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Les journaux titrent :

« Pinochet, un premier ministre de terrain, Une certaine accalmie règne sur tous les fronts », titre L’Indépendant du 02 janvier 2005.

« Vœux du président Att a la nation, ATT prône paix sociale et bonne gouvernance », titre Les Echos du 03 janvier 2005.

« Elections générales de 2007, IBK plaide pour la sérénité », titre L’Indépendant du 03 janvier 2005.

« Nouvel an 2006, Att et les Maliens » titre L’Indépendant du 03 janvier 2005

« Le message du Nouvel an du président Touré : « le Mali, j’y crois et je sais que vous y croyez aussi ! » » titre L’Essor du 02 janvier 2005.

« Voeux au Premier ministre : toujours plus, toujours mieux », titre L’Essor du 02 janvier 2005.

Agriculture, éducation, emploi des jeunes, santé, développement des infrastructures routières et des télécommunications, recherche pétrolière… ont été des thèmes abordés par le président de la République dans son message de Nouvel an 2006. ATT a invité ses compatriotes à la bonne gouvernance et à la sauvegarde de la cohésion sociale…

« C’est une invitation à la bonne gouvernance et à la cohésion sociale que le président ATT a adressé aux Maliens la veille de l’année 2006. Le vœu de Nouvel an que l’on peut qualifier, à juste raison, de « message bilan des trois ans de pouvoir », a touché tous les domaines de la vie économique, sociale et politique du pays.
ATT, dans un discours optimiste, a étalé les grands chantiers de 2006, tout en reconnaissant que 2005 a été « l’année qui a permis de mesurer nos potentialités et nos limites ». Le chef de l’Etat a de gros projets pour 2006. Ce sont : la construction d’une usine d’assemblage de tracteurs, la construction de logements sociaux, de routes, la réhabilitation des centres hospitaliers de la capitale, des régions et des garnisons, la finalisation des études de l’hôpital national sur la rive gauche, l’extension du réseau de téléphonie mobile et d’électricité, la rénovation de salles de spectacles à travers le pays, etc.
A écouter ATT, malgré les aléas climatiques et les effets de la mondialisation, nos indicateurs sociaux économiques sont satisfaisants grâce à une production céréalière presque excédentaire, l’annulation de la dette à hauteur de plus de 1000 milliards, des secteurs miniers aurifère et pétrolier en essor…
Toutes choses qui pourraient justifier l’optimisme du chef de l’Etat et qui devraient, bien sûr, contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations lorsque toutes ces ressources seront bien gérées dans une société en paix.
L’invitation à sauvegarder cette paix a été un des points saillants du discours d’ATT qui a invité les partenaires sociaux à privilégier le dialogue social « qui doit demeurer un exercice de vérité et de responsabilité ».
Gageons que l’appel du président sera entendu surtout du côté de la Bourse du travail. Car à ce que l’on sache, Siaka Diakité, le secrétaire général de l’UNTM et ses militants attendent de pied ferme Pinochet et son équipe. S’appuyant sur l’exemple de l’EDM revenue dans l’escarcelle de l’Etat, ATT a également invité toutes les structures de l’Etat à une bonne gouvernance afin d’éviter le gaspillage, la faillite.
», écrit Les Echos du 03 janvier 2005.

Amadou Toumani Touré s’est adressé à ses « chers compatriotes », à la faveur du nouvel an, dans un style qui ne laisse aucune place au doute. ATT ne doute plus. Il est sûr…

« Plein d’emphase, ATT a étreint (mes) chers compatriotes, treize fois, pendant près de deux quart d’heure d’un discours que l’Essor, le quotidien gouvernemental, a pu traduire sur neuf colonnes.
Tel son prédécesseur Alpha Oumar KONARE, volubile à nul autre pareil, Amadou Toumani Touré s’est adressé à ses « chers compatriotes », à la faveur du nouvel an, dans un style qui ne laisse aucune place au doute. ATT ne doute plus. Il est sûr. Sûr de l’assurance de ceux qui ont eu le « culot » de tâter le pouls du destin. En témoigne, la profusion du pronom personnel « je », sorti de sa bouche, au moins une trentaine de fois. Ce « je » ne fais pas que bégayer. Il parle. Il « engage » le gouvernement, « attend » que les banques s’investissent dans la promotion de l’emploi des jeunes, « assigne » et « insiste ». ATT n’est donc pas un figurant, pour ceux qui voulaient le confiner dans ce rôle, mais bien l’artisan principal de tout l’échafaudage, au sommet duquel il trône. ATT est le chef et il a tenu à le faire remarquer dans son adresse à la nation dans un style puisé à la source de la veille école de la rédaction administrative : sobre et précis.
Plein d’emphase, ATT a étreint (mes) chers compatriotes, treize fois, pendant près de deux quart d’heure d’un discours que l’Essor, le quotidien gouvernemental, a pu traduire sur neuf colonnes.
Sur le fond, l’adresse a été celle d’un père de famille qui veille sur un patrimoine dont il entend continuer la gestion. Il le dit si bien : « après trois ans et demi du mandat que vous avez bien voulu me confier, je suis plus que jamais renforcé dans ma conviction et ma foi pour notre pays ». Et, narcissique, il est tout simplement ébloui et contemplatif devant le panorama du Mali qui « se transforme chaque jour au prix de l’engagement et du sacrifice de notre peuple ». Bien sûr, sous sa houlette, à lui, le Président du Mali.
ATT est un bon père de famille qui donne à manger à tous les enfants, même lorsqu’ils travaillent mal. C’est le cas avec les partis politiques, tous déclarés inéligibles au financement des partis politiques. Contre l’avis de la section des comptes de la Cour Suprême, il a décidé d’accorder une subvention, à titre exceptionnel, à l’ensemble des partis politiques. Et ce doit être clair pour tous les acteurs que s’ils ont des subsides, c’est par la seule volonté du Président. ATT est généreux. Au passage, il frappe sur les doigts des partis, en les sommant de se mettre en conformité avec les textes. C’est bien dit. Mais n’est-ce pas reconnaître de facto que la politique est avant tout la chose des partis politiques ? ATT ne le dit pas, mais la déduction parait logique.
Le verbe déclaratif, ATT a surtout fait le bilan de son action. Il s’est refusé à toute projection, en tout cas, ni sur ses ambitions politiques immédiates, ni sur les échéances électorales qui pointent. Le consensus ? Le rôle de la société civile et le mouvement associatif ?
ATT a placé l’agriculture au centre de ses préoccupations. Il n’a dit cependant aucun mot sur la préservation des cours d’eaux, notamment le Niger et le Sénégal qui pourraient bien ne plus exister si les agressions dont ils sont victimes se poursuivaient.
Le Mali d’ATT serait-il le fait des seuls maliens ? En tout cas, dans son adresse, on ne saisit pas le Mali dans son environnement, ni dans l’UEMOA, ni dans la CEDEAO. Il aurait fallu faire une allusion à l’immigration massive de la jeunesse de notre pays, après les récents épisodes de rapatriement du Maroc et d’Algérie.
», écrit L’Indépendant du 03 janvier 2005

A l’occasion du Nouvel An, Ibrahim Boubacar Kéïta, président de l’Assemblée nationale du Mali, a, en son nom personnel et au nom de l’ensemble des députés, présenté des vœux ardents et sincères de tous ordres à l’endroit du président de la République …

« Le président de l’Assemblée nationale, accompagné du bureau qu’il dirige a respecté la tradition en présentant jeudi dernier ses vœux au président de la République. D’entrée de jeu, il a loué Dieu avant de rappeler que le Mali est une vieille et grande civilisation dont le socle est l’homme, tel que pétri par l’humanisme soudanien.
« Notre force, Monsieur le président, outre qu’elle réside dans notre foi commune, célébrée dans notre devise nationale, se trouve en réalité dans ce qui m’apparaît comme notre atout majeur : la nation. Oui, Monsieur le président, nous ne cesserons jamais de le souligner avec conviction, le Mali a la chance de constituer une nation. Ce concept semble à beaucoup une donnée en soi, à soi. Ils confondent le sentiment national et la catégorie historique. La nation à un contenu objectif, ce n’est et ne saurait être en aucun cas, une simple idée force. Elle se forme selon un processus complexe et obéit à des critères précis formulés avec clarté dès 1912 par le Commissaire bolchevique à la question nationale », a déclaré IBK.
Le fait que le Mali soit l’une des rares et véritables nations en Afrique subsaharienne à permis, selon l’orateur, de réaliser notre totale intégration intérieure au long des siècles.
Il poursuit en ces termes : « lorsqu’un conflit survient et nous en avons eu notre lot, la médiation interne, grâce aux structures et réseaux anciens, conduit à l’apaisement. Cela doit demeurer. Notre chance de présence au monde résidera dans notre capacité à maintenir contre vents et marées, notre unité nationale, au moment où notre continent, connaît des soubresauts et des velléités irrédentistes ».
Le président de l’Assemblée nationale a ensuite reconnu que l’année 2005 n’a pas été facile pour notre pays. Que d’épreuves affrontées, a-t-il dit, mais heureusement surmontées!
« Rendons grâce à Allah Soub’hana Wat’Allah, 2005 aura été aussi une année de grande et sensible présence au monde pour notre pays. Réussir, dans la même année, à organiser et à abriter deux rencontres mondiales pour un pays aux ressources limitées comme le nôtre, pouvait procéder de la gageure. Nous l’avons fait, et réussi avec un brio unanimement reconnu. La rencontre parlementaire ACP-UE, tenue à Bamako, fait désormais date dans les annales diplomatiques parlementaires. C’est à l’honneur de tout notre peuple, certes, Monsieur le président. Il demeure que votre part personnelle fut grande dans la réussite incontestée de l’événement. Tout récemment, début décembre, la rencontre de vos pairs d’Afrique et de France tenue ici à Bamako, connut un éclatant succès d’organisation », a t-il soutenu.
En outre, il s’est prononcé sur les élections générales à venir : « Monsieur le président, à peine deux années nous séparent d’un nouveau test démocratique majeur pour notre peuple et notre pays. Nous osons espérer que rien ne nous arrachera à la souhaitable sérénité que notre peuple attend et nous souhaitons ardemment que notre ensemble national sache raison garder ».
Il a rappelé au président de la République que le récent débat budgétaire, malgré son âpreté, a vu notre Assemblée nationale se rappeler sa mission essentielle et offrir un front uni.
Le chef de l’institution parlementaire espère que ce ne soit pas une éclaircie de circonstance ni d’opportunité.
Enfin, IBK a, en son nom personnel, au nom du Bureau de l’Assemblée nationale et au nom de l’ensemble des députés, présenté des vœux ardents et sincères de tous ordres à l’endroit du président de la République, à sa « digne épouse », à toute sa famille et à l’ensemble de ses collaborateurs. « Monsieur le président, que l’an nouveau de grâce 2006 soit une année faste pour le Mali et son peuple. Qu’il soit un nouvel an de confort de notre démocratie et de rayonnement de notre pays dans le concert des nations », a t-il conclu.
», écrit L’Indépendant du 03 janvier 2005

Lors de la présentation des vœux du gouvernement et des cadres de l’administration générale au premier ministre, ce dernier a été vivement salué par son gouvernement pour avoir conduit dans le sens de la réalisation des grands chantiers ouverts par le chef de l’État, malgré toutes les grandes difficultés qu’a connues le Mali en 2005…

« L’année 2005 a été marquée dans notre pays par de multiples épreuves. Les populations ont vécu les conséquences de la mauvaise pluviométrie et de l’invasion acridienne qui s’est traduite par la hausse du prix des céréales. Le prix du pétrole a continué de grimper créant un environnement économique défavorable. Malgré cet environnement particulièrement hostile, le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga a su maintenir le cap. Il a conduit au prix d’énormes sacrifices, l’action gouvernementale dans le sens de la réalisation des grands chantiers ouverts par le chef de l’État, Amadou Toumani Touré. L’analyse est du ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Nancoman Keita.
C’était vendredi à l’occasion de la présentation des voeux de Nouvel an du gouvernement et des cadres de l’administration générale au Premier ministre.

LE REARMEMENT INTELLECTUEL DE L’ÉTAT

Le gouvernement a su prendre des initiatives heureuses pour faire face aux difficultés enregistrées en 2005, constatera Nancoman Keïta en jugeant le bilan positif. Parmi les actes majeurs posées grâce à la détermination du Premier ministre, il citera : le désenclavement intérieur et extérieur du pays par la construction d’infrastructures routières, le développement des nouvelles technologies de communication, l’ouverture de grands chantiers d’aménagement hydro agricole, l’élaboration d’une nouvelle loi d’orientation agricole sous l’impulsion du président de la République, les mesures en faveur de la sécurité alimentaire, la paix sociale sauvegardée.
Les équilibres macro-économiques et le dynamisme de croissance justifient à suffisance l’ambition de création de plus d’emplois surtout pour les jeunes. Un voeu cher au président de la République, relèvera le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement.
Au plan international, poursuivra-t-il, le Mali a justifié entièrement sa réputation de pays d’hospitalité, de paix et de tranquillité au cours de l’année écoulée en organisant avec beaucoup de réussite des grandes rencontres internationales notamment la session de l’Assemblée paritaire ACP-UE et le 23è sommet Afrique-France dont la réussite a été unanimement saluée.
L’administration d’État malgré des avancées considérables connaît des crises de performance imputable à une insuffisance des expertises et au déficit numérique de personnel au niveau de l’État, à cause des promotions politiques, des départs à la retraite et des décès. Le ministre Nancouma Keïta a sonné l’alerte et a constaté qu’il est urgent de relever le défi du réarmement intellectuel de l’État et d’instaurer la rigueur de la loi du mérite devant le vieillissement frénétique des ressources humaines.
», écrit L’Essor du 02 janvier 2005.

Réponse du premier ministre Maïga à son gouvernement …

« En réponse, le chef du gouvernement est revenu sur le déficit pluviométrique de 2004 et l’invasion des criquets pèlerins de la même année, qui ont eu pour conséquence la chute de la production céréalière et une situation alimentaire préoccupante.
Le Premier ministre s’est dit satisfait des dispositions qui ont été prises pour faire face à cette situation. Les efforts déployés par le chef de l’État et le gouvernement ont permis de gérer, en amont, les conséquences de cette crise. Mais pour lui, les solutions appliquées ont montré les limites de notre dispositif de gestion de la sécurité alimentaire.
Le principal enseignement à tirer de cette crise est qu’il faut repenser le système existant et accélérer la mise en œuvre de notre politique de maîtrise de l’eau en vue de réaliser le maximum d’aménagements hydro-agricoles.
En plus des conséquences des chocs d’origine naturelle, le gouvernement a du faire face au cours de l’année, à celles de la hausse du prix du pétrole et de la faible persistance des cours du coton, un de nos principaux produits d’exportation.
Le gouvernement a engagé de nombreuses actions sur les chantiers du développement : routes, extension des réseaux de téléphonie mobile à plusieurs localités du pays, aménagement de terres cultivables. Ces efforts seront poursuivis et intensifiés en 2006 dans un contexte de relance de la production d’or par le démarrage de l’exploitation de nouvelles mines.

SERVIR LOYALEMENT LE PAYS

Le Premier ministre a également évoqué comme acquis notables de 2005 : la signature de l’accord de partenariat du 15 juillet dernier sur l’école et la décision de rendre gratuits les médicaments antirétroviraux et la césarienne. Des actions ont été engagées afin d’améliorer le fonctionnement de la justice et le Programme de développement institutionnel entre dans sa phase opérationnelle.
L’année qui s’achève a été aussi marquée par une production agricole relativement abondante. La restructuration du secteur coton, de l’électricité et de l’eau, la réforme de la gestion des finances publiques et celle de l’administration constitueront des actions majeures de la nouvelle année pour la réalisation desquelles l’accompagnement de partenaires est assuré, indiquera le Premier ministre.
Au gouvernement, succéderont les cadres de l’administration générale. Le secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, Mamadou Seydou Traoré, présentera leurs vœux à Ousmane Issoufi Maiga. Il effectuera un large tour d’horizon des événements vécus par le pays et des actions engagées par le gouvernement dans différents domaines : agriculture, formation, emploi, protection de l’environnement, cadre macro-économique, télécommunication, artisanat et tourisme, santé, culture, solidarité etc.
Le porte-parole des cadres de l’administration générale a renouvelé l’engagement de ceux-ci de servir loyalement le pays.
Le Premier ministre les en remerciera et soulignera que les actions réalisées l’ont été grâce essentiellement aux cadres de l’administration. Mais la performance d’une administration est tributaire de la qualité de ses cadres. Il invitera donc ceux-ci à renouer avec la pratique de la récompense du mérite et de la sanction des fautes pour inciter chacun à s’acquitter correctement de ses obligations. Il a indiqué que la modernisation de l’administration reste au cœur des préoccupations de l’État.
Plus tôt dans la matinée, le Premier ministre avait reçu à la Primature, les vœux des membres de son cabinet, des services centraux et des services rattachés à la Primature par la voix du directeur de cabinet Django Sissoko.
», écrit L’Essor du 02 janvier 2005.

Message Intégral du Nouvel an du président de la république Amadou Toumani Touré …

« Mes chers compatriotes,
Au seuil du Nouvel an, c’est toujours pour moi, un agréable devoir de présenter mes vœux les meilleurs, à chaque Malienne, à chaque Malien, aux frères africains et aux hôtes du Mali
L’aube d’une année nouvelle est toujours un moment privilégié de prières pour nous-mêmes, pour tous ceux qui nous sont chers, afin que s’accomplissent nos souhaits les plus ardents d’une vie meilleure.
J’exprime donc, le vœu sincère que 2006 nous inspire à tous, de bonnes résolutions et des initiatives pertinentes au bénéfice du Mali, notre bien le plus précieux.
L’année 2005, qui s’achève nous a permis de mesurer nos potentialités et nos limites actuelles. Elle a confirmé notre vulnérabilité face aux aléas de la nature et aux chocs extérieurs.
La mauvaise pluviométrie, le renchérissement constant du prix des hydrocarbures, la baisse continue du cours du coton ont lourdement pesé sur notre pays et porté préjudice à bon nombre de nos compatriotes.
Face à toutes ces épreuves, l’Etat a redoublé d’ardeur et d’initiatives pour en atténuer les conséquences sur nos populations. Nous avons tiré de toutes ces crises, de précieux enseignements pour l’avenir, au premier rang desquels figure l’exigence de solidarité et d’un patriotisme sans faille dans la gestion des situations exceptionnelles.
Mais par delà les difficultés, l’année 2005 a conforté en chaque Malien la conviction, jamais démentie, que nous sommes un vieux pays, carrefour de civilisation et une grande Nation, capable de relever les plus grands défis.
Dans ce sens, le dernier sommet Afrique-France tenu à Bamako les 3 et 4 décembre 2005, restera l’une des plus belles pages de notre diplomatie.
C’est le lieu, pour moi, de saluer, une fois de plus, l’exceptionnelle mobilisation des Maliennes et des Maliens, ainsi que des amis du Mali. A Bamako, notre ambition n’était pas seulement de réussir l’organisation matérielle du sommet, elle consistait aussi à lui donner un contenu concret, en phase avec une de nos préoccupations essentielles. Le choix du thème, « la jeunesse Africaine, sa vitalité, sa créativité et ses aspirations », est l’expression de cette volonté partagée, par l’ensemble des États présents à la conférence de Bamako.
Pour le Mali, j’engage, le Gouvernement à redoubler d’imagination pour l’emploi et singulièrement l’emploi des jeunes. Les résultats obtenus jusqu’ici sont positifs même si l’ampleur des besoins en matière de création d’emplois, ne permet pas toujours d’apprécier les efforts consentis à leur juste valeur.
Les ressources de l’Agence pour l’emploi des jeunes seront renforcées. En plus de la poursuite des actions entreprises dans bien d’autres domaines, l’APEJ devra mettre l’accent sur le financement des projets dans le cadre de l’entrepreneuriat jeunes.
J’attends aussi des institutions financières de la place, partenaires du Programme emploi jeunes, qu’elles accompagnent cette dynamique par la facilitation de l’accès au crédit.
Mes chers compatriotes,
L’engagement volontariste de l’Etat est, certes, une dimension importante de la lutte contre le chômage mais seule une croissance économique forte et durable, nous permettra de promouvoir l’emploi à une grande échelle.
Sur le plan macro-économique, nous avons enregistré une croissance de l’ordre de 7 % en 2005, contre 2 % en 2004. Cette tendance devrait se confirmer en 2006, avec un taux de croissance attendu de 6 %, à la faveur de la bonne campagne agricole que nous avons connue cette année, avec des prévisions de récolte de 3.136.000 tonnes de céréales et plus de 600.000 tonnes de coton.
Nous devons maintenir cette évolution positive par une gestion toujours plus rigoureuse des finances publiques. La confiance des bailleurs de fonds et de nos partenaires au développement témoigne de la bonne tenue de nos comptes publics. La décision du G-8 d’annuler la dette multilatérale du Mali, pour un montant de 1060 milliards de Fcfa, en est une parfaite Illustration.
De la même manière, il nous faut poursuivre avec détermination, toutes les actions visant à réduire les facteurs de contrainte sur notre développement.
L’agriculture est, sans aucun doute, un des secteurs où se traduit au quotidien cette profession de foi. Notre pays recèle d’énormes potentialités, notamment dans le delta central du Niger s’étendant de Djenné à Tombouctou sur une superficie de l’ordre de 35.000 km2.
Selon les experts, le delta du Niger compte parmi les plus grandes plaines inondables du monde. Il constitue la plus vaste zone humide cultivable d’Afrique de l’ouest et la deuxième du continent africain après le delta de l’Okawango au Botswana.
Le programme d’aménagements hydro-agricoles, en cours d’exécution, nous permettra de mieux exploiter nos ressources en terres. En trois ans, plus de 54.000 hectares ont été réceptionnés ou sont en réalisation dans le cadre de la maîtrise totale ou partielle de l’eau.
La mise en valeur des terres apportera une réponse crédible à l’épineuse question de la sécurité alimentaire et, à terme, contribuera à restaurer la vocation du Mali comme grenier de l’Afrique de l’ouest.
L’équipement agricole constitue le second levier essentiel d’une agriculture performante. L’acquisition par notre pays, dans les mois à venir, de 300 tracteurs dans le cadre de la coopération avec l’Inde et la construction d’une usine d’assemblage de tracteurs au Mali, sont un signe fort de notre détermination à promouvoir une autre agriculture basée sur des objectifs de production élevés et une productivité optimale.
C’est tout le sens de la Loi d’orientation agricole, dont le projet vient d’être adopté par le Gouvernement à l’issue d’un processus d’élaboration éminemment participatif, comme je l’avais souhaité.
La Loi d’orientation agricole offrira les outils et les garanties nécessaires à l’émergence d’une agriculture moderne appelée à devenir la base de notre industrialisation.
Le projet sucrier de Markala symbolise ce lien entre l’agriculture et l’industrie. Des étapes importantes ont été franchies en 2005 avec les progrès réalisés dans les recherches variétales de canne à sucre ainsi que le choix du partenaire stratégique. La société sucrière de Markala s’attellera, en 2006, au bouclage du financement du projet, qui sera suivi du démarrage des travaux de construction de l’usine.
Mes chers compatriotes,
J’assigne aux grands travaux d’infrastructures routières, une finalité qui va au delà du seul désenclavement. La route est un puissant catalyseur des échanges socio-économiques et d’affirmation de notre présence dans le processus d’intégration sous-régionale.
Le lancement, il y a une dizaine de jours, des travaux de construction, de la route Gao-Ansongo-Labbezanga-Frontière du Niger, marque une nouvelle étape de la politique d’ouverture du Mali à son voisinage, dans la continuité des chantiers routiers devant relier Bamako à Dakar, Bamako à Conakry, Bamako à Nouakchott.
J’attache la même importance aux axes de désenclavement intérieur. Le réseau routier national s’enrichira bientôt des tronçons Djidiéni-Mourdia-Goumbou-Nara, Koulikoro-Banamba, Diéma-Nioro, et Kayes-Diamou-Bafoulabé, dont l’ouverture des travaux est imminente.
Le programme d’infrastructures routières prévoit, en outre, le bitumage de voies à l’intérieur d’une dizaine de nos villes, pour faciliter la mobilité urbaine.
Le pont de Gao-Wabaria sera réceptionné à la fin du premier trimestre 2006.
Mes chers compatriotes,
Parmi les grands chantiers, j’insiste aussi sur l’intensification de la recherche pétrolière. Elle représente un enjeu capital pour le devenir du Mali. Les conventions de partage de la production que nous avons signées avec cinq sociétés pétrolières, et portant sur 11 blocs sur 18, s’exécutent à notre satisfaction. Le démarrage, en 2006, des levées géophysiques aériennes sur les blocs attribués à la société Baraka Mali, marquera un tournant décisif dans les activités de recherche sur le terrain.
L’exploitation minière, celle de l’or en particulier, continue de jouer un rôle de premier plan dans notre économie. Une nouvelle mine a été ouverte à Loulo, celle de Tabakoto le sera au cours du premier trimestre 2006. Notre pays consolide ainsi sa position parmi les tout premiers producteurs d’or en Afrique.
Mes Chers Compatriotes,
Dans un pays confronté à de nombreux défis de développement, l’Etat a une inclinaison naturelle à se concentrer sur la gestion du quotidien. Le choix de l’avenir consiste à chercher constamment à satisfaire une demande sociale légitime tout en jetant les bases sur lesquelles s’édifiera le développement du Mali.
Au cours des trois dernières années, l’Etat s’est efforcé de concilier cette double démarche, en mobilisant plus de 400 milliards de Fcfa, pour les grands travaux (périmètres irrigués, routes, ponts), parallèlement aux investissements dans le social.
La revalorisation des salaires, des pensions de retraite et leur mensualisation, la prolongation de l’âge de la retraite ont été autant de manifestations de notre engagement en faveur du social dans une conjoncture économique difficile.
La promotion de l’habitat social restera aussi, une des grandes avancées sociales dans notre pays. Elle a permis à de nombreuses familles maliennes moins nanties, d’accéder à la propriété bâtie. Après les première et deuxième générations de logements sociaux réalisés à Bamako, Ségou, Gao et Kidal, les localités bénéficiaires de la troisième phase sont Kayes, Kita, Nioro, San, Mopti, Bandiagara, Tombouctou, Diré, Goundam et Bamako. Nous procéderons, bientôt, à la remise symbolique des clés.
L’année 2006 verra le démarrage de la construction des logements sociaux à Koulikoro, Kati, Sikasso, Bougouni, Koutiala, Ségou, Gao, Ansongo, Ménaka et Bamako.
A côte des actions de l’Etat, le Gouvernement continue de suivre le dossier avec les partenaires malaisiens, pour la réalisation d’un programme de 7.000 logements. Les maisons-témoin ont été déjà construites.
La politique de l’Etat pour l’habitat social trouve aujourd’hui un écho favorable auprès des promoteurs immobiliers privés. Leur forte implication dans ce domaine est également à saluer.
Mes chers compatriotes,
Dans le domaine de la santé, le programme multisectoriel de lutte contre le Sida entre dans sa phase opérationnelle. En 2006, plus de 5 milliards de Fcfa, seront consacrés aux différents volets de la lutte contre le VIH/Sida que sont :
– la gratuité des soins, la gratuité des anti-rétroviraux pour les malades
– la création de centresconseilet de dépistage
– la sensibilisation et l’information dans le cadre de la prévention.
Dans le souci d’une meilleure protection de la mère et de l’enfant, l’Etat a décidé de prendre en charge la césarienne, désormais gratuite pour toutes les patientes, dans toutes nos structures de santé. Il s’agit là, d’une mesure symbolique forte pour combattre plus efficacement la mortalité maternelle et néonatale.
Le développement et l’amélioration des infrastructures de santé restent, également, au cœur de nos priorités. En plus de la réhabilitation prochaine de l’hôpital Gabriel Touré, l’hôpital du Point G, l’hôpital de Kati, ainsi que des infirmeries de garnison, 2006 verra le démarrage des travaux de construction, des hôpitaux régionaux de Sikasso et de Mopti ainsi que la finalisation de études de réalisation de l’hôpital national sur la rive gauche, à Bamako.
Mes chers compatriotes,
L’éducation a toujours bénéficié d’une attention particulière, dans l’affectation des ressources publiques. En trois ans, plusieurs réalisations ont vu le jour en matière de construction et d’équipements : salles de classes dans l’enseignement fondamental, lycées, instituts de formation de maître, institut de formation professionnelle.
Le programme s’étend à l’enseignement supérieur avec la construction en cours de deux nouvelles facultés des sciences juridiques et des sciences économiques, pour un coût de 4,5 milliards de Fcfa. Les œuvres universitaires ont été dotées, récemment, de 20 cars, pour les facilités de transport des étudiants.
Par ailleurs, l’introduction des nouvelles technologies de l’information et de la communication à l’école, s’effectue à un bon rythme.
J’en profite, pour saluer l’apport inestimable des écoles, instituts et centres de formation privés, à la consolidation de notre système éducatif et au perfectionnement de nos cadres.
A côté de l’offre d’éducation, nous sommes conscients de la nécessité de création de cadres d’épanouissement pour notre Jeunesse, aux plans culturel et sportif. La construction de salles de spectacles à Sikasso et Koulikoro, la réhabilitation complète de Tientiguiba Danté et Merouba à Ségou et de la salle Massa Makan Diabaté à Kayes, visent à satisfaire le besoin d’espaces d’expression artistique et culturelle des jeunes de nos régions.
Les régions de Mopti, Gao, Tombouctou et Kidal seront prises en compte en 2006.
Pour encourager la pratique sportive, des stades sont en construction à Koutiala, San, Bougouni et des aires de jeu omnisports ont été aménagées dans le District de Bamako et à l’intérieur du pays.
Mes chers compatriotes,
L’accès aux commodités essentielles, est un baromètre du progrès social. Je me réjouis du développement prodigieux du secteur des télécommunications dans notre pays grâce aux efforts combinés des deux opérateurs, Sotelma-Malitel et Ikatel.
En 2005, 400.000 nouveaux abonnés ont rejoint les deux réseaux mobiles du Mali, portant ainsi à 800.000 le nombre d’abonnés contre 70.000 en 2002.
Après Bamako et les capitales régionales, de nombreuses villes du Mali disposent d’un réseau de téléphonie mobile GSM. D’autres localités seront desservies en 2006, avec la perspective pour notre pays de franchir le cap d’un million d’abonnés à l’horizon 2007. L’offre Internet, continue, elle aussi, de progresser et de s’améliorer.
Ce formidable essor des télécommunications s’accompagne d’une baisse régulière des tarifs. Aujourd’hui, en termes de fiabilité et de coût, le Mali propose, dans le secteur des télécommunications, des avantages comparatifs significatifs dans l’espace UEMOA.
L’Etat a choisi de soutenir cette évolution par la suppression de la TVA, sur l’équipement informatique.
Je suis convaincu que la convergence de tous ces atouts, nous ouvrira les portes de la société de l’information.
Mes chers compatriotes,
L’eau potable et à l’électricité sont une demande majeure de nos populations. Je me félicite des réformes intervenues à la société Énergie du Mali. Mais, je voudrais cependant ajouter qu’il s’agit là d’un défi lancé aux cadres, à l’ensemble des travailleurs de l’Énergie du Mali et aux usagers. Ils ont l’obligation de le relever.
J’attends de tous et de chacun rigueur, transparence et efficacité dans la gestion de la société. Ils peuvent compter sur le soutien de l’Etat qui a déjà entrepris des actions pour le renforcement des capacités installées du réseau. L’acquisition de groupes thermiques supplémentaires et l’accélération de l’interconnexion devront y contribuer.
Ainsi, nous pourrons continuer à assurer la desserte de nos villes à l’image de Koutiala, San, Bougouni et Kita, qui bénéficient de l’éclairage public. Bafoulabé et Mahina disposent, à compter de ce 31 décembre, de l’électricité et d’un réseau d’éclairage public. La politique nationale d’éclairage public ciblera d’autres villes en 2006.
De son côté, l’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et de l’électrification rurale a déjà à son actif, l’installation de système d’éclairage public dans les localités de Sanankoroba, Koumantou, Konobougou, Marakacoungo, Barouéli, Keleya, Segoukoro et Atta.
En 2006, l’Amader poursuivra son programme d’électrification en direction du monde rural et de promotion des produits d’énergie populaire avec des moyens accrus.
Pour faire face à nos besoins énergétiques toujours croissants, la mise en œuvre du projet de réalisation des barrages de Kenié, près de Bamako et de Taoussa, dans le cercle de Bourem, sera diligentée.
Pour Taoussa, la table ronde des bailleurs de fonds, réunie à la Banque islamique de développement à Djeddah, a permis de boucler entièrement le financement. S’agissant de Kénié, un accord a été signé avec la partie iranienne pour la réalisation de l’ouvrage.
Mes chers compatriotes,
En 2006, je veillerai à ce que la croissance économique projetée, puisse être mise, au service de la consolidation des acquis sociaux.
L’Etat accordera un intérêt soutenu, à l’amélioration de la condition de la femme et de l’enfant. Pour l’enfant, un programme de construction de la « Maison des Enfants », « Den So », en vue d’accueillir les tout-petits et leur assurer une éducation préscolaire, est en perspective.
Le renforcement des capacités économiques de la femme est une dimension importante de la lutte contre la pauvreté. La micro-finance est le principal levier de la promotion économique des femmes et des jeunes. Au cours de l’année 2005, la contribution du secteur de la micro-finance à l’économie nationale a été évaluée à plus de 27 milliards de Fcfa. Dans ce financement, la part des femmes s’élève à environ 37 %.
L’Etat a engagé des pourparlers avec certains de ses partenaires financiers pour renforcer les moyens des institutions de micro-finance. Elles pourront ainsi faciliter l’accès d’un plus grand nombre de femmes et de jeunes au crédit.
Le Projet d’appui aux commerçants détaillants, lancé en juillet 2005, vise le même objectif. L’Etat a inscrit dans le Budget 2006, une enveloppe de 500 millions de Fcfa destinés au renforcement du financement de leurs activités. J’ai instruit au Gouvernement d’accélérer la mise en place du fonds.
Mes chers compatriotes,
La paix sociale est un déterminant majeur du processus de développement de notre pays.
C’est une donnée fondamentale que le Gouvernement et les partenaires sociaux doivent avoir constamment à l’esprit. Je les exhorte à privilégier le dialogue social qui doit demeurer un exercice de vérité et de responsabilité.
Quant aux partis politiques, ils jouent un rôle important dans la vie publique. C’est en reconnaissance de cela que notre pays a institué un fonds d’aide aux partis. Cette année, l’octroi de cet appui de l’Etat a posé quelques difficultés après les réserves émises par la section des comptes de la Cour suprême.
A titre exceptionnel, j’instruis au Gouvernement de prendre les dispositions nécessaires en vue d’accorder une subvention spéciale aux partis politiques. Je tiens, cependant, à attirer leur attention sur le nécessaire respect des règles et de toutes les règles régissant le financement public des partis.
Mes chers compatriotes,
En cette période de vœux, je sais que chacun de nous a une pensée affectueuse pour nos frères et sœurs vivant hors du Mali. En votre nom à toutes et à tous, je souhaite que 2006 soit pour les Maliens de l’extérieur, une année de succès dans toutes leurs entreprises dont la finalité est d’assurer le bien-être de leurs familles.
J’y associe nos militaires des forces armées et de sécurité, en mission, où qu’ils se trouvent sur les différents fronts de maintien de la paix, en Afrique et dans le monde.
Nos prières vont aussi à nos compatriotes qui souffrent ou qui sont privés de liberté. Puisse l’année nouvelle, leur apporter la santé et la quiétude auxquelles ils aspirent.
Mes chers compatriotes,
Après trois ans et demi du mandat que vous avez bien voulu me confier, je suis plus que jamais renforcé dans ma conviction et ma foi en notre pays.
Anw Ga Mali Ba, (Ndlr : notre Grand Mali) comme nous l’appelons si affectueusement, se transforme chaque jour, au prix de l’engagement et du sacrifice de notre peuple. Toutefois, le changement en cours doit aussi et surtout s’opérer dans les mentalités et les comportements.
Le Mali, j’y crois ! Je sais que vous y croyez aussi !
L’avenir est un combat que nous pouvons gagner dans le culte du travail, le respect du bien public, le civisme, la solidarité et l’amour de la patrie.
Mes chers compatriotes,
hôtes et amis du Mali,
Je vous renouvelle mes vœux les plus ardents d’une bonne et heureuse année 2006. Je n’oublie pas mes amis, les enfants, les tout-petits dont l’amitié constitue le levain de mon engagement.
Aw Sambè Sambè, Aw Ni Tié Aw Ka Toulo Madjo lâ ! (Ndlr, bonne fête, merci pour votre attention)
», écrit L’Essor du 02 janvier 2005.