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Mardi 5 juillet, à 11h 30 mn TU, à la cité du Niger, après avoir animé son émission « Kafo foli », Amidou Diarra dit « Dragon », animateur de la Radio Klédu, a été enlevé après le pont de la Cité.
Durant son émission, « Dragon » avait comme d’habitude, critiqué de manière acerbe, hommes de pouvoir, et travers de notre société.
Ses agresseurs l’ont amené sur la route de Kati, où ils l’ont roué de coups puis torturé.
Suite à cette agression, maliens de tout bord (journalistes, politiciens, associations de défense des droits de l’Homme, citoyen lambda …) se sont levés comme un seul homme pour condamner cet acte barbare, qui ternit l’image de la démocratie malienne considérée comme exemplaire en Afrique.
Le peuple malien est inquiet de cette dérive attentatoire aux libertés et particulièrement à la liberté d’expression et de presse.
Le peuple malien réclame que justice soit faite.

Les journaux titrent :

« Danger sur la liberté de la presse au Mali, Hamidou Diarra dit «Dragon» à la Radio Klédu enlevé et molesté hier par quatre inconnus», titre « L’Indépendant » du 6 juillet 2005.

« Agressions contres les hommes de médias, ATT, on bastonne tes « opposants», titre « Les Echos » du 07 juillet 2005.

« Presse : qui en voulait à « Dragon » ? », titre « L’Essor » du 07 juillet 2005.

« Des maux et des mots, Agression sur les journalistes, vers le musellement de la presse au Mali ? », titre « L’Indépendant » du 07 juillet 2005.

« Agression de « Dragon », animateur à la radio Klédu, Une marche gigantesque prévue mardi prochain », titre « L’Indépendant » du 07 juillet 2005.

Qui est Hamidou Diarra dit « Dragon »…

« Animateur-vedette à la Radio Klédu bien connu du grand public pour son style corrosif et teigneux, Hamidou Diarra dit «Dragon» a été enlevé hier aux environs de 11 h 30 par quatre colosses qui l’ont amené sur la route de Kati pour le passer à tabac.

C’était à 11h 30 mn TU après son émission « Kafo foli » que Amidou Diarra animateur chevronné, doué, admiré de la population de part son franc-parler fut enlevé sur le chemin de retour à la maison, derrière le pont de la Cité du Niger.
», écrit « L’Indépendant du 06 juillet 2005.
Les faits …

« On était mardi et il était un peu plus de 11h et demi. Hamidou Diarra venait juste d’achever son émission dans son style au vitriol habituel et contre ses cibles coutumières : les hommes de pouvoir et les travers de la société. Il s’apprêtait à rentrer chez lui sur sa moto.
Comme, il le fait souvent, il décide de s’arrêter non loin de Radio Klédu pour voir un ami. Après avoir rapidement échangé quelques mots avec cette vieille connaissance, « Dragon » comme on le surnomme, s’apprêtait à enfourcher sa moto, lorsqu’il fut vigoureusement accroché par deux hommes qui avaient jailli d’un véhicule qui venait de stopper près de lui. Selon un témoin direct de la scène, tout est allé très vite. Dès que la voiture, une 4×4 de couleur jaune, stoppa contre la moto de notre confrère, deux hommes en sortirent, se saisirent de l’animateur et le poussèrent sans ménagement à l’avant du véhicule. « Dragon » n’eut que le temps de lancer à son ami : « ce n’est pas de la blague, c’est très sérieux ! », les témoins prévinrent la direction de Radio Kledu qui a son tour alerta la police.
Après recoupement des différents témoignages, il est possible de déduire que le véhicule après avoir un peu roulé à travers Bamako, s’est dirigé sur la route de Kati. A quelques 800 mètres des émetteurs de l’ORTM, le véhicule cahota jusqu’à un endroit isolé. Là, notre confrère fut roué de coups. Selon ses dires rapportés par une source digne de foi, il a été lacéré à la main, au pied, sur le dos et la nuque par des débris d’une bouteille brisée. Après lui avoir fait subir des sévices, ses agresseurs l’abandonnèrent là.
Entre-temps, le 3ème arrondissement avait lancé deux équipes à travers la ville. Après plusieurs tentatives, le commissaire Moussa Sissoko réussit à entrer en contact avec l’animateur sur son portable que ses kidnappeurs n’avaient pas touché.
L’infortuné put alors expliquer où il se trouvait. Une équipe du 3ème arrondissement, accompagnée de responsables de Radio Klédu, put ainsi le récupérer. Un détour par le commissariat et Hamidou Diarra fut admis aux urgences de l’hôpital Gabriel Touré où il est resté toute la journée.
», écrit « L’Essor » du 07 juillet 2005

« Selon les témoins, notre confère aurait été arrêté devant le pressing situé non loin du pont. C’est en ce moment qu’une Nissan ancien modèle s’arrêta avec à son bord quatre loubards. Ils enlevèrent de force Dragon et disparurent avec lui dans la nature.
C’est après que le personnel du pressing courut pour informer la Direction de la Radio Klédu qui, à son tour, alerta les forces de l’ordre.
C’est ainsi que le Commissaire du 3ème Arrondissement mit un inspecteur sur le coup qui passera un coup de fil sur le cellulaire de Dragon.
Heureusement que notre confrère n’avait pas perdu son portable. Il répondit à l’appel et en profita pour donner sa position.
Ce qui permettra aux policiers d’aller le chercher sur la route de Kati, au niveau du Centre Emetteur de l’ORTM où ses ravisseurs l’avait conduit, avant de l’amener, de toute urgence, à l’hôpital Gabriel Touré.
A la Radio Klédu, les confrères de Dragon qui ont pu le voir et parler avec lui nous ont décrit son état de santé et la façon dont ses ravisseurs se sont comportés avec lui.
Il ressort de leurs commentaires que Dragon a été frappé et sur les doigts, et sur les orteils ainsi que sur la poitrine avant d’être marqué avec des tessons de bouteille.
A en croire nos confrères de Radio Klédu, sa vie ne serait pas en danger.
», écrit « L’Indépendant » du 06 juillet 2005.

Qui sont les agresseurs ?…

La question que les uns et les autres se posent tournent autour de l’identité des auteurs de cet acte barbare. Tout le monde s’accorde à dire que la manière avec laquelle cet enlèvement a été opéré n’est, ni plus ni moins, que l’œuvre des professionnels.

« Tout porte à croire que ce sont des professionnels : véhicule tout-terrain non immatriculé, liens pour le ligoter, une cagoule pour l’empêcher de les identifier, des matraques et des appareils de transmission. Les services officiels ne sont pas les seuls à disposer de ce genre d’équipement et de logistique. Mais il faut reconnaître que rares sont les services privés qui peuvent se permettre une telle opération sans attirer l’attention. », écrit « Les Echos » du 07 juillet 2005.

Qu’est ce qui a été dit dans l’émission du mardi 5 juillet par « Dragon » …

« Au cours de son émission de ce mardi 5 juillet, «Dragon» brodait sur les épouses des chefs d’Etat du Mali, de Modibo Kéïta à Amadou Toumani Touré (ATT).
Il n’aurait pas été tendre avec ces premières dames à propos notamment des fondations que certaines d’entre elles ont gérées ou gèrent encore.
Pourquoi les fondations ne survivent pas aux mandats de leurs époux de présidents?
Comment ces fonds, censés être l’argent du contribuable, sont-ils gérés ? Y a-t-il des garde-fous pour mettre les premières à l’abri de la tentation de financer les campagnes de leurs maris ?
Autant de questions soulevées par notre animateur connu et apprécié de nombre d’auditeurs par la causticité de son langage.
», écrit « L’Indépendant » du 08 juillet 2005.

Les journalistes, sont-ils considérés comme des opposants ?
« Ce qui se passe ne devrait pourtant pas trop surprendre les Maliens ou en tout cas les hommes de média. Dans une situation où les autres acteurs sont à plat ventre, la presse demeure le rare secteur à jouer son rôle et fustiger les carences du pouvoir actuel. Celui-ci le prend tant bien que mal. Même si, les plus hauts responsables ne manquent aucune occasion de dire que la presse joue le rôle de l’opposition.
Ces agressions répétées prouvent le danger que comportent les déclarations qui assimilent la presse à l’opposition. Dans un pays où l’opposition a disparu, où la simple critique est perçue comme un crime de lèse-majesté, présenter les journalistes comme des opposants, c’est les exposer à la bastonnade des hommes de mains d’un régime qui comporte beaucoup de non démocrates et d’anti-démocrates.
Les Bamanan disent que « ntori tè yélè » (la grenouille ne grimpe). La même réflexion vaut pour ceux qui ont combattu l’avènement de la démocratie. Rien ne pourra les transformer en démocrates, c’est-à-dire des personnes susceptibles de tolérer les différences, les contradictions, les divergences d’opinion, la liberté pour les autres. Rien ne pourra leur donner des réflexes de démocrates.
C’est en cela que le combat continue ; c’est en cela qu’il faut être d’une constante vigilance parce que rien n’est irréversible.
», écrit « Les Echos » du 07 juillet 2005.

Réactions des maliens, suite à l’agression de « Dragon » …

« Face à cet enlèvement rocambolesque les hommes de presse et les citoyens stupéfaits s’interrogent. Pourquoi Hamidou Diarra a-t-il été enlevé ? Qui sont les commanditaires de cet enlèvement ?
Avant d’en savoir plus sur ces questions, les réactions ne se sont pas fait attendre.
Le président de l’AMDH, Me Brahima Koné, sur les ondes de Radio Klédu n’a pas hésité à indexer les agents des services des renseignements de l’Etat.
La liberté de la presse toujours méprisée au Mali
La presse malienne, de son côté, est sortie de son silence pour dénoncer cet acte qui ternit l’image de la démocratie malienne considérée comme exemplaire en Afrique.
Notre démocratie n’est que de la dictature vernie. De Moussa à ATT, les régimes se suivent et se ressemblent. Le cas de Dragon est un exemple parmi tant d’autres.
Quand on sait que, récemment Oumar Sidibé le directeur de publication du journal « Zénith Balé », Me Cheick Oumar Konaré en son temps journaliste à Soir de Bamako, et Belco Tamboura Directeur de publication du journal «L’Observateur».
Ils ont tous été tabassés par des « inconnus ». Face à ce phénomène qui est en train de devenir une mode au Mali, il convient de rappeler aux autorités et aux citoyens qu’en démocratie, la liberté de presse ou la liberté d’expression est un droit inaliénable pour la bonne marche de la société.», écrit « L’Indépendant » du 08 juillet 2005.
« Dans tous les cas, …, le fait est grave dans la mesure où Dragon n’a été victime que de ses opinions. Les Maliens ne s’y sont pas trompés.
Dès la nouvelle connue, les citoyens, les associations de défense des droits de l’Homme, les hommes de médias ont pris d’assaut les antennes de Klédu pour condamner et s’inquiéter de cette dérive attentatoire aux libertés et particulièrement à la liberté d’expression et de presse
Le régime aux abois ?
Cette dérive avait fait d’autres victimes avant Dragon. On peut citer le cas du directeur de publication du journal Zénith-Balé, notre confrère Oumar Sidibé, chicoté en plein jour lui aussi. Avant lui, c’était le cas du rédacteur en chef du journal Le Challenger, Sory Haïdara, agressé la nuit tombante en plein centre ville.
Ces dérives doivent être condamnées par l’ensemble de la société malienne par ce qu’elles comportent de danger pour notre jeune démocratie.
Traduisent-elles la nature d’un régime en difficulté ? Beaucoup le pensent. En effet, le délitement de l’Etat, son affaiblissement font que certains rendent le régime actuel dangereux pour tout le monde.
Il suffit d’émettre une opinion déplaisante pour les princes du jour, pour risquer la foudre. Ce qui arrive aux journalistes guette tout le monde : homme politique, syndicaliste, dirigeant associatif, citoyen moyen..
», écrit « Les Echos » du 07 juillet 2005.

Qui peut en vouloir à « Dragon »?

« A qui profite le crime ? » est généralement la question qu’on se pose quand un crime est commis. Que ce soit au sein ou en dehors du prétoire, on cherche toujours à savoir qui a le plus intérêt quand un crime est commis, même s’il n’en est pas l’auteur ou le commanditaire. Dans l’agression dont a été victime Hamidou Diarra dit Dragon, animateur à la Radio Klédu, on ne peut s’empêcher de poser la question : à qui profite le crime ?
Il ne nous viendra jamais à l’idée de porter un doigt accusateur vers qui que ce soit parce que l’enquête judiciaire est en cours. Et par ces temps où les magistrats sont particulièrement sourcilleux quant à leur indépendance, il ne serait pas sage de risquer une accusation pour immixtion dans leur sphère. Mais nous pouvons emprunter à leur vocabulaire en évoquant ce qu’ils appellent un faisceau d’indices troublants.
Premier indice, qui sont les « cibles » de Dragon ? Depuis le démarrage de son émission il y a de cela quelques années, Dragon traque les travers de notre société en exerçant davantage la pression sur les gouvernants. Ceux des deux mandats de l’Adéma et Alpha en savent quelque chose. La dernière émission de mardi n’a pas dérogé à ce qui est devenu une tradition. Les auditeurs ont pu suivre les critiques acerbes contre ATT, sa femme, les ministres, les policiers, les douaniers, les gendarmes, ceux qui circulent à bord de voitures non immatriculées, etc.
C’est après cette émission qu’il a été enlevé presque à la sortie du studio pour être bastonné et laissé pour mort sur la route de Kati. Mais il serait hasardeux de penser que c’est suite à son émission qu’il a été victime de l’agression. En effet, tout porte à croire que les commanditaires et les auteurs étaient sur le « coup » depuis longtemps et qu’ils n’attendaient que le bon moment, le bon endroit pour enlever Dragon. Celui-ci aurait déclaré à des proches qu’il se sentait menacé physiquement
.», écrit « Les Echos » du 07 juillet 2005.

« L’animateur songe à un lien entre son enlèvement et l’émission qu’il venait de boucler, une émission dans laquelle il avait « tiré pêle-mêle sur les douaniers, les hommes en uniforme en général, les magistrats, les députés, les puissants, les premières dames du Mali, etc.
Ça fait beaucoup mais, surtout, cette hypothèse suppose une capacité de réaction peu commune comme l’éventuel commanditaire de l’opération. Bien improbable, cette éventualité devra être abandonnée si les témoins qui assurent avoir déjà aperçu le 4×4 jaune rôder aux abords de Klédu quelques jours plus tôt, disent vrai.
A Radio Klédu, le directeur général, Jacques Dez, a évité de se perdre en conjectures pour souligner l’atteinte à la liberté de la presse que constitue cette agression. Un avis partagé par les différentes organisations professionnelles et le Conseil supérieur de la communication qui ont unanimement dénoncé le sort fait à Hamidou Diarra.
Du côté de l’enquête, on indique n’écarter aucune piste
. », écrit « L’Essor » du 07 juillet 2005.

« Deux constats s’imposent
Le premier, c’est que le régime actuel est réfractaire aux critiques. « Dragon » a été enlevé et molesté à cause de son émission du mardi 5 juillet, portant sur les organisations caritatives des différentes premières dames que le Mali a connues mais en raison de plusieurs émissions précédentes.
Dans celles-ci, il semble qu’il est très critique envers le régime. Et qu’il aurait même annoncé une fois que le Général président, Amadou Toumani Touré a été mal élu puisqu’en réalité dans les décomptes des voix de la présidentielle dernière, il venait en troisième position et que tout le monde sait comment il s’est retrouvé à la première place. A ce que nous sachons, « Dragon » n’est pas le premier à avoir tenu de tels propos. Des revues étrangères et des journaux de la place avaient effectivement rapporté en son temps de telles informations. Alors, pourquoi agresse t-on un animateur pour de telles banalités ? Ce qui est sûr, c’est que ATT est au pouvoir, quelles que soient les conditions dans lesquelles, il a été élu. Donc, l’agression de Hamidou Diarra consiste à intimider la presse, à la museler, à la manipuler et bien sûr à l’affaiblir.
Le second constat, c’est que jusqu’au moment où nous mettions sous presse, l’Etat n’avait pas réagi. Il est resté indifférent face à une situation gravissime dans une démocratie. Autrement dit, il est complice, sinon commanditaire d’une agression, digne de l’époque dictatoriale.
Dans une démocratie, l’Etat se doit de condamner sans réserve tout acte barbare qui porte atteinte à la liberté, à l’intégrité physique des citoyens sur lesquels, il doit veiller en assurant leur sécurité. Aujourd’hui, c’est un animateur ou un journaliste. Demain, ça sera le tour d’un leader politique, d’un député ou d’un magistrat. C’est pourquoi l’Etat doit s’assumer pour qu’il n’y ait plus jamais ça.
», écrit L’Indépendant » du 07 juillet

La ministre de la justice, a promis à la presse de faire la lumière sur toute cette affaire …

« Fanta Sylla promet de faire justice à la presse Le garde des Sceaux ministre de la Justice, Me Fanta Sylla, en compagnie d’un chargé de mission de son homologue de la Communication, était hier au Centre hospitalo-universitaire Gabriel Touré au chevet de notre confrère Hamidou Diarra dit Dragon, torturé en rase campagne la veille par des inconnus.
Mme le ministre, tout en déplorant l’acte d’agression barbare sur la personne d’un homme de média et après avoir fait part de sa sympathie à toute la presse, a promis des enquêtes pour mettre hors d’état de nuire les agresseurs dignes d’un autre temps. Me Sylla a indiqué que la liberté de presse est à la démocratie ce que la nourriture est au corps et ne saurait donc être remise en cause au Mali, pays des droits de l’Homme depuis le 26 mars 1991.
Le représentant du ministre de la Communication a, lui aussi, promis que son département mettra tout en œuvre pour améliorer et affirmer la liberté de la presse.
», écrit « Les échos » du 07 juillet 2005.

Plus jamais ça !…

« C’est pour cela qu’il faut dire : « plus jamais ça ! ».
Cela ne suffira certainement pas à freiner les zélateurs du régime, ceux qui sont prompts à devancer les désirs du chef dans leur entreprise d’intimidation. Mais, il faudrait qu’ils comprennent que les Maliens n’ont pas varié dans leur amour pour les libertés, surtout les libertés qu’ils ont acquises au prix du sang le 26 mars 1991. Et qu’au besoin, ils sont prêts à en découdre avec les nostalgiques de tout poil, avec les lâches revanchards, avec tous ceux qui ont vu le pays avancer sans eux et malgré eux souvent.
», écrit « Les Echos » du 07 juillet 2005.

L’Union des Journalistes de l’Afrique de l’Ouest (UJAO) présidée par confrère, Ibrahim Famakan Coulibaly a décidé d’organiser, le mardi 12 juillet prochain, une marche gigantesque réunissant hommes de médias, hommes politiques et tout homme épris de liberté et de justice sociale. Cette marche de protestation contre l’agression d’un animateur vise également à interpeller les autorités publiques afin qu’elles diligentent une enquête pour démasquer les auteurs de cette pratique barbare digne d’une autre époque.

« … C’est pourquoi, l’Union des Journalistes de l’Afrique de l’Ouest (UJAO) dirigée par notre confrère, Ibrahim Famakan Coulibaly, a décidé d’organiser une très grande marche le mardi 12 juillet prochain pour exiger des autorités maliennes de faire toute la lumière sur cette agression sauvage. Ce sont les hommes de médias, les hommes politiques et ceux épris de liberté et de justice sociale qui sont conviés à venir battre le pavé. Le rassemblement est prévu à 9 heures à la maison de la presse. Ensuite, la foule se dirigera vers le ministère de la Communication via la Primature. Une conférence de presse sera animée par les principaux responsables des associations de journalistes au département que dirige Gaoussou Drabo.
D’une seule voix, la presse et les hommes politiques vont condamner l’acte crapuleux commis par des agents de l’Etat transformés en police politique du régime. Ils vont crier haut et fort : « plus jamais çà. »,
écrit « L’Indépendant » du 07 juillet 2005.