Le Soir de Bamako : Que direz-vous à nos lecteurs par rapport au nouveau vaccin contre la meningite ?
Dr Nouhoum Koné : C’est une initiative qui a fait du chemin. Ce nouveau vaccin pourra empêcher la survenue des piques d’épidémies de méningite dûes aux germes méningocoque A ; ce vaccin a plusieurs avantages par rapport a celui que nous utilisons actuellement. Il a une durée de protection supérieure à celle de l’ancien, qui est de trois ans. Le nouveau vaccin dont il est question procurera une immunité de 10 ans.Il a un avantage de protection de groupe. C’est-à-dire que quand vous atteignez un seuil de couverture élévée, même les sujets non vaccinés, bénéficient d’une certaine protection due au seuil de couverture élévé des sujets qui en ont bénéficié. Ce vaccin va coûter moins de 200 frs CFA la dose contre l’ancien qui coûte plus de 1000 F cfa.
Le soir de Bamako : Pourquoi le Mali pour les essais cliniques ?
Dr Nouhoum Koné : Les critères de choix résultent du fait que le Mali, après les années 97 n’a pas connu une épidémie assez “meurtrière”. Nous avons, ces derniers temps 5000 cas de méningite par an; en 97 nous avions enregistrés plus de 12 mille cas. Pour éviter de reprendre les études on essaie de choisir un pays qui est relativement stable. C’est ce qui explique ce choix.
Le Soir de Bamako : Quelle assurance pouvez-vous donner au public ?
Dr Nouhoum Koné : Les études cliniques ne sont pas encore bouclées. Le vaccin est déjà mis au point. Nous allons vers les essais cliniques. Une fois ceux-là homologués par l’OMS, le vaccin va être introduit dans le programme élargi de vaccination. L’assurance que nous pouvons donner, est que ce vaccin, une fois introduit au Mali, va empêcher la survenue des grosses épidémies dues au méningocoque A. Le moment opportun, nous ferons l’indication nécessaire à la population pour le recours au service de vaccination que l’on va organiser. Il y aura une vaccination de masse et une vaccination de suivi. Les communicateurs développeront les différents messages pour que les gens puissent utilisés les services pendant les phases de vaccination de masse et campagnes de suivi.
Entretien réalisé par Tiémoko TRAORÉ
10 mai 2006.