Le conseil des ministres du 8 août dernier a adopté les projets de textes portant ratification de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées et le protocole facultatif se rapportant à ladite Convention, adoptés le 13 décembre 2006 à New York. Mais de la coupe aux lèvres, il y a loin.
Les personnes handicapées (près de 650 millions dans le monde) continuent de faire l’objet de violations des droits de l’Homme dans toutes les parties du monde et d’être confrontées à des obstacles à leur participation à la société en tant que membres égaux de celle-ci. Et ceci en dépit des divers instruments et engagements relatifs aux droits de l’Homme et aux libertés fondamentales. Un constat amer qui avait amené la communauté internationale à adopter une convention relative aux droits des personnes handicapées.
Aussi, la Convention et son protocole facultatif qui ont été adoptés par l’Assemblée générale se veulent « un instrument de promotion et de protection des droits et de la dignité des personnes handicapées entendues comme des personnes qui présentent des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables dont l’interaction avec diverses bannières peut faire obstacle à leur pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres ».
Aux termes de la Convention, les Etats-parties s’engagent « à garantir et à promouvoir le plein exercice de tous les droits de l’Homme et de toutes les libertés fondamentales de toutes les personnes handicapées sans discrimination d’aucune sorte fondée sur le handicap ».
A cet effet, ils s’obligent à prendre toutes mesures appropriées pour mettre en œuvre les droits reconnus aux personnes handicapées. Ces mesures comprennent, entre autres, l’interdiction de toutes les discriminations fondées sur le handicap, la sensibilisation de l’ensemble de la société à la situation des personnes handicapées, la facilitation de l’accès des personnes handicapées à l’environnement physique, aux transports, à l’information, la prévention de toutes les formes d’exploitation, de violence et de maltraitance des personnes handicapées, la facilitation de l’accès des personnes handicapées, à des aides à la mobilité, appareils et accessoires, technologies d’assistance…
Il faut souligner que par rapport à cette situation, le Mali est loin d’être une référence par rapport au respect des droits des handicapés. Au niveau des administrations, des textes accordent la priorité aux personnes âgées ou handicapées. Mais, ces dispositions ne sont jamais respectées. Il faut souvent la bienveillance de certains usagers pour que les handicapés jouissent de cette priorité. Sans compter qu’ils sont également victimes de discrimination dans l’accès à l’éducation, à la santé, au travail, la participation à la vie publique et culturelle ainsi qu’aux sports.
Au niveau du Haut commissariat aux droits de l’Homme, un Comité des droits des personnes handicapées, composé d’experts, est chargé d’examiner les rapports que les Etats doivent présenter et de recevoir et examiner les communications présentées par des particuliers ou groupes de particuliers qui prétendent être victimes d’une violation par un Etat-partie des dispositions de la Convention.
Certes, en ratifiant la Convention, le Mali confirme son engagement à œuvrer à l’effectivité des droits de l’Homme en général et à ceux des personnes handicapées en particulier. Mais, cela ne doit pas être considéré comme une fin en soi car il y a encore beaucoup à faire pour les personnes handicapées.
Moussa Bolly
16 août 2007.