Commission électorale nationale et indépendante: L’installation officielle de la Ceni se fait sans Espoir 2002 et l’opposition
Pour avoir déposé deux listes différentes, Espoir-2002 et l’opposition (Bara et Pecsam) ont été momentanément écartés de la Commission électorale nationale et indépendante (Céni) qui a été installée vendredi 29 septembre par le ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, Kafougouna Koné.
Sur les 15 membres prévus par la loi électorale, 12 seulement ont été nommés par décret présidentiel, le 27 septembre, d’est donc une CENI incomplète qui a été nommée par le chef de l’Etat. Cette situation a provoqué un grand remous au sein de la classe politique malienne, amenant le président du RPM, Ibrahim Boubacar Kéïta à démissionner de la présidence de Espoir 2002.
Les journaux titrent :
L’Indépendant du 02 octobre 2006 : « Installation officielle de la Ceni, Comment ATT a exclu le Rpm ».
Les Echos du 02 octobre 2006 : « Installation d’une nouvelle Ceni, Espoir-2002 et l’opposition enfreignent à la loi ».
L’Indépendant du 03 octobre 2006 : « Mise en place de la Ceni, Le RPM dénonce une grave violation des principes démocratiques du Mali ».
Les Echos du 04 octobre 2006 : « Désignation de l’opposition à la Ceni, Le MATCL accusé de vouloir imposer son choix ».
L’Indépendant du 05 octobre 2006 : « Espoir 2002, Ibk claque la porte ».
Qu’est ce que la Commission électorale nationale indépendante (CENI)…
« La Commission électorale nationale indépendante est un organe mis sur pied par les acteurs politiques en vue de contribuer à l’approfondissement de la démocratique. Elle est composée de membres de la société civile (les confessions religieuses, le Syndicat autonome de la magistrature, le conseil de l’Ordre des avocats, l’AMDH et la Coordination des associations et organisations féminines) et les partis politiques (majorité et opposition). L’une de ses taches est la supervision des élections en vue d’assurer leur transparence. », écrit Les Echos du 02 octobre 2006.
Source du problème…
« Une nouvelle Céni a été mise en place le 29 septembre 2006 dans la salle de conférence du ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales. Particularité de cette Céni : Espoir-2002 et l’opposition n’y sont pas représentés pour le moment.
La nouvelle Céni devra évoluer sans le Bara et le Pecsam d’une part, le RPM, le Cnid et le MPR… d’autre part. Toutefois, ils peuvent siéger au sein de l’organe s’ils parviennent à une liste acceptée de tous.
Le Ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités territoriales, le général Kafougouna Koné qui présidait la cérémonie d’installation, a affirmé que ces regroupements politiques ont chacun déposé deux listes de représentants, alors que la règle veut que chaque regroupement ne dépose qu’une seule liste. Des explications du ministre Koné, il ressort que ces deux regroupements politiques ne sont pas parvenus à un consensus.
Oumar Sanogo, président du Parti pour l’éducation, la culture, la santé et l’agriculture au Mali (Pecsam), un parti d’opposition, a accusé le Bara du Pr. Yoro Diakité d’être à l’origine de la non-représentativité de l’opposition au sein de la Céni. En 2004, a-t-il rappelé, le Pecsam et le Bara étaient parvenus à un consensus, en désignant Perignama Sylla (militant Bara) représentant de l’opposition à la Céni. En 2006, a ajouté M. sanogo, le poste devait revenir logiquement au Pecsam. Mais le Bara apparemment ne l’entendait pas de cette oreille pour avoir déposé une autre liste.
Selon la clé de répartition édictée par la loi électorale, l’opposition a droit à un seul poste. En attendant que ces deux regroupements politiques parviennent à un consensus, les membres de la Ceni ont été installés dans leurs fonctions. Ils devront se choisir un président et des membres du bureau.
Selon le ministre, l’absence des deux membres non encore désignés ne peut pas empêcher le fonctionnement de la Ceni. », écrit Les Echos du 02 octobre 2006.
« Le ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités locales, Kafougouna Koné, a procédé à l’installation officielle de la CENI, le vendredi 29 septembre, dans la salle de conférence de son département. Sur les 15 membres prévus par la loi électorale, 12 seulement ont été nommés par décret présidentiel, le 27 septembre. Le président de la République, a refusé de nommer les deux représentants de Espoir 2002, notamment le RPM et le RDT parmi les membres de la CENI. C’est donc une CENI incomplète qui a été nommée par le chef de l’Etat, qui a pris soin d’éliminer le parti d’IBK, son principal adversaire à la présidentielle prochaine.
ATT a volontairement enlevé du texte sur lequel, il a apposé sa signature, les noms des deux représentants de Espoir 2002 dont la liste a été envoyée par le président de ce regroupement politique, Ibrahim Boubacar Kéïta, au Général-ministre, Kafougouna Koné.
Pour créer des problèmes au parti des tisserands, ATT et ses hommes ont suscité une autre liste dite de Espoir 2002, formée par le duo CNID – MPR. Deux partis jadis, partenaires du RPM qui ont vite fait de brûler leurs dieux pour faire allégeance avec le prince du jour.
En effet, les partis de Choguel Maïga et de Me Mountaga Tall avaient participé à Sébénikoro à une réunion devant choisir les deux représentants de Espoir 2002 à la CENI. Au cours de la rencontre, la quasi-totalité des membres présents ont décidé de choisir le RPM et le RDT. C’est ainsi que IBK a envoyé une correspondance au ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales pour lui faire parvenir les représentants de Espoir 2002 devant siéger à la CENI.
Au même moment, le parti du tigre et celui du soleil levant, soutenus par ATT envoyaient également au ministre Kafougouna Koné une liste parallèle. Voilà l’alibi pour ATT et ses hommes pour écarter la liste légale déposée par IBK.
C’est pourquoi, ATT a pris la lourde responsabilité de nommer les membres de la CENI sans le RPM d’IBK, présenté comme son principal adversaire à la présidentielle de 2007. Comment le président de la République a-t-il osé prendre un tel acte aux conséquences imprévisibles.
Est – ce le début de la planification d’une fraude jamais égalée ? Ou une provocation à l’endroit de IBK et de sa troupe qui ont toujours refusé d’inscrire leurs actions dans le cadre de la violence ? Est – ce au contraire une tactique ou une stratégie tendant à amener IBK à jeter l’éponge avant le jour du scrutin ? Ce qui est sûr, c’est qu’on imagine mal la participation du RPM aux consultations électorales de 2007, sans aucune représentation au niveau des instances chargées de superviser la régularité des scrutins à venir dans la mesure où tous les partis qui sont membres de la CENI ne jurent que par ATT. Pour la présidentielle prochaine, nous nous acheminons vers une bipolarisation de la scène politique ATT contre IBK.
Avec la représentation actuelle des partis au sein de la CENI, tous sont pro – ATT. Il est donc normal que l’adversaire d’ATT puisse avoir un délégué. Mais le Général – président n’en veut pas. D’où le décret du septembre excluant le RPM de la CENI. C’est donc mal parti pour les préparatifs des élections.
Cette situation n’est-elle pas annonciatrice de fraudes massives en faveur du président sortant. Cependant, il serait intéressant de savoir si les représentants de la société civile seront complices d’un scénario concocté pour le seul confort d’un homme et de son clan fut -il ATT. », a écrit L’Indépendant du 02 octobre 2006.
« Le ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, le général Kafougouna Koné, serait-il en train d’imposer son choix à l’opposition dans la désignation des membres de la Commission électorale indépendante (Céni) en violation des textes en la matière ? C’est du moins ce que pense le Bloc des partis de l’opposition.
Le 29 septembre 2006, les membres de la Céni ont été installés sous la supervision du ministre de l’Administration sans l’opposition et Espoir-2002, qui ne sont pas parvenus à un consensus. Chacun des regroupements politiques avait déposé deux listes, chose contraire à la loi, qui prévoit que chaque regroupement ne peut déposer qu’une seule liste.
Devant cet état de fait, le ministre avait demandé aux deux regroupements d’aller se concerter pour trouver un consensus. La liste refusée par le ministre était celle de 7 des 8 partis du Bloc de l’opposition qui, en réponse à la lettre n°2687/MATCL du 12 septembre 2006, avait porté leur choix sur Moussa Konaté du Parti social démocrate (PSD). Le Pecsam qui n’avait pas signé cette lettre avait aussi déposé sa liste. Le samedi 30 septembre, le Bloc de 8 partis de l’opposition (Bara, UNDP, UNPR, Morena, PSD, PUDP, MJT, Pecsam) se sont retrouvés au siège du Bara pour désigner leur représentant à la Céni.
A l’issue de leur concertation, six partis ont porté encore leur choix sur Moussa Konaté, vice-président du PSD contre deux pour le Pecsam. Décidé à représenter l’opposition à la Céni, le président du Pecsam s’est désolidarisé en refusant le jeu démocratique et a déclaré qu’il a autour de lui d’autres partis d’opposition et des partis associés. Après la réunion, le président du Bara, le Pr. Yoro Diakité a envoyé une lettre au MATCL pour lui annoncer le choix de l’opposition sur Moussa Konaté.
Contre toute attente le général Kafougouna a convoqué mardi le Pr. Yoro Diakité, le Pecsam, le PUDP pour une rencontre sur le sujet en ignorant les autres partis de l’opposition.
Au cours de la rencontre, le sujet a refait surface entre les parties. Le ministre a demandé au représentant du Pecsam de se désister au profit du choix de la majorité de l’opposition. Cette demande a été rejetée par le Pecsam qui considère que le poste doit lui revenir de droit. Le ministre s’est tourné du côté du Pr. Yoro pour lui demander s’il pouvait convoquer les 8 partis afin qu’ils désignent à nouveau leur représentant. Le professeur a décliné la demande de Kafougouna au motif que le choix de Moussa Konaté a été fait de commun accord en présence de tous les 8 partis du Bloc dont le Pecsam. Sans parvenir à un accord, le ministre a levé la séance en disant qu’il va réfléchir.
L’attitude du ministre est considérée par les autres partis comme une immixtion dans les affaires de l’opposition. A leurs dires, le général veut fouler aux pieds le statut de l’opposition. « Le ministre veut coûte que coûte que le Pecsam représente l’opposition à la Céni. Lors d’une rencontre, il aurait demandé que l’opposition cautionne le choix du Pecsam », affirme une source. », écrit Les Echos du 04 octobre 2006.
Suite à tout cela, mardi 3 octobre, le président de Espoir 2002, Ibrahim Boubacar Kéïta a démissionné de ce regroupement politique et son parti, le RPM s’en retire également.
« Rien ne va plus au sein de Espoir 2002. Le président Ibrahim Boubacar Kéïta a démissionné de ce regroupement politique et son parti, le RPM s’en retire également. C’est IBK lui-même qui l’a annoncé, mardi dernier, aux leaders des partis membres de Espoir 2002. Les profondes divergences au sein de ce noyau, accentuées par le décret du 27 septembre d’ATT portant composition de la CENI, ainsi que le comportement de certains membres d’Espoir 2002 qui veulent l’amener à boire le calice jusqu’à la lie, sont les principales motivations du départ d’IBK et de sa formation politique dudit regroupement.
Le président de Espoir 2002, Ibrahim Boubacar Kéïta, a démissionné hier, mardi 3 octobre de la présidence de ce regroupement politique qu’il dirige depuis quatre ans.
Cette décision a été prise suite à une rencontre des chefs des partis politiques de Espoir 2002, ce jour-là, à Sébénikoro. Il était question de gérer la crise née de la nomination par ATT, le 27 septembre dernier, des membres de la CENI, sans aucun représentant de ce regroupement politique.
Cette situation est consécutive au dépôt d’une liste parallèle par le duo MPR-CNID à celle légalement envoyée par le président IBK. Aussi, le président de la République dans le but d’exclure le RPM de la CENI, a-t-il décidé d’annuler les deux listes et de signer son décret en ignorant superbement le parti d’IBK.
Quand bien même, ATT sait que ceux qui ont envoyé une autre liste en dehors de celle d’IBK n’ont aucune qualité pour le faire. Mais comme cela arrange le pouvoir, il n’a pas hésité à s’exécuter.
Du coup, il rend sans le savoir un mauvais service à la CENI, discréditée dès sa naissance.
Parce que tous les partis qui ne jurent que par ATT qui y sont représentés. Ceux qui sont opposés au chef de l’Etat n’y sont guère représentés. A ce rythme, peut-on parler d’élections transparentes ? Le doute est vraiment permis.
Mis sur les fonts baptismaux à la faveur des dernières consultations électorales, Espoir 2002 avait pour objectif principal d’accéder au pouvoir à travers son président Ibrahim Boubacar Kéïta.
Ce dernier a perdu à cause des tripatouillages des résultats le scrutin présidentiel. Les membres du groupement politique qui ont misé sur IBK ont vite fait de s’éloigner de lui, de le poignarder dans le dos et de s’attirer les faveurs du nouveau pouvoir, incarné par le Général-président.
A l’hémicycle, le RPM a été lâché par tous ses partenaires excepté le RDT. L’intergroupe parlementaire, Espoir 2002, n’a jamais fonctionné.
Les intérêts des membres se contrarient. C’est ainsi que le RPM a tenté de prendre la questure à son allié du MPR. Et voilà la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Conséquence : tous les partis de l’hémicycle, y compris le CNID et le MPR, se sont ligués contre celui des tisserands. C’était le début de la déconfiture de Espoir 2002.
Les élections communales de 2004 ont contribué à exacerber la tension entre le trio RPM – MPR – CNID. Bien que majoritaire à Bamako, Espoir 2002 n’a pas pu contrôler aucune des six mairies que compte la capitale.
De même, ses divergences profondes ne lui ont pas permis de diriger le Conseil du District de Bamako. Et depuis, d’année en année, le fossé n’a cessé de se creuser entre les membres de Espoir 2002 dans la mesure où le MPR et le CNID n’ont jamais cessé de s’accrocher aux basques d’ATT et de défendre son bilan pendant que le RPM essaye d’être critique vis-à-vis du pouvoir.
La démission d’IBK de la présidence de Espoir 2002 et le retrait de son parti du même regroupement est la juste conséquence de cette évolution. Mais l’on est fondé à se demander de quoi demain sera t-il fait pour Espoir 2002 ?
Par cet acte d’IBK, ce regroupement politique vient d’officialiser son arrêt de mort. Il ne restera plus à Me Tall et à Choguel qu’à rallier, de façon claire et nette, la majorité présidentielle.
Quant à IBK désormais débarrassé d’une alliance qui n’existait plus depuis belle lurette que de nom, il ne lui reste plus qu’à compter sur le seul RPM, à le structurer, à l’organiser, à le fortifier, pour tout dire à le mettre en ordre de bataille pour la grande confrontation de mai 2007.
A moins que, hypothèse à ne pas exclure parce que sérieusement envisagée dans certains cercles politiques, il ne soit le candidat des signataires du manifeste pour la démocratie.
Ce qui pourrait changer totalement la donne politique et faire de lui le futur président de la République. », écrit L’Indépendant du 05 octobre 2006.
Suite à l’élection des membres de la CENI sans le représentant du RPM, le secrétaire général du parti, Bocary TRETA , a au nom du parti, dénoncé cet acte comme une grave violation des principes démocratiques du Mali …
« 2007, au Mali, constitue une année électorale avec différentes échéances auxquelles le Rassemblement Pour le Mali a décidé de participer intégralement.
Les enjeux assurément sont importants et de leur bonne gestion dépendent la paix et la stabilité sociale du pays. L’histoire immédiate dans tous les pays qui nous sont voisins, nous enseigne que quand les élections sont mal appréhendées, l’Etat et même la Nation finissent par devenir de simples fictions.
Qu’à Dieu ne plaise!
Le RPM est soucieux du Mali. C’est pourquoi, devant le pilotage à vue manifeste de l’Administration en charge de la bonne tenue des élections, il s’étonne et s’interroge.
Le RPM s’inquiète de ce que, à ce jour, aucun chronogramme des élections n’a été, encore, rendu public par le Gouvernement.
D’importantes questions comme celles liées à l’actualisation et à la régionalisation du fichier électoral, les propositions relatives à la forte demande de codification du fichier par village, fraction nomade et par secteur dans les quartiers n’ont pas de solutions, la création des nouveaux bureaux de vote, alors même qu’elles constituent des préalables à la révision des listes électorales.
Si cette opération est prévue pour démarrer le dimanche ler octobre, sa bonne exécution n’est plus une évidence quand on jette un regard, même furtif, sur les conditions dans lesquelles la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a été constituée, le 27 Septembre 2006.
En effet, bien qu’ayant adressé une lettre référencée au Président du Groupe Espoir 2002, le RPM constate que l’Administration Territoriale a publié une liste qui ne prend pas en compte les réponses dûment fournies par le Président Ibrahim Boubacar KEITA, jusqu’à preuve du contraire, Premier responsable de ce regroupement.
Pour le RPM, un tel acte perpétré froidement par l’Administration Territoriale, ne relève que de la pure provocation et d’une ignominie inqualifiable.
En conséquence, le Bureau Politique National du Rassemblement Pour le Mali, prend à témoin l’opinion nationale et internationale, sur ces dérapages graves qui constituent des entorses et une violation grave des principes démocratiques dans notre pays.
Bamako, le 29 septembre 2006
Pour le BPN
Le Secrétaire Général
Dr Bocary TRETA », écrit L’Indépendant du 03 octobre 2006.
Les membres de la CENI nommés par ATT…
Membres désignés par les partis politiques de la Majorité
– Adama Tiémoko Diarra
– Mohamed Aljoumatt
– Hammadoun Maïga
– Modibo Bagayoko
– Abdoulaye Koïta
– Alassane Bathily
– Elias Touré
Membre désigné par les Confessions religieuses
– Mamadou Diamouténé
Membre désigné par le Syndicat Autonome de la Magistrature
– Fodié Touré
Membre désigné par le Conseil de l’Ordre des Avocats
– Maître Moussa Goïta
Membre désigné par les Associations de défense des Droits de l’homme
– Maitre Brahima Koné
Membre désigné par la Coordination des Associations et Organisations Féminines
– Mme Bagayoko Aminata Traoré », écrit L’Indépendant du 02 octobre 2006