Partager

Aux dernières nouvelles, hier, il n’y avait toujours pas de terrain d’entente entre les employés de la société Aminata Konaté, connue sous le nom de Baramuso, et le patron de ladite société, Bourama Doumbia. Au centre de la brouille: l’amélioration des conditions de vie des employés de l’usine.

Ce sont des travailleurs de Baramuso très remontés que nous avons rencontrés ce mardi 31 mai 2016, devant leur usine, au secteur 7 de Sébénikoro. Comme motif de cette cessation de travail qui se poursuivait encore hier mercredi, les employés de Baramuso évoquent la diminution drastique de leurs revenus sous prétexte, s’indignent-ils, que la société connait «quelques soucis financiers». «Nous sommes payés à la tâche. Nous produisions le carton de piment à 250 FCFA, le poivre et le bouillon à 200 F le carton. Avec les nouvelles mesures, le carton nous est payé à 150F. Alors qu’au marché, le carton de ces produits est vendu à 8250F», explique Makan Traoré, Secrétaire général du très jeune comité syndical des travailleurs de l’usine. Pire, dénonce-t-il, aucun employé de Baramuso n’a ni contrat ni même inscrit à l’Inps encore moins à l’Assurance maladie obligatoire. «Lorsque nous avons rencontré le PDG, ce dernier nous a dit de faire ce que nous voulons, parce qu’il n’ajoutera pas un centime aux 150F et qu’il a d’autres personnes prêtes à faire le même travail», a affirmé Makan Traoré. «Nous sommes tous indignés. Même en cas d’accident de travail, l’entreprise ne débourse pas le moindre sous pour soigner l’employé victime…», se lamente Zoumana Kamissoko, l’un des responsables syndicaux. Le comité syndical dit avoir le soutien de la Cstm à laquelle il est affilié et affirme ne se battre que pour la restauration des revenus initiaux des travailleurs.

De son côté, Bourama Doumbia, PDG de la société Amina Konaté, estime que les employés se sont inscrits dans l’illégalité en cessant le travail sans avoir au préalable adressé un préavis aux responsables de la société. «Avant, ils étaient payés à 750 F le carton. En ce moment, tout se faisait de façon manuelle. Quand nous avons eu quelques machines, le carton leur était payé à 250 F. Maintenant que nous avons beaucoup de machines et que nous avons changé le système, nous avons décidé de les payer à 150 F le carton», se défend le patron de Baramuso qui affirme ne vouloir rien entendre de la doléance de ses employés. «Ce qui constitue un problème, c’est lorsque qu’il y a une diminution du revenu mensuel. Mais ce n’est pas le cas. Depuis que le prix du carton a été revu à la baisse, les travailleurs ne sont plus engagés et ils ne travaillent plus pendant sept heures, comme il se doit», poursuit M. Doumbia, qui affirme par ailleurs que les grévistes agissent sous le coup de la manipulation. Aussi, dénie-t-il toute légalité au comité syndical en ce sens qu’il a été mis en place sans une consultation préalable des responsables de la société.
De sources proches du comité syndical, il nous est revenu que jusqu’à hier mercredi, les responsables de l’usine et les employés étaient toujours à couteaux tirés. Car, lorsque les travailleurs ont voulu accéder aux installations, le PDG leur aurait demandé de présenter chacun une fiche de demande d’emploi. Toujours est-il que cette situation doit connaître une issue au plus vite, car elle inflige non seulement des pertes énormes à la société, mais aussi frappe de plein fouet plusieurs ménages.
Affaire à suivre !

Bakary SOGODOGO

Le Prétoire du 2 Juin 2016