause de ton passage à tabac, j’ai découvert qu’il y a un quidam, désireux de réussir un effet de gel sur ma liberté de presse et d’expression et qui pouvait en toute impunité, m’envoyer ses nigauds abîmer mon corps.
Je te quitte, mon cher, en te disant que ce quidam peut toujours demander à ses sbires de casser du journaliste pour réduire, voire anéantir notre liberté d’expression, mais ce que cet ignorant n’aura jamais de nous, (comme dirait Florent Pagny) c’est notre liberté de pensée. Salut à toi, Dragon.
-HAIDARA ML
-14 juillet 2005
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